Tisserand de la compréhension du devenir
Conférencier, expert et auteur

Quelle décroissance ?

La décroissance est indispensable !Mais laquelle ?

La décroissance : un "gros mot" ?

Oh, non ! Un indispensable, mais pas n'importe comment et pas à propos de n'importe quoi.

 

Le décroissance démographique ? Evidemment : la planète Terre ne peut porter durablement que moins de deux milliards d'êtres humains avec un bon niveau de vie pour tous.

La décroissance consommatoire ? Evidemment : la pénurisation des ressources matérielles s'accélère et malgré toute la virtuosité et tous les investissements technologiques et organisationnels que l'on pourra y injecter, les entreprises ne sont pas capables de "produire quelque chose avec rien". Cela signifie donc une augmentation forte des prix de tous les produits "matériels", une diminution du pouvoir d'achat pour ces produits et une frugalité matérielle incontournable et irréversible.

La décroissance pollutoire ? Evidemment : il est indispensable de tendre, asymptotiquement, vers le "zéro" déchet, vers le "zéro" effluent, vers le "zéro" gaspillage, vers le "zéro" jetable, vers la "zéro" prédation envers la Nature.

 

En revanche, face à ces indispensables décroissances matérielles, il faut enclencher le cercle vertueux de toutes les croissances immatérielles (l'essentiel n'est pas l'obésité ou le luxe ou la frime ; l'essentiel est la joie de vivre, le bien-vivre et le bien-être, la vie paisible, la paix entre les communautés, l'accomplissement et le perfectionnement de soi et de l'autour de soi … et, surtout, les choses de l'esprit et du cœur). Il est urgent de créer et développer toutes les entreprises qui en développeront les produits. Il ne s'agit donc pas, comme le préconisent les écolo-gauchistes, de détruire l'économie, les entreprises, le "capitalisme" (ce mot valise qui ne signifie rien) ; il s'agit de développer et de faire croître une autre économie : celle de l'Être et du Devenir au-delà de celle de l'Avoir et du Paraître.

 

Le voyage le plus beau que l'on puisse faire, est celui que l'on fait au bout de son jardin ou dans le bois d'à côté ; il faut éliminer tous les déplacements et tous les exotismes de nos existences. Vivre (bien) ici-et-maintenant (le cœur et l'esprit bien ouverts) !

 

La décroissance (des consommations matérielles et de la démographie) n'a absolument rien à voir avec une "lutte" gauchisante contre le capitalisme (qui n'est que la logique de la création d'entreprises au départ de capitaux privés appartenant à des entrepreneurs privés qui prennent le risque de leur projet) et le libéralisme (qui n'est que l'expression de la préséance de l'autonomie interdépendante, personnelle et collective, sur tout autre considération).

Tout au contraire : la décroissance matérielle doit être compensée par une surcroissance immatérielle qui est bien affaire d'entrepreneurs, d'entreprises, d'investissements et de libéralisme.

Les gauchistes, à leur habitude, confondent tout et amalgament tout : la décroissance matérielle marque la fin de la vieille logique économique de masse et de prix bas (la logique des trente glorieuses, des supermarchés, du productivisme et du travail à la chaîne). Robotisation et algorithmisation aidant, le capitalisme entrepreneurial (qui n'a rien à voir ni avec le financiarisme, ni avec le mercantilisme qui sont bien deux fléaux) et, encore plus, le libéralisme sont bien au-delà de cet industrialisme désuet et obsolète depuis belle lurette.