Lundi 08 décembre 2025
De Christopher Guérin (Nexans) :
"La vraie réussite n'est pas seulement financière : l'entreprise doit devenir un refuge où l'on peut agir, décider et avancer, dans un monde incertain et anxiogène. La modernité, c'est retrouver de la résonance, revenir à la sobriété, redécouvrir le temps des pauses et des silences; chaque dirigeant ne reste que quelques années à son poste. Pendant ce temps limité, on n'écrit pas l'histoire entière, mais un chapitre. La vraie question est : voulez-vous que ce chapitre soit pivot, fondateur, ou juste de transition ? Nous avons tous ce devoir d'écrire un chapitre fort pour l'histoire de notre entreprise."
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Lu dans "Dialogique" :
"On parle d'économie, d'industrie, de réindustrialisation depuis les cabinets ministériels, bien loin des lignes de production.
Beaucoup d'hommes politiques, mais aussi de décideurs sont bien loin du terrain et de la réalité.
On les voient en visite, gilet jaune sur costume, casque blanc pour la photo officielle. Puis retour à Paris, dans les sièges sociaux ou dans les cabinets ministériels.
Ils ne viennent pas souvent du terrain mais n'écoutent pas ceux qui y sont. Ils pensent savoir, ils sont entourés des mêmes profils qu'eux, ils revivent pas les contraintes de ceux qui produisent et ne subissent aucune conséquences de leurs décisions... ou non-décisions.
Arrêtons les discours, les slogans, les postures... associons plus les profils opérationnels !
Notre problème n'est pas un problème de compétence mais de culture ..."
Il est évident que le monde des politiciens et de leurs sbires fonctionnaires est totalement étranger au monde des entrepreneurs et de leur réalité économique, financière et commerciale. Mais le politique est obsédé de pouvoir même (et surtout) sur ce qu'il ne comprend pas.
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De Valpré :
"Pour le président de Michelin, "L'IA est un marteau", un outil indispensable qui peut s'avérer dangereux. Et pour prouver que l'intelligence humaine est inégalable, il raconte la joie que lui procure son petit-fils âgé de quelques mois, qui apprend tout à la fois, et sans IA, à parler, à marcher, à jouer... Un "émerveillement" qui est à l'origine de sa foi en Dieu et dans le progrès."
Sans aller jusqu'à la croyance en Dieu, la métaphore du marteau est excellente !
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La philosophie classique a toujours considéré le "Moi" comme un "Être" singulier possédant existence et identité, différent et distinguable de tous les autres "Êtres" qui peuplent le monde.
Cette vision essentialiste est absurde.
Le "Moi" n'existe pas. Ou plutôt il est le nom conventionnel que l'on donne à un processus formé de cycles successifs et qui naît, croît, culmine, décline et meurt comme une vaguelette à la surface de l'océan du Réel.
Le "Moi" est une étiquette collée sur une bouteille molle et flasque qui contient mille fluides qui se mélangent, se remplacent mutuellement, décantent, s'évaporent, se déversent, ...
Rien n'y est constant ni fixe.
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Tout animal, lorsqu'il ne dort pas pour récupérer, passe son temps à chercher de la nourriture pour rester en Vie et à chercher à s'accoupler pour transmettre la Vie.
La pensée humaine fait exactement pareil en ce qui concerne l'Esprit : se nourrir et se transmettre, apprendre et communiquer.
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Descartes est un bon mécanicien algébriste, mais un piètre philosophe ... platonicien dualiste qui plus est !
Spinoza et Leibniz l'ont très bien compris.
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Il y a deux manières de philosopher.
Le première manière part du "Moi, du "je pense, donc j'existe" et, ensuite, s'interroge sur ce monde qui existe peut-être, qui semble entourer le "Moi" et lui envoyer des signaux plus ou moins intelligibles.
La seconde manière part du Monde, de "le Réel existe" et d'ensuite s'interroger sur cette minuscule parcelle du Monde qui se prend pour un monde sous prétexte qu'il y a là un concentrat de divers processus cosmiques appelés la Vie, la Pensée, la Conscience, etc ...
C'est bien sûr cette seconde voie qui est la mienne car je refuse catégoriquement la première.
Il faut choisir : cosmocentrisme ou égocentrisme, monisme ou dualisme.
Et mon choix est définitivement fait.
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Dire que le Réel a du sens ou donne du sens, c'est dire autrement que le Réel est animé d'une Intentionnalité (qui n'est en aucun cas une Finalité, un but précis prédéfini, mais, bien plus une Volonté, un Désir, une Espérance, ...).
Chercher un sens ou donner du sens à son existence, n'est rien de plus que d'établir l'Alliance entre soi et le Réel, que de contribuer à son niveau, à l'Accomplissement de l'Intentionnalité cosmique, avec, pour seul mais magnifique salaire, l'accomplissement subséquent de soi.
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L'intuitivité et la sensibilité imposent, en permanence, à la pensée de l'Esprit, une bipolarité entre le global et le local, entre le synthétique et l'analytique, entre le Tout et ses parties.
Les tensions qui résultent dette bipolarité, comme toujours, impliquent un processus de dissipation qui n'est autre que la pensée elle-même.
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De Spinoza :
"Le désir est l'essence même de l'homme, c'est-à-dire l'effort par lequel l'homme s'efforce de persévérer dans son être."
Ici, le concept "désir" ne signifie pas "appétit charnel ou matériel" mais intentionnalité d'accomplissement.
Ce mot "désir", par cette bivalence, doit être manié avec soin.