L'indispensable révolution éthique.
Si l'on veut bien mettre entre parenthèses la notion artificielle et populaire de "morale" comme traduction humaine et facile de soi-disant commandements divins, il convient de remettre l'accent sur le notion beaucoup plus fondamentale d'éthique.
Ethique ...
En relation indirecte avec le mot grec Ethos qui signifie confusément "comportement, coutume, habitude, usage", l'Ethique pourrait être définie comme "le bon usage de la Vie et de l'Esprit", et ce, tant au sens personnel qu'au sens collectif.
Il faut, en effet, bien distinguer (sans les séparer et, tout au contraire, en les pratiquant en harmonie réciproque) l'éthique personnelle et l'éthique collective, l'éthique intérieure et l'éthique extérieure, la relation positive et constructive à soi et la relation positive et constructive à l'autre (quel que soit cet autre : le conjoint, la famille, les enfants, la communauté, la société, la culture, cet arbre, cette mésange, ce chien, la Nature, le monde, ...).
Ce qu'il me semble c'est qu'avec le bienheureux effondrement des idéologies, tant religieuses que politiques, et de leurs croyances infantiles et fantasmagoriques, la morale (leur morale, faudrait-il dire) s'étiole et rend la responsabilité de ses actes à toute personne humaine, sans aucune référence à quelque autorité que ce soit.
Et là est le problème de notre époque chaotique (et surtout celui des plus jeunes d'aujourd'hui) : l'effondrement de la morale dogmatique fondée sur des croyances, des messianismes, des salvations, des traditions, des coutumes, induit une éthique supérieure qui est prise de conscience personnelle de ses droits et devoirs devant le monde et les autres, devant la Vie et l'Esprit.
Mais cette prise de conscience est un exercice quasi impossible pour des gosses élevés dans le laxisme consumériste et le culte parasitaire. D'où, sans doute, la fuite massive de ces jeunes (au moins près de quatre heures par jour en moyenne) dans le non-monde des réseaux sociaux et des jeux vidéos qui placent leur vie hors de la vraie Vie (celle de la sève qui abreuve l'arbre, celle du vent et de la pluie qui irrigue la terre, celle du sang qui coule dans leurs veines, celle de l'existence réelle des autres qui ne sont pas que leurs vidéos artificielles et superficielles et fictionnelles sur Instagram, ...).
L'actuelle révolution paradigmatique implique aussi, nécessairement, une révolution éthique !
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