Jeudi 27 novembre 2025
L'univers repose sur deux piliers : une réalité actuelle et une intentionnalité d'accomplissement (aller au bout de tous les possibles).
La réalité actuelle veut rester la plus stable et la plus durable possible alors que l'intentionnalité veut s'accomplir le plus vite et le mieux possible.
Il y a donc une bipolarité originaire qui engendre des tensions à tous les niveaux, globalement et localement.
Ces tensions doivent être dissipées optimalement pour préserver une dialectique constructive entre les deux pôles, et il y a deux voies pour cela : l'uniformisation (c'est la voie entropique) et la complexification (c'est la voie néguentropique notamment au travers des structures dissipatives mises en évidence par mon mentor Ilya Prigogine).
En gros : considérons un beau terrain plat encombré de tas de crasses un peu partout : on veut nettoyer ce terrain ; deux solutions s'ouvrent : on moud les crasses et on les répartit uniformément afin de retrouver un terrain bien uniformément plat, ou bien on ramène toutes les crasses dans un petit coin où on construit une tas bien organisé pour qu'il prenne le moins de place possible et, qui sait, devienne une belle et complexe œuvre d'art qui ornera le terrain bien plat partout ailleurs.
Comme la voie uniformisante est la plus facile et la moins coûteuse en temps et en énergie, c'est elle qui s'exprimera le plus souvent (d'où le second principe de la thermodynamique classique), mais la voie de la complexification est parfois la seule possible et, alors, contre le second principe, une élaboration complexifiante se met en place et fait émerger des structures stables comme la matière ou des processus stables comme la vie, etc ...
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En hébreu Ourim est le pluriel de Our qui signifie "lumière, flamme, feu" et symbolise, pour moi, l'idée de passion, et Toumim est le pluriel symétrique de Tom qui signifie "honnêteté, droiture" et symbolise, pour moi, l'idée d'ordre.
D'où cette belle bipolarité entre ordre et passion qui me semble être la bipolarité fondamentale cosmique (entropie et néguentropie ; compas et équerre, stabilité et créativité, ...).
Les Ourim et Toumim, selon le livre de l'Exode (28;30) ornaient l’Éphod (également orné des douze pierres précieuses représentant les douze tribus d'Israël), c'est-à-dire le pectoral que le Grand Prêtre (Aharon, en l'occurrence) portait au-dessus de sa robe.
Nul ne sait de quoi étaient faits les Ourim et les Toumim ...
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Je ne crois qu'il y ait eu beaucoup de ponts positifs entre la culture hébraïque et la culture égyptienne.
La culture hébraïque antique est clairement chaldaïque et mésopotamienne.
Proche-Orient antique et Égypte pharaonique étaient franchement ennemis. D'ailleurs, pour la Bible, l’Égypte est le symbole d'une terre de captivité et d'esclavage, de violence et de guerre, qu'il faut fuir ; c'est tout le principe même du livre de l'Exode.
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De Frédéric Schiffter :
"Les foules concentrent en force toutes les tares humaines. (...)
Une idole affole le monde politique : le Peuple (...)
(...) le Peuple n'est qu'un flatus vocis, un vent de bouche, que les blablateurs propulsent à pleins poumons du haut de leur podium pour ratisser large en période électorale ou pour mobiliser les suiveurs. (...) De même que le mot "Peuple", l'expression "les Élites" désigne un être social fantasmatique."
Le Peuple, ça n'existe pas.
Le mot "Peuple est vide, mais il sert toutes les démagogies.
Il en va de même du mot "Nation" qui lui est similaire.