Tisserand de la compréhension du devenir
Conférencier, expert et auteur

Actualité - De l'Etre au Devenir - MAI 2023 !

Les pensées et réflexions quotidiennes du philosophe Marc Halévy sont partagées tous les mois en ligne, et puis éditée en ligne sous forme de recueil (disponible gratuitement).

Le 01/05/2023

La complexité n'est jamais compliquée et alambiquée,

et la simplicité est toujours cohérente et élégante.

*

La fête du travail est, très précisément, la fête des fainéants.

La fête des gauchisants, c'est-à-dire de ceux qui sont toujours coincés dans les idéologies socialisantes du 19ème siècle.

Ce 1er mai, même avec 1.5 millions de gens dans le rue (la réalité sera bien en dessous), cela ne totaliserait que 2,2% de la population française, c'est-à-dire ... RIEN ! Et si l'on ôte de là les enfants, les badauds, les festifs, les comiques, les casseurs et les curieux, que reste-t-il : un peu plus d'1% de la population du pays, soit ... deux fois RIEN ! Quand donc comprendra-t-on que les "huit" syndicats qui prétendent représenter la "France qui travaille", ne représentent plus rien depuis longtemps et certainement pas ceux qui travaillent, mais bien plutôt les fainéants qui pensent que les autres doivent travailler pour qu'au nom de l'égalité et de la solidarité, eux puissent jouir des rentes sociales des divers assistanats.

*

Nous sommes et devons être d'abord européens, participant de cette culture européenne helléno-judéo-chrétienne qui nous unit. Les appartenances nationales sont anecdotiques et totalement artificielles : des constructions politiques de la fin du 19ème siècle, causes de deux guerres mondiales, des colonialismes et des populismes de droite et de gauche qui, précisément, ne veulent pas du drapeau européen obligatoire.

La France, cela n'existe pas - sauf pour les Parisiens qui y croient. Ailleurs on est Morvandiaux, Flamands, Provençaux, Bretons, Alsaciens, Basques, Occitans, Bourguignons, Vendéens, Normands, Lorrains, ... chacun avec son histoire, ses coutumes, ses parlers, ses fêtes.

L'Europe doit devenir et être une réseau fort, unique et unifié de régions autonomes. Les Etats-Nations doivent disparaître. Elles ne correspondent plus à rien de réel, ni culturellement, ni géopolitiquement, ni économiquement.

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De Gérard Araud :

"Comme me le disait un expert américain, la vie politique de son pays est dominée par « trois P » – populisme, polarisation et post-vérité – et, dans ce contexte, ce ne sont ni le bilan ni le programme qui font les élections mais la mobilisation des passions et des colères. "

Les trois P :

  • Populisme : le rejet de toutes les élites réelles et de toutes les méritocraties.
  • Polarisation : l'exacerbation des effets wokistes de faire des différences, non pas de richesses di complémentarités, mais des citadelles identitaires.
  • Post-vérité : la promotion et la croyance en des "vérités" fausses, fabriquées après-coup et diffusées largement par les "plateformes sociopathologiques" (ex-réseaux sociaux).

*

La mixité initiatique, notamment maçonnique, est une absurdité.

Les sensibilités spirituelles masculine et féminine ne sont pas du tout de même nature ; c'est la Nature elle-même qui, en différenciant les sexes, a également différencier les regards sur le monde et les modes de reliances et de résonances à ce monde.

L'homme est plus dans la relation intellective, alors que la femme est plus dans la relation affective. Or, tous les rituels maçonniques sont des héritages d'un monde d'hommes, celui des constructeurs de cathédrales du moyen-âge.

*

Le Coran n'apporte rien de neuf ; il est un amalgame hétéroclite et contradictoire de traditions arabes préislamiques et de théologies hétérodoxes chrétiennes (ébionites et nazoréennes), le tout sur fond de légendes profondément réécrites et retravaillées, inspirées par la Bible hébraïque.

Il est intéressant de noter qu'en cas de contradiction entre deux versets (ce qui est fréquent), la prescription est d'appliquer obligatoirement le plus récent et de taire ou d'abroger l'autre (sans l'effacer du texte, bien entendu, puisque celui-ci est "sacré") ; c'est ainsi que les versets rabâchés sur la tolérance et la bienveillance envers les autres "gens du livre" sont abrogés par un des derniers versets coraniques qui enjoint de tuer les Juifs et les Chrétiens sauf s'ils paient le tribut des dhimmis, personnes méprisées qui doivent s'effacer, "marcher à l'ombre" et se faire "toutes petites" devant n'importe quel musulman.

Le soi-disant "âge d'or espagnol de la coexistence des trois religions du Livre" ne fut rien d'autre que l'application, à large échelle, de principe de dhimmitude.

C'est "or" là ressemblait beaucoup à du "fer".

*

Pour la pratique musulmane au quotidien, les Hadiths (qui relatèrent, a posteriori, des paroles, attitudes, postures, faits et gestes de Mahomet, censés être "édifiants", mais largement réinventés ou simplement inventés pour les besoins de la cause) ont bien plus d'importance que le Coran qui reste un texte vénéré mais embrouillé.

*

L'histoire humaine montre que la Connaissance est censée avoir eu deux sources bien distinctes : la Nature et le Dieu.

Ces deux sources parfois, ont été toutes deux niées faisant de l'humain sa propre source de toute Connaissance ; c'est cela l'humanisme qui est sacralisation de l'humain et rejet de tout ce qui pourrait le contraindre.

Il est temps de dépasser ces deux sources historiques ou leur négation, et de comprendre que la seule source de toute Connaissance est le Réel, à la fois, "naturel" (donc pratiquement vécu au quotidien) dans sa substantialité et dans sa constructivité, et "divin" (donc spirituellement supputé par l'intellection) dans son intentionnalité et dans sa logicité.

** *

Le 02/05/2023

Je viens de survoler un texte émis par une Loge de cette pseudo-maçonnerie française appelée Grand Orient de France qui porte le titre : "Réinstituer l'Ecole de la République" et qui pleurniche sur la déliquescence de l'Enseignement public français et, plus généralement, sur celle des services publics républicains … et ce, sans jamais prendre conscience que c'est précisément le républicanisme et école républicaine qui ont castré les potentielles élites intellectuelles au nom de l'Egalité, qui ont brisé les réseaux des enseignements privés au nom de la Liberté, et qui ont stérilisé tous les terreaux culturels de ce conglomérat culturel artificiellement rassemblé et baptisé "France", au nom de la Fraternité.

Ce texte, "républicain" en diable, est un ramassis socialo-gauchiste, nostalgique de l'héritage nauséabond de la Révolution française, nom grandiloquent et usurpé, donné après coup à ces vagues et meurtrières émeutes parisiennes qui furent montées en épingle par les historiens socialistes de la fin du 19ème siècle et qui se rebellaient contre la famine et non contre la monarchie ; à la Terreur robespierrienne, à son ethnocide vendéen et à sa guillotine ; à l'Empire napoléonien et à son bellicisme qui fut la cause profonde de la guerre franco-prussienne de 1870 (donc de la première guerre mondiale, dont de la seconde guerre mondiale) et dont l'Europe ne s'est toujours pas totalement guérie ... bref des millions de morts et de torturés pour en revenir, après 26 ans d'horreurs (de 1789 à 1815) à une Restauration de la Monarchie. Nostalgique aussi de la philosophie des "Lumières" (d'un polémiste de salon comme Voltaire et d'un paranoïde pathologiquement  bipolaire comme Jean-Jacques Rousseau) dans le pure veine GOF.

Ce texte est une pure nostalgie de l'école républicaine des hussards de la République qui ont détruit toutes les cultures locales et toutes les spiritualités traditionnelles ; cependant il est le contre-exemple tellement parfait de ma thèse que je pense à le reproduire en annexe de mon livre sur "L'Enseignement Demain".

 

*

 

Mon commentaire, publié dans "Le Point" sur le flop magistral que fut la manifestation de la "fête du travail".

 

"782.000 manifestants pour toute la France (dont 112.000 à Paris) : donc RIEN ! La moitié du million et demi annoncé.  Un peu plus d'un pourcent de la population française y compris les enfants, les badauds, les curieux, ... et les casseurs.

Ces syndicats et leurs manifestations de rue ne représentent RIEN et il est temps que les médias leur accordent l'attention qu'ils méritent, c'est-à-dire AUCUNE !

La presse, par les comptes-rendus dithyrambiques qu'elle en donne, nourrit insidieusement ces mouvements marginaux et nauséabonds, en leur accordant une importance et une audience qu'ils ne méritent aucunement.

Laissons-les croupir dans leur socialo-gauchisme et n'en parlons plus."

 

Et Eric Cotti d'ajouter :

 

"Transformer nos forces de l'ordre en torches humaines et abattre la République, voilà ce que voulaient les black-blocs, présents en nombre cet après-midi à Paris. Tous les groupuscules d'extrême gauche violents doivent être dissous. On ne négocie pas avec des meurtriers, jamais."

 

Et de Bruno Retailleau :

 

"Combien de temps, combien de victimes nous faudra-t-il encore compter pour mettre un terme à ce spectacle de décivilisation ?"

 

*

 

De Pascal Bruckner :

 

"S'opposer à une réforme mal ficelée, conspuer le «méprisant de la République», qui préfère donner un entretien à Pif Gadget que recevoir les syndicats, vouloir se reposer après une vie de labeur est parfaitement légitime. Ce qui est stupéfiant, en revanche depuis vingt ans, c'est la participation des lycéens et étudiants à ces mouvements anti-retraites. Faisons-leur crédit d'avoir mangé le morceau, en brandissant leurs pancartes : «La réforme on s'en fout, on veut pas bosser du tout». Désirer sa retraite si ardemment, si passionnément, et ce dès l'âge de la puberté, c'est désirer sa défaite, sa mise au rebut anticipée. Retraite se dit d'une armée en déroute. Le fantasme qui travaille la France n'est pas l'expansion mais la séparation. Elle se détache de l'extérieur comme on le dit d'un grand vieillard qui sent la mort approcher."

 

*

 

Trouvé d'un anonyme dans la newsletter de mon ami François Introvigne :

 

"Un peu d'histoire pour éviter qu'elle ne se reproduise...

Une pensée pour ceux qui sont nés en 1900...

À 14 ans : première guerre mondiale qui s'achève lorsque vous avez 18 ans - 22 millions de morts

À 20 ans : pandémie mondiale - grippe espagnole - 50 millions de morts

À 29 ans : effondrement de la bourse à New York provoquant inflation, chômage et famine

À 33 ans : l'ascension des nazis au pouvoir

À 39 ans : seconde guerre mondiale qui se termine, vous avez 45 ans - 60 millions de morts dont 6 millions de juifs

À 52 ans : guerre de Corée

À 64 ans : guerre du Vietnam... elle s'achève vous avez 75 ans

 

Souvent les enfants nés dans les années 80 pensent que les grands-parents ne comprennent pas les difficultés de la vie. Il est temps d'arrêter de se plaindre et de pleurer. Battons-nous pour préserver la liberté et de la paix... Les événements d'Ukraine, et de biens des situations dans le monde doivent nous forcer à me­surer les risques pour mieux développer les opportunités pour faire face aux nombreux bouleversements qui nous attendent !"

 

En lisant ce texte, je suis enclin à tracer un portrait équivalent (avec certainement, beaucoup d'oublis inexcusables) pour ceux, comme moi, qui sommes nés en 1950 :

 

  • guerre froide,
  • premiers pas de l'Etat d'Israël,
  • mort d'Einstein,
  • fin du stalinisme,
  • montée du maoïsme,
  • prémices d'une union européenne,
  • invasion du Tibet,
  • guerre de Corée,
  • golden sixties, mouvement hippy, rébellion estudiantine de Berkeley,
  • guerre des six jours,
  • fondation par le KGB de l'OLP de Yasser Arafat et du mythe "palestinien",
  • mai '68,
  • fin des Beatles,
  • guerre de Kippour,
  • crises pétrolières (1973 et 1979),
  • défaite au Viêt-Nam,
  • foisonnement des gauchismes dans les universités,
  • financiarisme triomphant de Reagan et Thatcher,
  • guerre en Afghanistan,
  • agonie du communisme soviétique,
  • chute du mur de Berlin,
  • explosion du terrorisme islamiste,
  • révolution islamiste en Iran,
  • Al Qaïda,
  • naissance de l'Euro,
  • montée du 'Hamas,
  • guerre en Lybie,
  • guerre en Irak,
  • envahissement de la Toile,
  • crise financière de 2008,
  • invasion du numérique ludique et dévastateur,
  • Brexit,
  • élection US de Donald Trump,
  • crise du COVID
  • guerre en Ukraine,
  • bellicisme chinois,
  • etc … etc …

 

En fait, tout ceci ne fait que montrer clairement que le monde humain est entré en phase chaotique (inter-civilisationnelle entre messianisme et pandynamisme, et inter-paradigmatique entre modernité et noéticité) au début du 20ème siècle, et en sortira, vraisemblablement, vers 2030 (nous vivons une saturation chaotique et une accélération d'émergence).

J'aurai donc passé toute ma vie dans un monde chaotique, un monde "entre-deux", une monde "charnière" …

 

*

 

D'Eric de la Chesnais :

 

"Le réchauffement climatique transforme l’agriculture !

Un seul degré de plus et c’est le climat de Toulouse qui se retrouve à Rennes. Alors, les agriculteurs devront s’adapter. S’adapter à la hausse des températures : remplacer les pommes et les poires par des kiwis, des pruneaux, des nectarines ; réintroduire dans les vignobles des cépages oubliés, andalous, catalans ou grecs ; planter des oliviers et des abricotiers de ce côté-ci de la Méditerranée, et des vignes dans les Hauts-de-France. S’adapter à la sécheresse : piocher dans les collections de blé semé dans les oasis sahariennes ; changer de fourrage ; préserver davantage l’humidité des sols en renonçant au labourage ; réutiliser les eaux usées comme cela se fait déjà dans les pays à fort stress hydrique comme l’Espagne ou Israël ; réinventer l’élevage laitier. Le paysage agricole français se métamorphose déjà et c’est à ce prix qu’il survivra."

 

Oh !Comme toujours, il y aura sans doute des subventions et des assistanats pour que cette transition évidente se fasse malgré la déshérence et la démission de tant de paysans qui, aujourd'hui déjà, ne vivent que de subvention européennes liées à la PAC … et qui ne trouvent ni épouses, ni successeurs.

 

*

 

D'Olivier Babeau qui trace, ici, le portrait du Français moyen (pléonasme ?) :

 

"On veut du pain mais pas d'agriculture, des recettes fiscales mais pas de riches, des emplois mais pas d'entreprises, la réindustrialisation mais pas d'usines, de l'énergie pas chère mais pas de nucléaire, des retraites mais pas travailler, la liberté mais pas de responsabilité ... Ça va être difficile !"

 

Ce portrait est tellement vrai … Celui d'une France qui veut le beurre, l'argent du beurre, et le sourire de la crémière dans l'espoir de bien la baiser …

 

*

 

Certification de la Cour des Comptes (France) :

 

  • Déficit : 160 milliards d'euros en 2022 soit 6,1 % du PIB
  • Passif de 3 042 milliards d'euros fin 2022 contre un Actif de 1 284 milliards d'euros, soit une différence négative de 1 758 milliards d'euros (1 661 milliards fin 2021)

 

Une entreprise présentant un tel bilan serait obligée de déposer le bilan. Les recettes fiscales nettes ont augmenté de 25 milliards d'euros (+ 8 %) grâce à la croissance économique de + 5,7 % pour le PIB et ceci malgré les baisses d'impôt sur les sociétés.

Les charges financières ont quasiment doublé (25 milliards d'euros soit 98 %) en raison entre autre d'une nouvelle reprise de dettes par l'état de la SNCF (10 milliards d'euros). On peut noter que les entreprises EDF et SNCF sont à l'origine d'une augmentation de 18 milliards d'euros des charges de l'État en 2022.

 

Voilà le genre d'information que le "peuple" ne veut pas connaître et dont il se contrefiche, pourvu qu'il puisse continuer à jouir sans frein de ses médiocrités.

 

*

 

Mes trois piliers intellectuels :

 

  • la complexité : tout processus (et une entreprise en est un) évolue mû par quatre moteurs (cfr. les 4 causes d'Aristote) : son intentionnalité (qui n'est pas que finalité), sa substantialité (qui n'est pas que matérialité), sa logicité (qui n'est pas que rationalité) et sa constructivité (qui n'est pas que mécanicité) ; la complexité rejette la complication et appelle la simplicité (sans simplisme) ; les notions de bipolarités, de tensions et de dissipation optimale des tensions par dilution ou émergence, sont centrales ; etc ...
  • la prospective : bifurcation civilisationnelle (tous les 1650 ans) et bifurcation paradigmatique (tous les 550 ans) ; fin du messianisme et de la modernité ; zone instable (1914 à 2070) et zone chaotique (1975 à 2030) ; le monde en 2050 (fin des Etats-Nations et continentalisation, fin du salariat, omniprésence de la robotique et de l'algorithmique, etc ...) ; prééminence de l'immatériel et du noétique ; réticulation de toutes les structures et de toutes les appartenances ; etc ...
  • la spiritualité (indépendamment de toutes les religions) : la reliance et la résonance avec le Réel, tant intérieur qu'extérieur ; l'éthique comme harmonisation des comportements humains avec la logicité cosmique ; le dépassement de la personne qui ne prend sens et valeur qu'au service de ce qui la dépasse (métaphore de la vague et de l'océan) ; etc ...

 

*

 

D'Olivier Babeau :

 

"Notre époque est malade du temps libre. Depuis le début de la civilisation, jamais l'être humain n'a eu autant de moment pour lui. Que faisons-nous du temps gagné à force de prodiges technologiques ? Qui décide ou influence nos choix ? En quoi ces choix sont-ils de puissants générateurs d'inégalités durables ? Le temps libre peut être utilisé de trois façons : pour développer sa relation aux autres, se développer soi-même ou se divertir. Alors que nous devrions veiller à conserver l'équilibre entre les trois, le divertissement a colonisé l'essentiel de nos loisirs grâce aux nouvelles technologies numériques. Le temps pour soi est ainsi paradoxalement devenu un temps sans soi, dilapidé et contrôlé par d'autres. La domination presque sans partage de l'écran sur notre vie éveillée en est la manifestation. Le drame est que le temps libre prépare le futur de nos inégalités. L'usage que chaque groupe social en fait est l'élément déterminant de leurs différences. Une fracture apparaît entre ceux qui ont une stratégie équilibrée d'utilisation du temps libre et ceux qui en sont dépourvus. Les premiers mettent à profit leur temps pour faire fructifier, directement ou indirectement, leur capital social et économique. Les seconds sont les otages d'un système dont ils sont la matière première et non les clients. (…) nous traversons, sans nous en rendre compte, une crise du loisir qui est aussi porteuse de profonds désordres sociaux et politiques. [Il faut apprendre] aussi des façons concrètes de reprendre le contrôle de soi et d'arrêter de perdre son temps."

 

L'usage du temps est tripartite : l'accomplissement de soi, l'accomplissement de l'autour de soi et le divertissement, c'est-à-dire le gaspillage inutile et suicidaire de tout l'essentiel, c'est-à-dire, encore, la maladie sociale actuelle la plus pernicieuse et la plus dévastatrice.

 

*

 

Je ne me lasse de m'étonner que, jusqu'à présent, personne n'ait eu cette idée simple que le temps ne passe pas, mais qu'il s'accumule ; que le processus cosmique ne se déroule pas, mais qu'il se construit en s'accumulant ; que le passé et toutes ses œuvres et toutes ses entités et tous ses êtres demeurent à jamais actuels et réels sous la fine couche vivante et laborieuse de l'instant présent (à laquelle appartient la conscience humaine).

 

Les conséquences de cette idée simple sont immenses, notamment en regard de ce banal évènement de la mort qui ne pose plus, dès lors, problème. Chacun construit sa propre éternité (ou intemporalité) à chaque instant.

Chacun sera, pour l'éternité, l'œuvre qu'il s'est lui-même construite.

 

*

 

Il faut encore le répéter …

 

Le Réel s'incarne au travers de mon corps.

Le Réel se construit au travers de mes actes.

Le Réel se vit au travers de ma vie.

Le Réel se pense au travers de mon esprit.

Le Réel s'accomplit au travers de mon accomplissement.

 

Je ne suis qu'une personne, c'est-à-dire un masque au travers duquel l'acteur cosmique joue un de ses rôles.

 

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Pour le christianisme, l'histoire de ce monde est celle de l'agonie de son Dieu incarné, une histoire qui mène à sa mort, ici bas, et à sa résurrection dans un "autre monde".

Je pense exactement le contraire.

Ce monde-ci est le seul Réel ; et ce Réel se construit et vise à accomplir, progressivement, le Divin qu'il possède éternellement - intemporellement - au fond de lui ; tout ce qui existe est instrument de cette naissance, à ce surgissement, à cette émergence du Divin qui s'incarne.

 

*

 

Il n'est pire sourd que celui qui refuse d'écouter et d'entendre.

Il n'est pire aveugle que celui qui refuse de regarder et de voir.

Il n'est pire ignorant que celui qui refuse d'apprendre et de connaître.

Ceux "qui ne veulent pas" sont bien pires que ceux "qui ne peuvent pas". 

 

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Pourquoi toujours confondre "économie" et "financiarisme" ? Le profit financier n'est qu'une des très nombreuses composantes de l'économie (d'ailleurs indispensable si l'on veut construire de l'avenir et investir). Mais l'économie, c'est d'abord produire de la valeur d'usage (pour des humains) au départ de travail humain (physique ou mental) et de ressources naturelles (renouvelables ou non).

L'économie n'est rien de plus ni rien de moins que le métabolisme de la survie et de la vie des communautés humaines.

Il est urgent que tous ces soi-disant intellectuels et universitaires qui conchient l'économie, cessent de cracher dans la soupe !

 

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La modernité a engendré le nihilisme en désacralisant tout et en promouvant l'humain comme centre, sommet et but du monde. En s'auto-sacralisant, la modernité a désacralisé tout le reste, l'humain n'étant plus au service de quoique ce soit de supérieur à lui.

 

*

 

La seule source du Sacré est le Réel et, plus centralement, l'Intentionnalité qui est le moteur intime, immanent et divin du Réel, et qui se décline en une Substantialité sacrée (la Matière), en une Constructivité sacrée (la Vie) et en une Logicité sacrée (l'Esprit) dont le corps, l'activité et la pensée des humains participent pleinement.

C'est au fond cela ce que j'ai appelé le pandynamisme : l'activité de tout ce qui existe au service de l'accomplissement de l'Intention du Réel.

 

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Est Sacré ce qui a plus de valeur que l'humain parce que c'est de lui que l'humain peut tirer sa propre valeur.

 

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Le 03/05/2023

 

J'entame donc, aujourd'hui, ma 71ème année de vie …

 

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De Marine Le Pen (que j'exècre) sur sa croisade anti-wokiste (que j'applaudis) :

 

"Il y a une transition qui ne dit pas son nom, mais qui avance tout doucement, c'est la transition civilisationnelle, celle qui vise à effacer des millénaires d'histoire et de culture. C'est celle qu'instille le wokisme ! C'est finalement la théorisation de la haine de tous contre tous."

 

Il faut déconstruire la déconstruction et se dérider contre Derrida.

 

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De Claire Meynial :

 

" Les États-Unis proches du défaut de paiement.

Le pays pourrait ne plus être en mesure de payer ses factures dès le 1er juin, ce qui aurait des conséquences économiques globales désastreuses.

La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a tiré la sonnette d'alarme. « D'après nos estimations les plus précises, nous ne serons plus en mesure de satisfaire à l'ensemble des obligations du gouvernement début juin et potentiellement dès le 1er juin », a-t-elle écrit, lundi 1er mai, au président républicain de la Chambre, Kevin McCarthy. Cela fait des mois que plane la menace du moment où les États-Unis ne pourront plus payer leurs factures. Et il vient de s'en rapprocher dangereusement. Les États-Unis empruntent des sommes énormes pour financer des services comme la sécurité sociale ou les salaires des militaires et des fonctionnaires. Ils doivent aussi verser les intérêts de ceux qui détiennent des titres de dette. Depuis plus de soixante ans, le Congrès vote pour relever le plafond de la dette de l'État fédéral, ce qu'il a approuvé 78 fois depuis le début des années 1990."

 

Depuis plus de 60 ans, écrit la journaliste … Cela signifie que le début de la fin a commencé à l'ère Kennedy et du triomphalisme éhonté, perpétué lors de l'ère Reagan et du financiarisme triomphant !

Les USA, comme le reste du monde, est rentré dans la logique chaotique dans les années 1970 et atteignent, aujourd'hui, comme partout, le paroxysme du chaos financier.

 

*

 

A Héraclite, le monisme processuel.

A Platon, le dualisme idéaliste.

A Aristote, le monisme rationaliste.

Aux stoïciens, le monisme spiritualiste.

Aux christianismes et aux islamismes, le dualisme dogmatique.

 

*

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Le 04/05/2023

 

Les sociétés humaines n'échappent pas au ternaire inhérent à tout processus :

 

  • leur Substantialité est portée par les masses populaires (le Travail),
  • leur Logicité est portée par les élites sacerdotales (la Loi),
  • leur Constructivité est portée par les conquérants entrepreneuriaux (l'Avenir).

 

*

 

Outre les bifurcations civilisationnelle (du messianisme de Salut au pandynamisme d'Alliance) et paradigmatique (de la modernité à la noéticité), nous vivons aussi une bifurcation symétrique à la bifurcation urbanistique qui eut lieu vers 2900 avant l'ère vulgaire (la ville devient le centre d'un "monde").

Ces bifurcations majeures que l'on pourrait appeler "modales", se déroulent environ tous les 4950 ans (soit tous les trois cycles civilisationnels de 1650 ans constitués, chacun, de trois cycles paradigmatiques de 550 ans).

La première fut celle du sédentarisme au début du néolithique, il y a 10.000 ans qui quitta le mode "chasseur-cueilleur" pour le mode "éleveur-cultivateur".

Nous vivons la fin du cycle modal urbanistique pour entrer dans un nouveau cycle modal, numérique celui-là.

 

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De Marc Roche :

 

"Couronnement de Charles III : les quatre piliers du pouvoir royal

En vue d’exercer sa mission régalienne, le roi s’appuiera sur les mêmes piliers que sa mère Elizabeth II : l’armée, la religion anglicane, la haute noblesse et la philanthropie. "

 

Dérisoire …

 

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D'après Guillaume Perrier (qui parle surtout du kémalisme et de l'alévisme), les opposants à la réélection, ce 14 mai 2023, de cette crapule islamiste d'Erdogan en Turquie sont :

 

" Le Kémalisme.

Idéologie fondatrice de la République de Turquie, insufflée par son premier dirigeant, Mustafa Kemal (qui prendra en 1934 le patronyme d'Atatürk, « Père des Turcs »). Le kémalisme se définit par six grands principes, caractérisés par les six flèches indiquées sur le symbole du CHP (Parti républicain du peuple) : républicanisme, nationalisme, populisme, étatisme, révolutionnarisme et laïcité.

 

L'Alévisme.

Les Alevis sont une importante minorité religieuse de Turquie. Ils sont environ 15 millions dans le pays, Turcs et Kurdes. Leur culte, issu de l'islam chiite duodécimain - leur nom vient du prophète Ali - est présent depuis les invasions perses et l'empire séfévide, et il est perçu comme plus libéral que l'islam sunnite majoritaire en Anatolie. Massacrés par le sultan Sélim au XVIe siècle, discriminés aujourd'hui par l'État turc « laïque », ils sont régulièrement la cible des islamistes. À ne pas confondre avec les Alaouites, que l'on retrouve dans les régions à majorité arabe de Turquie et de Syrie.

 

Le Kurdisme.

Le poids de l'importante minorité kurde qui, malgré les persécution et mises sous tutelle des sbires d'Erdogan, draine une population non négligeable qui peut faire basculer la balance.

 

Le Républicanisme.

Kemal Kiliçdaroglu, sous ses airs niais et peu charismatique, s'avère un puissant rassembleur de toutes les opposition.

 

Et Marc Roche d'énumérer les cinq points de ressemblance (de similitude, même) entre les deux infâmes : Erdogan et Poutine :

 

NOSTALGIE D’EMPIRE

 

Erdogan : La Nouvelle Turquie du « reis » se place dans la continuité du sultan Abdülhamid II (1842-1918), le dernier monarque absolu de l’Empire ottoman. Erdogan rêve de revanche sur l’Histoire en se plaçant au centre du récit. Il conteste les frontières et les traités hérités de la Première Guerre mondiale.

 

Poutine : Poutine considère la chute de l’URSS, en 1991, comme la « pire tragédie » du XXe siècle. Il se place dans la continuité des tsars mais aussi du dictateur communiste Staline, qui a soumis l’Europe de l’Est. Il reprend à son compte l’idéal eurasien d’une Russie multinationale agrégeant de nombreux peuples sous la domination du peuple russe.

 

AUTOCRATIE

 

Erdogan : Premier ministre puis président, Erdogan a verrouillé le système politique en 2017 en supprimant le Premier ministre et en faisant de l’Assemblée une chambre d’enregistrement. Il gouverne par décrets et dicte ses orientations à toutes les institutions, de la justice à la Banque centrale.

 

Poutine : Ayant hérité de son prédécesseur, Boris Eltsine, d’une démocratie malade et discréditée, Poutine a restauré ce qu’il appelle la 'verticale du pouvoir' en usant de violence et de corruption. Il a marginalisé l’opposition, asservi la justice, muselé les médias, supprimé l’autonomie des territoires et transformé le Parlement en chambre d’enregistrement.

 

INSTRUMENTALISATION DE LA RELIGION

 

Erdogan : Sous les ordres d’Erdogan, Ali Erbas dirige la puissante Diyanet, la Direction des affaires religieuses, qui administre le culte musulman sunnite, salarie les imams et entretient les mosquées, en Turquie mais aussi dans de nombreux pays européens, comme la France et l’Allemagne.

 

Poutine : Pour mieux justifier son autoritarisme, Poutine appuie sa critique de l’Occident libéral et « dépravé » sur l’Église orthodoxe russe, dirigée par le patriarche Kirill, qui est, comme lui, un ancien agent du KGB et a mis son institution au service du despote.

 

OLIGARQUES

 

Erdogan : Autour d’Erdogan, des hommes d’affaires se sont enrichis grâce aux marchés publics d’infrastructures et aux privatisations. En retour, ils financent les campagnes électorales et les médias progouvernementaux. Cinq compagnies du secteur de la construction, Cengiz, Kolin, Kalyon, Limak et MNG, ont gagné le surnom de « Gang des cinq ».

 

Poutine : Poutine a mis au pas les oligarques, ces hommes d’affaires qui se sont démesurément enrichis à la faveur des privatisations des années 1990. Devenus de fidèles serviteurs, ils composent un système mafieux et kleptocrate qui constitue l’un des relais de son pouvoir. Il leur distribue prébendes et contrats d’État, à condition qu’ils le soutiennent sans faillir.

 

EXPANSIONNISME

 

Erdogan : La Turquie occupe le nord de Chypre depuis 1974. Ces dernières années, elle s’est projetée dans le nord de la Syrie et de l’Irak, ainsi qu’en Libye et dans le Caucase du Sud, pour soutenir l’Azerbaïdjan contre l’Arménie. En Méditerranée orientale, elle a multiplié les provocations contre la Grèce et la république de Chypre.

 

Poutine : Poutine a œuvré pour restaurer le contrôle de Moscou sur son 'étranger proche', notamment en agressant la Géorgie en 2008, en annexant une partie de l’Ukraine en 2014, puis en attaquant cette dernière en 2022. Il a projeté l’armée russe en Syrie (2015) et l’armée « privée » Wagner dans plusieurs pays africains.

 

Cette analyse vaut totalement et intégralement pour l'autre crapule : Xi-Jinping, mais il faut alors remplacer "Instrumentalisation de la religion" par "Instrumentalisation de l'idéologie communiste et maoïste".

 

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Pour avoir longtemps vécu un peu partout en Afrique, j'ai compris ceci : l'ethnique (les guerres tribales) est beaucoup plus essentiel que le religieux (les religions ne sont que des prétextes secondaires). La culture est et reste totémique et animiste sous le vernis apparent des religions imposées par les colonisations chrétiennes et musulmanes.

 

(Mon commentaire du jour dans "Le Point" à propos de

la guerre entre clans djihadistes et islamistes au Mali)

 

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De Frans Zorn (suicidé en 1976) :

 

"Je suis jeune, riche et cultivé ; et je suis malheureux, névrosé et seul."

 

Il y a toute une génération urbaine qui se retrouve, aujourd'hui, dans ce portrait.

 

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Elisabeth Borne accuse Jean-Luc Mélenchon, l'inspirateur gaucho-trotskiste du gauchisme français actuel via la Nupes (Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale), LFI (La France Insoumise), etc …, de :

 

"(…) mettre en cause les forces de l'ordre, d'excuser les casseurs et occulter les violences » du 1er mai."

 

En infâme admirateur du criminel Robespierre, Mélenchon cherche à provoquer, avec l'aide de tous ces médias tellement sensationnalistes, l'insurrection du "peuple" français qui, non seulement, n'existe pas mais qui, surtout, ne cherche que de nouveaux assistanats et certainement pas la "révolution".

 

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La médecine n'est pas une science, mais un art.

Un médecin est donc plus un artiste (comme le manager, l'ingénieur, le chercheur, …) qu'un scientifique de qui ont peut exiger, certes, une conviction intime, mais jamais la vérité ou la certitude garantie.

Et comme tous les artistes, il en est d'excellents, mais il en est beaucoup de médiocres. De plus, le sentiment de maîtriser la vie et donc d'avoir comme un "droit de vie et de mort" sur le patient, rend beaucoup de ces médecins - surtout les plus médiocres - hautains, vaniteux, méprisants, orgueilleux et fats.

Si, de plus, on considère qu'en France, la médecine est largement sous la coupe de l'Etat et donc du politique et de ses bureaucraties, on obtient une médecine productiviste, bâclée, minutée, expéditive et friande de se débarrasser des problèmes en prescrivant moult analyses, radioscopies, échographies et autres travaux de laboratoires ou de cabinets (ça fait gagner du temps et, de toutes les façons, c'est l'Etat qui paie).

La seule solution : une médecine totalement libérale, libre de ses honoraires et de ses libéralités, assortie de diplômes sérieux avec plus de connaissances théoriques approfondies et moins de stages divers (qu'il sera bien tôt assez de faire, sous la forme d'apprentissages pratiques en hôpitaux, une fois le diplôme acquis).

 

(Commentaire fait dans "Le Point"

à propos de l'éditorial de FOG intitulé :

"Qui veut tuer le médecin français")

 

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De Nicolas Baverez :

 

"Pour les finances de notre pays comme pour l'industrie ou l'énergie,

il est temps de mettre un terme à quarante ans de démagogie."

 

Le fossoyeur de la bonne santé économique et financière de la France, ce fut Mitterrand, dès 1981 ; et depuis, le mouvement semble irréversible tant les assistanats ont conditionnés la majorité des Français à tout réclamer et à tout attendre de l'Etat (avec les déficits et les endettements abyssaux que l'on connaît, mais que le "peuple" de la rue, des partis politiques et des syndicats refusent obstinément de les prendre en considération : "jusqu'ici tout va bien, disait le suicidaire après être tombé de déjà 100 étages du building … et 10 mètres avant le choc avec le bitume").

 

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Il est temps que l'Europe, comme la Chine tente infantilement de le faire avec sa monnaie de singe, le Yuan (2.7% des réserves de change mondiales), fonde sa propre monnaie, l'Euro, comme monnaie internationale autonome et exige tous les paiements de ses exportations en Euros. Il est temps de briser, une bonne fois pour toutes, l'hégémonie illégitime du dollar américain.

 

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La "Ligue des Droits de l'Homme" (LDH), comme la grande majorité de ces "associations" à caractère "humaniste", est un profond moteur du gauchisme.

A surtout ne plus subsidier.

Une association qui ne peut pas vivre sur les seules cotisations de  ses propres membres, est forcément un boulet illégitime.

 

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De Kamel Daoud :

 

"On évoque de plus en plus une trahison des médias : primauté de l'opinion sur le fait, du parti-pris sur l'exactitude,, de la manipulation sur la déontologie."

 

Ce procès fondamental des médias (et surtout ceux sous la coupe gauchiste des services de l'Etat) doit être mené jusqu'au bout d'urgence. Revenir à des médias qui informent sur l'essentiel, et non rester avec des médias qui déforment le sensationnel.

 

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Il y a ceux qui font un travail.

Il y a ceux qui pratiquent un métier.

Il y a ceux qui exercent une profession;

Il y a ceux qui assurent un sacerdoce.

 

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On appelle - à tort - "loisir", ces durées où l'on peut "faire ce que l'on veut".

Mais on peut toujours faire ce que l'on veut lorsqu'on se vit en autonome.

Alors cette notion stupide de "loisir" disparaît et la notion plus pertinente d'un "emploi du temps" s'impose afin, à chaque instant, de faire un pas de plus sur le chemin de l'accomplissement de soi et de l'autour de soi.

Mon Dieu, préservez-moi des "loisirs" et des "divertissements" !

 

De même la notion idiote de "temps libre". Mais, pour chacun, tout son propre temps est libre, disponible pour soi, pour autant qu'on le veuille bien et que l'on remplace le "je n'ai pas le temps" par "je ne prends pas le temps". Le temps, on l'a ; c'est la méthode de son meilleur usage que la plupart n'ont pas.

 

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Tu es ce que tu fais … et tu es d'autant plus que tu en fais plus.

Télévision, jeu-vidéo ou farniente n'ont jamais "fait" personne.

Eloge de la pleine occupation utile et constructive du temps, donc !

 

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La maîtrise de l'art d'intensément occuper son temps est, sans doute, un des moteurs les plus puissants des inégalités entre les humains.

 

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La frontière factice entre temps (et activité) rémunéré et temps (et activité) non rémunéré, n'a plus aucun sens et est déjà en train de s'estomper et de s'effondrer.

 

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Les pourvoyeurs "d'activités de loisirs et de divertissements" font métier de remplir les temps libres (disons plutôt : les "temps morts") de la vie de beaucoup d'humains, moyennant rémunération. Leur fonds de commerce est le remplissage des "vides" des existences humaines, avec de l'inutile qui capte toute l'attention.

Pour surtout que l'on ne rende pas compte qu'ils sont des voleurs de temps d'accomplissement.

 

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Désœuvrement …

Quel mot terrible : vivre hors de l'œuvre qui s'accomplit …

C'est vivre "hors jeu", sur la touche, isolé (que l'on soit seul ou dans la foule), sans vocation, ni mission, ni projet, ni intention, …

Ce n'est pas "vivre", mais bien être mort à la Vie ; au sens étymologique, c'est être "diverti" de la Vie, c'est-à-dire être "tiré loin" d'elle et "détourné" d'elle.

 

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Lorsque l'on ne vit que par la socialité, que par la communauté, on ne se vit pas.

C'est l'autonomie qui ouvre les portes du chemin vers les "se vivre" pleinement (ce qui n'empêche nullement ni socialité, ni communauté, mais librement définie, alors).

Le temps avec les autres, voire pour les autres, doit être aussi un temps de soi, vers soi, en soi.

 

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Le 05/05/2023

 

Le républicanisme est une notion floue.

 

Le TLF renvoie à l'idée de République : le républicanisme est la "Doctrine des partisans de la république en tant qu'organisation politique d'un État". Ce qui n'éclaire rien.

Pour "république", on lit : "Organisation politique d'un État où le pouvoir est non héréditaire, partagé et exercé par les représentants (généralement élus) d'une partie ou de la totalité de la population". Et plus particulièrement : "Organisation politique de la société française instaurée par la Révolution, en remplacement de la monarchie ; l'État ainsi organisé". Donc avec référence directe au mythe idéologique de la "révolution française" (26 ans de calamités partagés entre Terreur robespierrienne et Totalitarisme napoléonien).

 

Quant à lui, le Wiktionnaire ne définit rien et renvoie à "république" comme "régime politique non héréditaire" et comme système politique français à partir de la fin du 19ème siècle.

 

Tout cela ne dit absolument rien … sauf la référence à la France et à sa soi-disant "révolution" de 1789 qui est un pur mythe inventé par des historiens socialistes tardifs ; à Paris, la "révolution française" se ramène à des émeutes contre la famine, par un putsch des extrémistes du populisme jacobin, mené par Robespierre et débouchant sur les tueries de la Terreur ; le tout aboutissant à un autre putsch totalitaire mené et accaparé par l'ignoble, belliciste et mégalomaniaque Napoléon Bonaparte jusqu'en 1815.

 

Le républicanisme est souvent associé à la devise nationale française : "Liberté Egalité Fraternité" qui est un slogan absurde puisque ces trois termes sont notoirement contradictoires entre eux.

Il ne peut y avoir d'Autonomie personnelle et collective (Liberté au sens libéral) sans constat et acceptation des Différences notoires entre les humains, tant en nature qu'en œuvres (donc le contraire de l'Egalité et le fondement d'une équité anégalitariste, c'est-à-dire ni égalitaire, ni inégalitaire), mais dans le respect de ces différences et, surtout, dans la recherche constante des Complémentarités constructives et communionnelles (au sens de la fraternité maçonnique) entre elles (la Fraternité, au sens de la devise, n'étant que la version laïque de la charité chrétienne et donc qu'une forme de solidarisme collectif obligatoire).

 

Quelle différence peut-il y avoir entre républicanisme (au sens général et non spécifiquement français) et démocratisme ? Aucun.

En abolissant la transmission héréditaire des pouvoirs, le républicanisme impose l'élection, par certains (tout le "peuple", ou certaines élites, ou ceux qui le méritent), de représentants qui exerceront les divers pouvoirs nécessaires au bon fonctionnement de la communauté concernée (garantie des autonomies, paix intérieure et extérieure, infrastructures communes indispensables y compris une monnaie, etc …),

 

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Le wokisme se construit, tout entier, sur une ambiguïté logique entre différencialisme et égalitarisme, sur fond de communautarisme et d'anti-individualisme.

Une personne n'existe que par et dans sa communauté, et toutes les communautés doivent avoir des droits égaux (on n'y parle jamais des devoirs), mais ces communautés sont aussi diverses que différentes et, donc, ne veulent pas jouir des mêmes droits (et devoirs) que les autres au prétexte, précisément, de leurs différences.

De plus, vient se rajouter à cette ineptie logique, une autre ineptie : celle du victimisme généralisé postulant que certains groupes différenciés (les mâles, les blancs, les hétérosexuels, les judéo-chrétiens, les scientifiques, etc …) n'ont eu et n'ont de cesse de persécuter, d'humilier et d'opprimer les minorités qui sont différentes d'eux.

Ce que les wokistes conspuent le plus, est ce qu'il appellent le "colonialisme" (forcément européen, puisque toutes les autres colonisations, notamment ottomane, russe, japonaise, chinoise et, surtout, musulmane n'avaient rien que de positif et de constructif, de libératoire et d'émancipatrice … c'est bien connu), colonialisme qui est toujours présenté au travers d'une lecture complètement biaisée et réductionniste de l'histoire humaine.

 

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De Christophe Ono-Dit-Biot, à propos du "travail" et de son étymologie :

 

"Les Français, paraît-il, ne veulent plus travailler. Le travail tue, entend-on dire à longueur de micro-trottoirs, alors deux ans de plus, pas question ! Il est vrai que certains métiers s’avèrent toujours pénibles, voire dangereux, et il faut absolument en tenir compte. Mais tous ? Un chiffre suffit à prendre la mesure de ce désamour général : selon un sondage Ipsos, seuls 24 % des Français, en effet, déclarent que le travail est «très important » dans leur vie, alors qu’ils étaient encore 60 % en 1990… Auraient-ils cédé à la passion de l’étymologie ? On ne compte plus, en effet, les tribunes rappelant que « travail » viendrait du latin tripalium, un instrument de torture, et que cette détestation est donc légitime. Sauf que cette étymologie est jugée fantaisiste par plusieurs linguistes. Littré lui-même l’écartait pour privilégier une autre origine, trabs, désignant en latin une poutre ou une massue : pas terrible non plus… Vers une civilisation du seul loisir ? Mais lequel ? Les Romains avaient un mot intéressant pour dire « loisir » : otium, qui a donné « oisiveté ». Débouché abusif, car l’otium est un temps employé pour réfléchir, étudier, et pas pour enrichir Netflix ou Instagram depuis son canapé… Et puis, pour les Romains, pas d’otium sans negotium (le contraire de l’otium), soit le temps des affaires, du travail (le mot a donné « négoce »). Loin de nous l’idée de plaquer les civilisations antiques sur la nôtre : le monde du travail d’alors, c’est aussi le monde de l’esclavage, où des êtres humains accomplissent les tâches les plus dures pendant que ceux qui les possèdent vont au gymnase. On n’en est plus là, mais les perceptions, on dirait, sont tenaces…"

 

Il faut le répéter, le rapport de chacun à sa propre activité (rémunérée ou non) doit se rapporter à une échelle montante dont "travail" est l'échelon le plus bas, suivi par "métier", puis par "profession", puis par "sacerdoce".

Quoiqu'il en soit, le travail est une des grandes dimensions de la vie qui peut donner sens et valeur à l'existence par l'œuvre (aussi modeste soit-elle) que l'on y produit.

C'est une question de regard personnel : on peut voir le travail soit comme un esclavage incontournable, soit comme un tremplin d'accomplissement.

 

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Lorsqu'un processus est homéostatique, il est considéré comme "simple" parce que tout le monde croit en connaître les règles du jeu, les tenants et aboutissants.

Mais le contexte technologique et motivationnel ainsi que l'environnement changent ; alors, pour maintenir son "identité", le processus s'adapte, du mieux qu'il peut, et devient de plis en plus compliqué, jusqu'à ce que cette complication même le détruise de l'intérieur.

Il entre alors en zone turbulente, de plus en plus chaotique : les anciennes règles de régulation fonctionnent de plus en plus mal.

C'est dans ce contexte de "souffrance" que le processus 'émergence" se déclenche pour induire un saut de complexité qui permettra, au processus, de reconstruire une nouvelle homéostasie.

 

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Soit le temps d'activité (rémunératrice ou pas) occupe la quasi-totalité de la durée de veille, 365 jours par an (c'est le cas pour l'élite sociale) ; soit il ne l'occupe pas et le désœuvrement envahit une bonne part de l'existence des masses[1]. C'est là le marché juteux des marchands de divertissements divers.

 

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S'amuser est vulgaire (dans les deux sens de cet adjectif).

 

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Entre divertissement et accomplissement, il faut choisir !

 

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De Kamel Daoud :

 

"La complaisance de certains médias envers les exhortations populistes pose la question de leur responsabilité dans le discrédit de la démocratie."

 

Le populisme est donc un bon fond de commerce … Mélenchon l'a très bien compris. Le Pen aussi.

 

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Le 06/05/2023

 

Tous les calculs montrent que la Terre ne peut (sup)porter durablement que deux milliards d'humains (c'était la population mondiale en 1925). Les ressources diminuent à toute vitesse et se renouvellent très lentement. Il faut donc diminuer les consommations, tant en diminuant la consommation individuelle qu'en diminuant le nombre des consommateurs. Ces deux facteurs doivent se conjuguer et non s'exclure mutuellement. Le mot d'ordre est "frugalité" tant en quantité consommée qu'en nombre d'enfants (le nombre d'enfants par femme doit diminuer, mondialement, à une moyenne de 1, 3 pour atteindre les deux milliards vers 2150/2200, ce qui est vital pour l'humanité).

 

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Il vaudrait mieux en finir avec tous les égalitarismes.

Rien n'est l'égal de rien. Tout est unique et différent.

 

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Après un an d'existence purement électorale et artificielle, la NUPES explose et Jean-Luc Mélenchon, l'aspirant autocrate, socialo-trotskiste, mégalomane et déjanté, est flingué et discrédité.

Il faut dire qu'il s'était bien entouré avec des Sandrine Rousseau, Manuel Bompard, Adrien Quatennens, Mathilde Panot et tant d'autres clowns pas rigolos du tout.

Cette "nouvelle union" repose sur trois piliers aussi désuets et ringards, que dangereux et pourris.

Le Populisme (le P de NUPES) est le fondement de tous les fascismes (rappel : le fascisme italien et le nazisme allemand étaient tous deux des socialisme illibéraux et anticapitalistes), de tous les illibéralismes, de toutes les antidémocratismes.

L'Ecologisme (le E de NUPES) qui a peu à voir avec l'authentique écologie (science des rapports entre une espèce et son milieu), mais tout à voir avec l'écolo-gauchisme et l'écolo-terrorisme.

Le Socialisme (le S de NUPES) qui est une idéologie du 19ème siècle en totale perte de vitesse partout qui, là où elle a pris le pouvoir, transforme, en deux ans, un pays en bureaucratie policière, dispendieuse et inefficace, et en distributeur d'assistanats (cfr. le "règne" de Mitterrand, le fossoyeur de la France, entre 1981 et 1995).

Le seul point commun entre ces trois "piliers de la NUPES, c'est l'insurrectionnisme, le révolutionnarisme, l'antirépublicanisme, l'antidémocratisme, l'anticapitalisme, et, surtout, l'illibéralisme qui est l'autre nom de la privation/interdiction d'autonomie pour tous les acteurs privés tant individuels que collectifs. Bref : la NUPES est une forme d'autoritarisme et de totalitarisme qui, cela n'étonne personne, s'entend si bien avec ces infâmes démolisseurs d'humanité que sont Poutine, Xi-Jinping, Erdogan et autres mollahs et talibans.

 

La NUPES "réunit" en son sein les lambeaux du parti socialiste (PS), le reliquat de parti communiste (PCF), la clique hétéroclite d'EELV et La France Insoumise (LFI) qui est une extrême-gauche insurrectionnelle soixante-huitarde d'inspiration trotskiste.

Et ce, dans un pays qui se droitise à toute vitesse et qui penche, selon sa vieille et indécrottable coutume, pour un illibéralisme nationaliste, anti-européaniste et xénophobe (le RN, ex-FN).

 

Et mettez au centre de tout cela un Centre présidentiel qui se veut "au-dessus de la mêlée", comme Romain Rolland, et dont la posture technocratique donne de l'urticaire à tous les crétins, ignares et stupides, pour lesquels le mot "élite" est inaudible.

Quand on sait que le libéralisme authentique (antifinanciariste et antisocialiste, promoteur et défenseur de l'autonomie personnelle et collective, dans toutes les dimensions sociétales) est la seule issue vers le nouveau paradigme noétique et la nouvelle civilisation pandynamique, on comprend vite la dégringolade de la France à l'échelle européenne et mondiale. Elle est devenue une sous-puissance régionale, empêtrée dans un système sociétal construit sur l'assistanat, la dette et le laxisme, cherchant en tout l'instabilité et l'indignité des compromis de tout avec tout, "en même temps".

 

Publié dans "Le Point", ce 6 mai.

 

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Dieu n'a que faire des humains !

Lui, le Grand Architecte de l'Univers, totalement et pleinement immanent au Réel, ne demande aux humains qu'une seule chose : contribuer au mieux à l'accomplissement de la Vie et de l'Esprit sur la planète Terre.

Tout le reste est bavardage, croyances infantiles et balivernes.

Il n'y a pas d'autre monde.

Il n'y a pas une "autre vie" après la mort : il y a l'océan de la Vie intemporelle dont chacun n'est qu'une vague éphémère, une manifestation locale et passagère. C'est la Vie éternelle qui se vit au travers de tous les vivants …. et non l'inverse..

Il n'y a, ni "ailleurs", ni "après", aucune punition ni aucune récompense autres les conséquences de nos actes, ici et maintenant, là et demain.

 

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La vertu vise le respect de la morale.

L'honneur vise l'accomplissement de la communauté.

 

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Non pas : "à quoi occuper son temps libre", mais bien : "en quoi investir son temps libre".

Les masses occupent leur temps libre à se divertir.

Les élites, elles, investissent leur temps libre à s'accomplir (leur mission, leur vocation) : culturellement (la lecture), intellectuellement (la recherche), créativement (l'écriture), socialement (la bienfaisance), spirituellement (la reliance).

 

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Il y en a qui naissent avec les yeux bleus et qui les garderont jusqu'à la mort.

Il y a en beaucoup plus qui naissent cons et qui le resteront jusqu'à la mort.

 

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S'accomplir soi, tant physiquement que, surtout, mentalement, et accomplir l'autour de soi (ce à quoi on est relié pleinement) doivent être le trésor où l'on investi le maximum de son temps de vie.

 

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Le 07/05/2023

 

Il faut combattre, avec acharnement, toutes les formes de dépendance à l'autre (personnes, collectifs ou institutions) et cultiver toutes les formes de différences complémentaires qui engendrent des interdépendances libres et fécondes.

 

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L'Arche noétique …

 

Le déluge numérique submerge tous les continents anciens et tous les modes de vie qui y sont liés et qui en périront (qui en périssent déjà).

Ce déluge est violent et s'accompagne de la montée de toutes les ignorances, de toutes les imbécilités, de toutes les démagogies, de toutes les barbaries et de tous les pillages, ainsi que de l'effondrement de la culture, de la connaissance, de l'intelligence, de la rationalité et de l'éthique.

Il est urgent de construire l'Arche noétique qui permettra, à une minorité humaine, de survivre à ce déluge destructeur et de reconstruire la Vie et l'Esprit lorsque les flots du crétinisme se seront retirés.

 

Que faut-il sauver ?

Les six dimensions profondes de l'esprit, à savoir : la mémoire (les connaissances, méthodes, modèles et cultures accumulées), la volonté (le sens de l'intention, de la vocation, de la mission, du service à ce qui dépasse l'humain), la sensibilité (la reliance aux êtres vivants - humains ou non -  et aux réalités terrestres), l'intuitivité (la reliance à ce qui dépasse tout ce qui existe et aux fondements de cette existence même), la rationalité (la résonance forte et puissance avec la logicité cosmique) et la créativité (le talent de faire émerger de l'inédit au service de l'accomplissement de la Matière, de la Vie et de l'Esprit).

 

Quels outils ?

L'algorithmie (stupidement et erronément nommée "IA" pour cette "Intelligence artificielle" qui n'existe pas et qui n'est que l'usage des énormes puissances de calcul d'une machine stupide appelée "ordinateur", pour exploiter des logiciels et des algorithmes issus de l'intelligence humaine ; IA doit signifier : "Intelligence Augmentée" ou "Intelligence Amplifiée", mais certainement pas "artificielle"), Comme toutes les technologies, l''algorithmie n'est ni bonne, ni mauvaise ; tout dépend de l'usage que l'on en fait (par exemple, le nucléaire est excellent pour produire de l'électricité ou pour mener des diagnostics médicaux ; il est infâme si l'on en construit des bombes).

Il faut donc mettre le numérique, en général, et l'algorithmie, en particulier, au service du renouveau de l'Esprit humain et à l'amplification (et non au remplacement) de ses facultés essentielles.

 

Quelle durée ?

Les quarante jours et nuits du patriarche biblique Noé deviennent, ici quarante années (de 2000 à 2040) durant lesquelles l'Arche noétique, contre les vents et marées du numérique ludique, maffieux ou mercantile, et des "plateformes anarchiques sociopathologiques" (les PAS aussi appelées "réseaux sociaux").

 

Quels acteurs ?

Tous ceux de n'importe quelle origine, âge ou milieu qui ont compris que nous vivons, en même temps, la fin du mode "urbain et impérial" (de -2900 à 2050) pour aller vers un mode "réticulé et transversal", la fin de la civilisation messianique du Salut (de 400 à 2050) pour aller vers une civilisation pandynamique de l'Alliance, et la fin du paradigme de la Modernité du salut par le Progrès (de 1500 à 2050) pour aller vers un paradigme de la Noéticité de l'alliance par l'Accomplissement.

 

Comment faire ?

Utiliser la Toile et ses outils, pour y construire des communautés transcontinentales, électives et sélectives, qui préparent l'après-Déluge actuel.

Des communautés qui boycottent systématiquement, dénoncent et combattent toutes les déviances actuelles en matière des mésusages de la Nature, de la Toile, du Numérique et de l'Information.

 

Les système éducatifs doivent impérativement devenir une telle Arche noétique.

 

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Tous cycle historique est composé de trois cycles successifs : celui de son établissement, celui de son apogée, et celui de sa contestation.

Cette contestation aboutit à son effondrement, à l'instauration d'une période chaotique de transition, et à l'émergence possible (mais non certaine) d'un nouveau cycle sur un niveau supérieur de complexité.

Le jeu des Matriochkas (les "poupées russes" emboîtées les une dans les autres à des échelles différentes) joue ici à plein.

 

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L'algorithmie ("IA" pour Intelligence humaine Amplifiée) est être et rester un amplificateur des facultés mentales humaines.

Mais elle peut aussi devenir une prothèse efficace, si bien contrôlée, pour les handicapé de l'intelligence.

 

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L'algorithmie et la robotique, en prenant en charge toute une série de tâches naguère dévolues à des humains, induit un déplacement conséquent du centre de gravité des activités humaines qui se recentreront autour des tâches non séquentielles, non procédurales, non analytiques, non binarisables, non mécaniques, non réductibles, etc … des activités dans le monde humain.

Les systèmes éducatifs devront donc évoluer en conséquence.

 

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Rejet croissant du politique …

 

Partout dans le monde développé, on constate une contestation (insurrectionnaliste, parfois violente) ou une désaffection (abstentionniste, parfois idéologisée) vis-à-vis du "politique", surtout chez les plus jeunes, mais pas seulement (rappelons-nous le mouvement des "gilets jaunes").

Partout, aussi, on voit surgir une "tentation" populiste où, finalement, la distinction entre la "gauche" (extrême) et la "droite" (extrême) se dilue et se réduit en un amalgame basé sur une opposition brutale à toutes les "élites".

 

Pourquoi ?

Sans doute en partie parce que les instances politiques en place, depuis un demi siècle, se sont montrées totalement incapables de faire face aux immenses transformations et au véritable chaos qu'induisent, à la fois, les bifurcations paradigmatique (fin de la Modernité mécanique, et émergence d'une Noéticité organique), civilisationnelle (fin du messianisme du Salut, et émergence d'un pandynamisme de l'Alliance) et modale (fin de la concentration urbaine et nationale, et émergence d'archipels réticulés et transcontinentaux).

Mais cette modélisation intellectuelle touche peu les masses trop ignares et trop stupides pour la comprendre.

 

Alors ?

Le rejet du "politique", aujourd'hui, vient d'un constat pratique d'indigence des instances de pouvoir à faire face à des processus perçus (à juste titre parfois, mais le plus souvent inéluctables) comme négatifs : les pandémies, la pénurisation des ressources, la chute des pouvoirs d'achat et l'inflation qu'elle induit, la faillite des Etats-Nations et leur incapacité à perpétuer leur logique d'assistanat, la dyslogique des emplois avec des entreprises qui ne trouvent pas et des travailleurs qui ne veulent plus, le sensationnalisme et le complotisme omniprésents sur les "plateformes anarchiques sociopathologiques" (ex-"réseaux sociaux") et relayés par les médias "mainstream", etc …

 

En réaction …

Le monde politique (n'oublions que la "politique" est devenue un métier et une carrière pour des politiciens devenus des professionnels de l'électoralisme et du démagogisme) se ferme sur lui-même, pratique l'entre-soi, ne tient plus compte des "bruits de la rue" (ce qui est un bien), ni des études et enquêtes professionnelles de socioéconomie (ce qui est un mal).

 

Que faire ?

D'abord, abolir la source du mal : les Etats-Nations, et entrer enfin dans la logique, en cours, de continentalisation du monde humain (Euroland, Angloland, Latinoland, Afroland, Islamiland, Russoland, Indoland et Sinoland) avec, pour objectif majeur de rendre chaque continent le plus autonome possible par rapport aux sept autres et de minimaliser - sinon d'interdire - les flux migratoires entre ces continents.

Ensuite, mener deux campagnes fortes et profondes visant l'indispensable frugalité à venir : la décroissance consommatoire et la décroissance nataliste (ce qui n'empêche nullement mais, au contraire, appelle une croissance drastique des cultes de cette autonomie, de cette complémentarité et de cette joie de vivre qu'il faut apprendre aux masses).

Enfin, comprendre et faire entrer dans les faits qu'un continent est construit sur une culture commune (pour l'Euroland, il s'agit de la judéo-helléno-christianité) et doit s'organiser comme un réseau de communautés autonomes et complémentaires.

 

*

 

Contrairement à ce que l'on croit souvent, en hébreu, Qadish (souvent improprement écrit Kaddish) ne signifie pas "prière" (Téphilah en hébreu), mais bien "Sanctification".

 

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La Force n'est pas la violence. Au contraire, la violence est la lâcheté et la faiblesse de ceux qui se voudraient forts, mais qui ne le sont pas assez pour la vaincre.

 

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On dit que l’évolutionnisme cosmologique devrait rendre hommage à Charles Darwin. Je ne le pense pas : l'évolutionnisme a été inventé par Jean-Baptiste de Lamarck dont Erasmus Darwin était le disciple et l'admirateur et qui, en tant que son grand-père, a formé Charles dans ce sens.

Charles Darwin n'est en rien l'inventeur de l'évolution des espèces, mais bien celui du mécanisme de la sélection naturelle du plus apte qui, en réalité, n'est qu'un parmi bien d'autres processus évolutionnaires de régulation de la Nature.

 

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Le Réel est à la fois la Matière de l'Univers, la Vie de la Nature et l'Esprit du Cosmos. La réalité du Réel habite, vivifie et sacralise tout ce qui existe, du plus immense au plus infime, en chacun de nous et hors de nous.

Vivre, c'est entrer en reliance et en résonance avec cette réalité du Réel, c'est entrer en connivence avec elle pour l'accomplir en y accomplissant le soi et l'autour de soi qui sont nôtres.

Chaque seconde d'existence doit y être profondément et totalement consacrée.

 

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Il est trois formes de richesse qui devraient être harmonieusement complémentaires, mais qui, le plus souvent, se montrent antagoniques : la richesse matérielle, la richesse intellectuelle et la richesse spirituelle.

La première a été l'obsession de la Modernité.

Il est temps de reconstituer ce ternaire harmonieusement (en partageant son propre temps d'accomplissement) ainsi que le voulait l'aristocratie de l'antiquité grecque.

 

*

 

L'accomplissement de soi et de l'autour de soi est un travail à plus que plein temps, un travail qui doit occuper tout le temps de veille, 365 jours par an.

Ce n'est pas un "loisir" que l'on aurait tout le loisir de choisir ou pas.

Ce "loisir" en est même la parfaite antithèse radicale.

 

*

 

Le temps de vie peut se répartir entre trois pôles :

 

  • l'amusement (égotique),
  • le divertissement (social),
  • l'accomplissement (élitaire).

 

Seul ce troisième pôle donne sens et valeur à l'existence et lui apporte la joie authentique. Les deux autres n'apportent, respectivement que du plaisir ou de la satisfaction.

 

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* *

 

Le 08/05/2023

 

De Pascal Bruckner :

 

"Il y a toujours cette idée que l'argent du patron est l'obscénité suprême, qu'il a été volé, obtenu en exploitant le peuple. (…) L'argent est, en France, une passion d'autant plus forte qu'elle est honteuse, que l'idéologie officielle est l'anticapitalisme. Un anticapitalisme de façade, car, en réalité, le mépris claironné du veau d'or masque une adoration souterraine. Or, mépriser l'argent peut coûter cher à un peuple, car cette haine revient à mépriser son propre avenir. (…) Nous adorons d’autant plus l’argent que nous feignons de le mépriser;"

 

Et de mon ami Daniel Cohen :

 

"L'argent marque en France un désir si profond qu'on préfère ne pas trop l'exprimer ; c'est un peu l'équivalent des tabous sexuels dans d'autres pays. (…) De tous les pays européens, la France est le pays où l'association statistique entre bien-être et argent est la plus forte."

 

A la question : "L'argent fait-il le bonheur ?, les réponses favorables (sondage IFOP) se répartissent ainsi selon les sensibilités politiques :

 

  • LFI : 55%
  • PS : 68%
  • EELV : 76%
  • Renaissance (ex-LRM) : 64%
  • LR : 68%
  • RN : 53%

 

Ce sont les populistes qui croient moins aux vertus de l'argent et les écologistes qui y croient le plus fermement.

Pour les populistes, l'argent importent moins puisque, selon eux, les assistanats de l'Etat doivent pourvoir à tout ; donc, pourquoi s'inquiéter.

Pour les écologistes - champions du ressentiment -, l'argent importe énormément parce qu'ils savent, inconsciemment, que leur voie est suicidaire et que seuls ceux qui en auront les moyens, s'en sortiront.

 

Et cet extrait d'un article du Point signé Nicolas Bastuck enfonce le coin :

 

"« L'argent fait le bonheur en instantané, tranche Claudia Senik. Les riches se sentent plus heureux que les pauvres à un instant T, pris comme une photographie. Le bien-être, la satisfaction, tiennent autant au niveau de vie objectif qu'à la comparaison que l'on fait avec celui de ses semblables, et ses propres aspirations. » « L'écart permet de marquer sa différence, d'accéder à des biens inaccessibles aux autres », précise Daniel Cohen. C'est le paradoxe d'Easterlin, bien connu des économistes : « La France est deux fois plus riche qu'il y a cinquante ans et elle n'est pas plus heureuse. » Mais il y a un « mais » : « Le fait d'être plus riche que la moyenne rend plus heureux à proportion de l'envie, de la rivalité que la société entretient entre ses membres », analyse Claudia Senik.

Le paradoxe d'Easterlin serait donc plus marqué en France que chez nos voisins. Daniel Cohen a son explication : « Peut-être parce que nous avons plus de mal à faire société, à envisager des horizons collectifs. Le mal-être des Français, profondément pessimistes et nostalgiques, aboutit à ce que le pouvoir d'achat soit la seule manière de se sentir appartenir au monde commun ; comme si nos concitoyens cherchaient dans l'argent la satisfaction qu'ils ne trouvent plus dans leurs rapports sociaux. »

Jérôme Fourquet ne dit pas autre chose quand il évoque « l'affaiblissement des grandes matrices de l'après-guerre : le catholicisme et la paysannerie, le communisme et la lutte des classes ». « Elles ont structuré nos imaginaires, nos identités culturelles et politiques », rappelle le sondeur. « Nous sommes à la fois les héritiers du catholicisme – la seule branche du christianisme hostile à l'argent, alors que le protestantisme et les orthodoxes l'aiment beaucoup –, de l'aristocratie – qui méprisait le travail – et de l'égalitarisme révolutionnaire. Ces trois héritages se conjuguent et se partagent entre la droite et la gauche », observe Pascal Bruckner.

« Cette appétence des Français pour l'argent explique paradoxalement pourquoi notre pays est plus égalitariste que les autres ; on ne supporte pas les différences que la fortune fait naître parce qu'on sait – ou croit – que la position sociale se joue là. Collectivement, on attend plus de protection de l'État », décrypte Daniel Cohen. « Comme l'a montré Philippe d'Iribarne, la France post-révolutionnaire s'est construite sur une double promesse d'égalité et de réussite par l'élévation intellectuelle. Cet égalitarisme rend la différenciation des revenus peu supportable alors que les Français sont devenus très individualistes », complète sa collègue Claudia Senik. « Voilà pourquoi l'argent reste en France un sujet sensible, à fleur de peau. »

On touche ici à la question du pouvoir d'achat. « La pression inflationniste place cette question en tête de toutes les priorités, devant le chômage, l'immigration, le réchauffement climatique », rappelle Daniel Cohen. "

 

Comme dans beaucoup d'autres dimensions de la vie sociétale, ce rapport des Français avec l'argent dénote une réelle et profonde immaturité, voire un infantilisme à la fois capricieux et pleurnichard. Les Français refusent d'assumer eux-mêmes la responsabilité personnelle de ce qu'ils sont et de ce qu'ils font.

 

*

 

De mon ami Michel Perry :

 

"Les 3 principes du Judo :

 

JU NO RI

Le principe de l’adaptation, c’est le plus ancien et le plus important. Ce principe ne représente pas seulement la souplesse du corps mais aussi celle de l’esprit. Par extension, le principe JU est un moyen de percevoir le monde et de s’en rendre maître.

 

SEI RYOKU ZENIO

La meilleure utilisation de l’énergie. C’est le principe de l’efficacité maximale dans l’utilisation de l’esprit et du corps. Le Judo devient ainsi un principe directeur de l’existence .Faire bien le Judo, comme dans la vie, c’est aller au plus simple avec soi même, avec les autres et avec les choses.

 

JITA YUWA KYOE

La prospérité par sa propre force et la force de l’autre. C’est la clé de voûte, l’aboutissement de l’enseignement du Judo. Il débouche sur ENTRAIDE ET PROSPERITE MUTUELLE. A ce propos J. KANO disait : 'la raison pour laquelle nos contemporains méprisent souvent la recherche du profit est que les gens, en recherchant leur propre profit ont un comportement qui empiète sur le profit des autres et ils négligent ainsi leurs devoirs vis-à-vis de ceux-ci'."

 

Dans mon vocabulaire : Reliance, Optimalité, Résonance …

 

*

 

A propos de nos ressources en voie de pénurisation rapide (d'après un texte émanant d'un groupe industriel que je ne connais pas) :

 

  • ressource en général : construire l'autonomie énergétique de l'Europe,
  • ressource "climat" : décarboner tous nos systèmes,
  • ressource "énergie" : pratiquer en tout la frugalité énergétique,
  • ressource "hydrique" : recycler proprement et systématiquement.
  • ressource "humaine" : donner sens et valeur au métier.
  • ressource "réglementaire" : débureaucratiser et responsabiliser les gens,
  • ressource "commerciale" : bannir les publicités, numériser la réputation,
  • ressources "territoriale" : fonctionner uniquement dans la proximité.

 

*

 

De mon ami Alain Meurant sur mon article sur l'algorithmie (L'Arche noétique" - voir hier) :

 

"L'article sur l'IA ... formidable. J'explique justement ça à mes étudiants pour le moment. Le nouveau terme à la mode de la presse IA qui est mystérieux, qui fait peur parce qu'on ne comprend pas ce qui est en dessous parce que, surtout, on le masque, et qui renvoie aux mythes hollywoodien des ordinateurs qui gagnent la bataille de l'intelligence ...

Et en fait rien de neuf, des algorithmes puissants, des millions de bases de données connectées, une analyse des réponses les plus fréquemment affichées comme un hit-parade de notre jeunesse,  juste l’emballage qui change.

Avec google, il fallait encore lire différents articles, passer de site en site, forger ta recherche et ta réponse, recouper les sources, ...

Avec ChatGPT, on est au MacDo, ça sort tout frais, tout propre, avec une animation "type machine à écrire" qui donne l'idée que l'IA te répond.

Et, comme tu l'écris, aucune intelligence, aucune autonomie, que de l'artificiel, juste une amplification des sources et une amélioration du visuel.

L'intelligence reste du coté de l'humain qui, s'il veut une bonne réponse, doit poser la bonne question basée sur son analyse de la situation ou du besoin."

 

Je suis heureux de cette convergence avec un informaticien de haut vol, professeur de technologie numérique dans une université belge.

 

Et du même concernant mon article sur "Le rejet du politique" (voir hier) :

 

"Nous sommes arrivés aussi à la même approche que toi, à savoir la disparition des Etats-Nations, refuges des petits politicards en manque de pouvoir et aux égos démesurés ne visant que les prochaines élections et reproduisant toujours le même schéma.

Depuis les années 50, les grands groupes industriels ont œuvré pour devenir des "multinationales" échappant de la sorte à quasiment toute forme de contrôle politique, tout en maintenant ces politiques au sein des luttes entre Etats-Nations et en jouant sur l'offre et la demande. La future bataille de l'eau qui a déjà commencé va en être un magnifique exemple, malheureusement.

 

Je me dis, j'espère, que le clash démographique et le clash climatique vont amener, voire acculer, les hommes à penser global pour traiter des problèmes globaux et non plus nation pour "se protéger" des autres."

 

Oui, les crises climatique, hydrique, pénurique et démographique devraient être de puissants déclencheurs. Mais elles peuvent, aussi bien, déclencher de la barbarie et de la violence inter- et intra-nationales (à si court-terme que nous y sommes déjà), … ou de la prise de conscience (à moyen-terme chez les masses) pour l'émergence du nouveau paradigme de la frugalité, de la réticulation et de la noéticité.

 

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* *

 

Le 09/05/2023

 

De mon amie Georgia Terzakou, la quasi-intégralité de son article  sur la censure wokiste et les … :

 

"… Sensitivity Readers

 

Cela fait plusieurs semaines que je souhaite vous parler d’un sujet qui occupe le fond de la scène éditoriale française depuis six mois : celui des sensitivity readers.

Ce terme anglo-saxon désigne le métier, encore très inconnu en France, qui consiste à traquer dans une œuvre littéraire les préjugés ethniques et sexuels. Pour caricaturer, si vous rédigez un futur best-seller traitant d’une minorité, et que vous assignez à celle-ci de façon consciente ou inconsciente des stéréotypes, ou que vous passez à côté de la vie que mène au quotidien un individu de cette minorité, vous serez corrigé par un sensitivity readers avant sa publication. Si vous lisez Le voyant d’Étampes d’Abel Quentin, vous en aurez une parfaite Il s’agit d’un sujet on ne peut plus polémique, au-delà de la « simple » question de la censure. Si vous êtes une personne blanche et que le protagoniste de votre roman est un individu noir, vous entrez en zone dangereuse. Étant donné que vous pensez comme la classe dominante, êtes-vous réellement en mesure de présenter aux lecteurs la vie d’un personnage d’une classe dominée sans écrire des clichés ? Mais la prise de tête va bien plus loin. Est-ce que la littérature doit absolument être conforme à la réalité ou a-t-elle le droit d’être représentative des clichés qui habitent la tête de celui ou celle qui écrit ? C’est un sujet sans fin, très représentatif de notre époque. Et encore, je simplifie à l’extrême le débat, bien plus confus et subtil que cela.

Aux États-Unis et depuis peu en Angleterre, il existe des sensitivity readers spécialisés dans le végétarisme, le mouvement LGBTQ+++, le féminisme etc. Ainsi, selon votre récit, vous pouvez choisir votre « lecteur sensible » à même de mieux reprendre l’éditorial de votre roman pour que celui-ci ne puisse pas injurier qui que ce soit. En France, on rigole jaune. Quoi ? Et la liberté d’expression alors ? Commencer à surveiller ce qu’on dit dans une fiction, à la virgule près, s’apparente pour beaucoup de littéraires et d’artistes en général à de l’obscurantisme.

Je reconnais ne pas savoir quoi penser. J’ai spontanément l’idée que le wokisme nous casse les pieds, mais la lecture du livre d’Abel Quentin m’a bouleversée (et aussi ennuyée). Peut-être que je parle de wokisme parce que je suis blanche, hétérosexuelle, et diplômée ? Peut-être qu’en mettant la création au-dessus de tout, je passe à côté de véritables combats de société ? Et en même temps, n’est-ce pas normal qu’un auteur écrive de là où il est, et non de là où la morale voudrait qu’il soit ? Cependant, il est dangereux, au nom de la liberté d’expression, de laisser la porte ouverte à toutes les idées… Vous l’aurez compris, on tourne en rond, sans mesure."

 

Cet article est excellent ! Et pose bien les vraies questions : véridicité et liberté, art et censure, égalitarisme et différentialisme, etc ….

 

*

 

Les nostalgies d'un "âge d'or" ou d'un "paradis perdu" largement réinventé et réécrit pour les besoins de la cause (et en y effaçant les effarantes cruautés et boucheries des peuples primitifs) ne m'intéressent guère. Le monde reste à construire.  Bien sûr les mythologies anciennes font partie des soubassements de l'édifice et il faut aussi en prendre soin. Mais ce n'est pas là que se construit l'avenir.

 

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De Luc de Barochez :

 

"De fait, l'Hexagone est plus égalitaire que l'Allemagne, la Suisse ou l'Italie. Le coefficient de Gini, qui mesure le taux d'inégalité, en fait foi. Il est même meilleur aujourd'hui en France qu'il ne l'était pendant les Trente Glorieuses, cette période à croissance économique forte (1945-1973) pendant laquelle le pays était plus sûr de lui, mais moins bien loti et plus inégalitaire qu'aujourd'hui."

 

La France est très égalitaire.

Et pourtant, tant l'université (du moins du côté des "sciences humaines" …) que les syndicats, les médias, les assistés et les populistes de droite et de gauche, ne cessent de vilipender un soi-disant inégalitarisme foncier et indécrottable qui gangrènerait un des pays les plus égalitaire du monde développé.

Il faudrait pourtant oser dire une vérité dérangeante : ce sont les inégalités, par différence de potentiels, qui font avancer les humains : sans ces différences de potentiel, pas de mouvement (c'est de la physique élémentaire à laquelle les sociétés humaines n'échappent nullement).

Plus un pays devient "égalitaire", plus il régresse culturellement, intellectuellement, éthiquement et économiquement … puisqu'il n'a plus aucune raison de progresser et plus aucun "carburant" pour le faire.

En fait : "trop d'égalité" et "trop d'inégalité" sont des facteurs de régression sociétale ; la première parce qu'elle tue tous les moteurs d'évolution vers le haut, la seconde parce qu'elle casse toute velléité d'élévation des moins lotis.

 

Publié dans "Le Point" de ce jour.

 

*

 

L'extrême-droite fascisante est nauséabonde et doit être dénoncée et combattue (dans la légalité) ; mais elle ne représente rien hors quelques milliers de détraqués tordus.

Mais pourquoi ne combattre que cette extrême-droite infâme, alors que l'extrême gauche, bien plus nombreuse, l'est au moins autant. Les morts dues au fasco-nazisme se comptent en dizaines de millions au 20ème siècle ; les morts dues aux socialo-gauchisme marxiste, léniniste, trotskiste, stalinien, maoïste et tous leurs pseudopodes asiatiques, sud-américains, africains et européens se comptent en centaines de millions. Pourquoi ce "deux poids, deux mesures" ?

 

Publié dans "Le Point" de ce jour.

 

*

 

Fonctionnaires en France ... les chiffres.

Les effectifs des 3 fonctions publiques (fonctionnaires et contractuels) étaient de 5 674 000 personnes à la fin 2021.

Ils ont augmenté de 1 025 000 par rapport à 1997 (+ 22 %)

La population sur cette période a augmenté de 13 % et le secteur privé de 17 %.

 

*

 

Comme le pensait et l'exprimait très clairement Blaise pascal, je ressens profondément que toute distraction, que tout divertissement ou amusement ou loisir, sont du temps de vie perdu, du temps de vie gaspillé, du temps de vie gâché.

 

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La révolution industrielle avait transformé le messianisme du Salut qui était le fondement paradigmatique de la Modernité (commencée à la Renaissance vers 1500).

Jusque là, le messianisme du Salut était eschatologique et collectif (lors de la christianité), puis sotériologique et personnel (lors de la féodalité) ; il devint alors idéologique et visa le Salut de chacun dans ce monde-ci, par l'abondance de biens, le plaisir des loisirs, la concorde sociale, le bonheur de la famille et la qualité du travail.

Le temps attendu n'était plus celui de l'au-delà de la mort, mais bien celui de l'ici-bas, le plus vite possible. Du Salut sacré par la sainteté, on passa au Salut profane par la gaieté.

Aujourd'hui, nous vivons la fin de tous les messianismes du Salut et nous entrons dans une civilisation du pandynamisme de l'Alliance c'est-à-dire de l'accomplissement de soi et de l'autour de soi par la reliance et la résonance avec toute la réalité du Réel.

 

*

 

D'Olivier Babeau :

 

"La révolution industrielle est une révolution de la consommation

autant, sinon plus, que de la production."

 

La révolution industrielle est un pur produit de l'embourgeoisement urbain de la première moitié du 19ème siècle.

Le temps de vie quitte la socialité communautaire pour s'ancrer, durablement, dans la satiété consommatoire.

 

*

 

La durée moyenne du temps de travail aujourd'hui en France (un des pays européens qui travaille le moins) est de 1400 heures par an.

Si l'on ôte des 8760 heures que contient une année normale, les 10 heures journalières de sommeil, de repas et de soin hygiénique, soit 3650 heures par an, il reste donc 3710 heures de loisirs.

En pourcentage, cela donne, en arrondissant :

 

  • Travail : 16%.
  • Hygiène : 42%.
  • Loisir : 42%.

 

*

 

Il est utile de prendre conscience de ce retournement de l'oisiveté : aujourd'hui, les élites travaillent beaucoup plus (50 à 60 heures par semaine, voire plus) que les masses (35 heures "officielles" par semaine dont souvent 40% non productifs, ce qui donne 21 heures effectives par semaine).

D'où le ridicule consommé d'expressions comme "les masses laborieuses" ou le célèbre "Travailleurs, travailleuses" de la communiste Arlette Laguiller.

 

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Que faire de ses temps de loisir de plus en plus longs ? Voilà bien la question qui hante (devrait hanter) notre époque. Beaucoup des problèmes névrotiques et psychotiques d'aujourd'hui trouvent leur origine dans la non-réponse à cette question.

Que faire de ce "temps libre" pléthorique ? L'ennui, les jeux, les bavardages stériles du café du commerce, la drogue, l'alcool, le militantisme débridé et infondé, la violence abrupte, cruelle ou sournoise, le harcèlement des autres, la drague et le sexe, le farniente abrutissant, la télévision tout autant abrutissante, … ?

A tous ces déplorables usages absurdes du "temps libre", la seule alternative, belle et joyeuse, constructive et enrichissante, est le travail (non rémunéré en argent) au service de l'accomplissement de soi et de l'autour de soi (les philosophes grecs antiques appelaient cela la Skholê : "loisir studieux, étude, enseignement, …" qui a donné "école" en français, "school" en anglais et en néerlandais, "Schule" en allemand, etc … et qui fonde la "scholastique : l'art et les techniques d'étude des moines médiévaux).

 

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Un crétin est quelqu'un qui ne sait pas quoi faire de sa vie, notamment parce qu'il ne comprend rien à la réalité de lui-même, des autres et du monde.

Ne lui demandez pas, en plus, d'utiliser intelligemment et constructivement son "temps de loisir".

 

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* *

 

Le 10/05/2023

 

De Bernard Cerquiglini ("Petit Larousse Illustré" en parlant du succès des cuisines asiatiques et des mots nouveaux qu'elle induit) :

 

"(…) la France reste le pays de la gastronomie et (…) ses habitants courent le monde … pour se défaire du cheeseburger !"

 

Le fait qu'il faille, en toute hâte, se défaire du fast-food à l'américaine (burgers, pizzas, fried-chicken, hot-dogs, … et autres malbouffes) est une évidence.

Mais il est déplorable, ce réflexe cocardier de croire ou de faire croire que la France est le pays de la gastronomie. Il y en a beaucoup d'autres comme l'Italie, l'Espagne, le Japon, la Thaïlande, l'Inde ou le Liban.

 

Il est étonnant ce complexe d'infériorité qui pousse les Français à toujours se prétendre "plus que les autres", notamment en ce qui concerne la gastronomie, mais aussi l'œnologie, la mode, le luxe, la joaillerie … ainsi que, culturellement parlant, de se prétendre la terre d'origine de l'esprit des Lumières (qui est né en Allemagne), de la révolution moderne (qui fut anglaise), des droits de l'homme (qui naquirent aux USA), etc …

Tout cela est lassant et irritant !

 

Quand un pays fait de Jeanne d'Arc, de Louis XIV, de Robespierre, de Napoléon Bonaparte et de Charles De Gaulle, des "héros nationaux", il vaut beaucoup mieux se méfier.

Ce culte de la mégalomanie est horripilant !

 

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De Luc de Barochez :

 

"Ce printemps, quelque 72 % des personnes interrogées par l'IFOP pour le JDD se disent pessimistes sur l'avenir de la France, un taux en progression spectaculaire de 16 points par rapport à 2021."

 

Ce pessimisme proche de la déprime n'a qu'une seule et unique cause : le "pas assez" de temps de travail et le "trop" de temps de loisir.

Quand on retrousse ses manches et que l'on construit l'avenir en reconstruisant l'économie, on n'a plus besoin d'antidépresseurs et de psychotropes.

 

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Sauf pour ceux qui pratiquent l'accomplissement de soi et de l'autour de soi, l'équation est simple : moins tu travailles, plus tu déprimes.

 

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Mon commentaire dans "Le Point" de ce jour à propos de la décision ministérielle d'interdire toute manifestation de l'ultra-droite néonazie :

 

"Oui à cette interdiction, pourvu qu'elle s'accompagne de la même interdiction symétrique des manifestations de cette extrême-gauche, couvée et alimentée par la Nupés et LFI, qui gangrènent ce pays depuis des années. Il n'y a aucune différence structurelle ou idéologique entre le fascisme et le gauchisme (rappel : le nazisme allemand (Hitler) et le fascisme italien (Mussolini) étaient des socialismes nationalistes à la fois anticapitalistes et antilibéraux)."

 

Publié ce jour, dans "Le Point".

 

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De Wikipédia à propos du philosophe Louis Lavelle, disciple d'Henri Bergson :

 

"l ne s’agit donc pas pour Lavelle de développer un idéalisme, mais bien de constituer une philosophie posant l’être avant le connaître. Chez Lavelle, l’être est « l’objet universel »15 (il ne faut pas entendre ici le terme « objet » au sens de « chose »), c'est-à-dire premier, univoque, et présent tout entier en chaque point de l’univers. Cette thèse de l’univocité ontique, dépassant la distinction classique entre sujet et objet, est soutenue par l’affirmation que l’être est acte, ce qui met d’emblée le sujet en rapport avec la totalité de l’univers."

 

Il s'agit d'un monisme spiritualiste et évolutionniste. L'humain ne vit que par et pour sa participation au Tout-Un spirituel ; je parle, moi, de contribution.

Je me sens très proche de la plupart de ses thèses.

 

*

 

De Louis Lavelle (dans son introduction à "La présence totale") :

 

"(…) dans les époques troublées, les plupart des hommes ne se laissent ébranler que par une philosophie qui justifie leur gémissement devant le présent, leur anxiété devant l'avenir, leur révolte devant une destinée qu'ils sont obligés de subir, sans être capables de la dominer."

 

C'est exactement ce qui se passe aujourd'hui, au paroxysme de la charnière entre paradigmes moderne et noétique, entre civilisations messianique et pandynamique, entre modalités urbanistique et réticulaire.

 

*

 

C'est une erreur de faire de la "conscience" une faculté ou une capacité de l'esprit qui aurait une existence en soi. La "conscience" n'est, en fait, que l'arène où s'affrontent la volonté et la mémorialité, la rationalité et la sensitivité, la créativité et l'intuitivité qui, toutes les six, sont bien les (seules) facultés et capacités réelles de l'esprit.

La conscience interroge les contradictions (mineures et stimulantes, ou moyennes et stressantes, ou majeures et traumatisantes) entre elles.

Lorsque tout est en parfaite harmonie, sans rien d'extérieur pour la troubler, la conscience s'éteint et l'esprit jouit sereinement de sa plénitude.

 

*

 

La pire des absurdités philosophiques est la dualisation entre Esprit et Matière, entre Sujet et Objet, entre Idée et Œuvre, entre Désir et Acte, etc …

Cette erreur, dont Platon fut le parangon, est aussi celle de presque tous les philosophes classiques européens dont les plus célèbres sont Descartes et Kant.

 

Tant que l'on affirmera pas clairement, qu'on n'acceptera pas profondément, et qu'on n'assumera pas radicalement et définitivement l'unité, l'unicité, l'univocité et l'unitivité du Réel (bref : un monisme radical), la philosophie et la spiritualité stagneront dans l'erreur la plus misérable.

 

*

 

De Louis Lavelle :

 

"Notre conscience (…) seule nous révèle notre être véritable, et, du même coup, le dedans de l'être total, avec lequel elle est consubstantielle et dans lequel elle nous oblige à pénétrer et à engager notre destinée."

 

Panenthéisme, donc …

 

Et aussi :

 

"(…) la lumière n'est donnée qu'à celui qui la désire et qui la cherche."

 

*

 

De Lachelier :

 

"(…) ce qui est à redouter, ce n'est pas le panthéisme, mais c'est, sous le nom de positivisme, le pur phénoménisme qui ôte toute réalité à la Nature, et à plus forte raison à Dieu (…)."

 

Le noumène est seul essentiel derrière tous les phénomènes qui le manifestent et le révèlent. Qu'on s'amuse à le nommer "Dieu" (même si je préfère "le Divin") n'importe guère, pourvu qu'il soit absolument immanent et consubstantiel à la totalité du Réel.

En ce sens, ce phénoménologisme qu'est le positivisme, est une absurdité.

 

*

 

De Frédéric Schiffter :

 

"Les foules concentrent en force toutes les tares humaines."

 

Oh, combien !

Et aussi :

 

"(…) le mot "peuple" qui suggère un être à la fois pluriel et unifié dont politiciens et intellectuels de tout bord se proclament les a    amis, ne renvoie, en toute rigueur, à rien."

 

Le "peuple", cela n'existe tout simplement pas, ni au sens de "nation", ni au sens de "populace" !

 

*

* *

 

Le 11/05/2023

 

Structure globale de la Culture :

 

  • Connaissances :
    • Connaissance de la matière :
      • Cosmologie
      • Physique :
        • Physique mécaniciste
        • Physique relativiste
        • Physique quantique
      • Chimie :
        • Atomes
        • Molécules et cristaux
        • Biochimie
      • Connaissance de la vie :
        • Biologie cellulaire
        • Biologie terrestre (botanique, zoologie, …)
        • Biologie humaine :
          • Anatomie
          • Santé (médecine, diététique, etc …)
          • Sociologie (vivre ensemble, communautés, …)
        • Connaissance de l'esprit :
          • Noologie (psychologie, facultés mentales, typologies, …)
          • Spiritualités et religions :
            • Théologies
            • Esotérismes (symbolismes, initiations, mystiques, …)
            • Mythologies (légendes, croyances, superstitions, …)
          • Philosophie :
            • Métaphysique
            • Ethique (valeurs, morales, …)
            • Gnoséologie :
              • Epistémologie
              • Idéologies
              • Philosophies de vie
            • Connaissance de l'évolution :
              • Histoire de l'univers (cosmogonie)
              • Histoire de la planète (géologie)
              • Histoire de l'humanité :
                • Histoire économique
                • Histoire socio-politique
                • Histoire culturelle
              • Divertissements :
                • Activités physiques :
                  • Arts martiaux
                  • Sports
                  • Danse
                • Activités plastiques :
                  • Peinture et dessin
                  • Sculpture
                  • Architecture
                • Activités littéraires :
                  • Biographies
                  • Romans
                  • Poésies

 

*

 

Les populismes (de droite, RN, et de gauche, LFI) sont bien d'accord : les amis, ce sont Poutine, Chavez, Maduro, Orban, etc … et les ennemis, ce sont l'Union Européenne et l'OTAN.

Comme le disait l'humoriste Wolinski :

 

"Quand on est sûr d'avoir raison,

on n'a pas besoin de discuter avec ceux qui ont tort"

 

Ou ce qu'écrit Etienne Gernelle :

 

"(…) la méthode LFI (…) surfe sur une prétendue illégitimité du pouvoir

tout en se réclamant des pires dirigeants d’Amérique latine."

 

Le populisme (il est inutile de mettre un pluriel là où la distinction entre gauche et droite s'est dissoute dans la même abjection illibérale et autoritariste) est une grave maladie mentale. Elle exprime le dégoût et la déprime de tous ceux - et ils sont nombreux - qui ne savent pas quoi faire de leur temps de vie et qui croient que vitupérer, calomnier, détruire et s'insurger, donnent un semblant de contenu à une existence d'ennui et de vide.

 

*

 

De FOG, en éditorial, pour le 75ème anniversaire de la naissance (14 mai 1948) de l'Etat d'Israël :

"L'antisémitisme est de retour en France et l'islamo-gauchisme est devenu son fer de lance. Appelons un chat un chat : sortie des caniveaux, la haine du Juif, prenant désormais prétexte de l'existence d'Israël, s'est répandue jusque dans les pages des journaux bien-pensants de référence, pardonnez l'euphémisme.

Israël est un « régime d'apartheid »C'est ce qu'affirmait, au mépris de la vérité, une motion abjecte stigmatisant l'État juif et portée par le groupe communiste. Repoussée, la semaine dernière, par l'Assemblée nationale, elle a quand même obtenu 71 voix, dont celles de députés LFI qui, à l'instar d'Aymeric Caron, prétendaient « vomir »… l'antisémitisme. Les jobastres ! On n'aurait pas aimé les voir à l'œuvre en 1940.

Comme le Hezbollahle Hamas et les islamistes français, l'extrême gauche française combat l'existence d'Israël en alléguant que ce serait un État raciste que les Juifs, installés depuis des millénaires, auraient « volé » aux Arabes ! Récuser ces fadaises aujourd'hui, c'est s'exposer à des rafales ordurières sur les réseaux sociaux et trouver le mot « juif » accolé comme une insulte à son nom, ce qui n'est pas approprié en ce qui concerne l'auteur de ces lignes.

Le 14 mai 1948, les fondateurs de l'État juif commirent l'erreur de « rebaptiser » leur territoire Israël, alors qu'il s'appelait auparavant Palestine, comme le confirme la lecture des Larousse du début du XXe siècle ou bien le titre du grand journal juif de l'époque, The Palestine Post, devenu par la suite The Jerusalem Post. Il est vrai que les Juifs n'aimaient pas ce mot, dérivé de Philistine, qu'avait imposé, pour les humilier et les effacer, l'empereur romain Hadrien, après l'une de leurs révoltes. Dans les années 1960, par un retournement sémantique, les Juifs sont ainsi devenus les Israéliens et, le nom étant libre, les Arabes ont fini par s'approprier celui de… Palestiniens.

La propagande des nouveaux antisémites voudrait nous faire croire que les Juifs auraient récemment conquis Israël contre les Arabes, « Palestiniens de souche », alors que les Juifs étaient déjà présents dans le pays de Canaan il y a plus de trois mille ans. Ce n'est pas le seul mensonge qu'ils profèrent contre l'État juif, dont ils oublient toujours de dire qu'il est l'unique démocratie de tout le Moyen-Orient. Et elle n'est même pas monocolore, contrairement à ce qu'ils prétendent : elle compte 20 % d'Arabes - à ne pas confondre avec ceux de Gaza ou de Cisjordanie. S'ils disposent des mêmes droits que les autres citoyens, ils ne sont pas obligés de servir dans l'armée, mais peuvent se porter volontaires. Musulmans, druzes ou chrétiens, ils avaient même, jusqu'à une date récente, un ministre (socialiste) au gouvernement, Issawi Frej.

Persécutés, les Arabes d'Israël ? Sans doute souffrent-ils de discriminations, comme toutes les populations minoritaires dans tous les pays du monde. Mais, n'en déplaise aux sycophantes de l'extrême gauche, l'État juif accueille 400 mosquées, avec muezzins et appels à la prière, alors que la réciproque n'est pas vraie : s'il reste encore quelques synagogues en Égypte ou en Syrie, la plupart ont été fermées ou détruites, tous les Juifs ou presque ayant été chassés des pays musulmans, après y avoir été maltraités pendant des siècles, à l'exception - toute relative - du Maroc. Les lunettes racistes brouillent la vue.

Les gouapes de l'antisionisme prennent aussi prétexte de la personnalité de Benyamin Netanyahou, dont nous ne sommes pas les panégyristes, pour charger l'État juif de tous les péchés d'Israël. « Sûr de lui-même et dominateur », comme a dit le Général, l'actuel Premier ministre, sur une ligne dure, ne fait certes pas dans la dentelle, avec notamment ses projets de nouvelles colonisations. Mais notons, en passant, que les « antisionistes » n'ont pas baissé la garde quand ses opposants étaient au pouvoir, preuve qu'il n'est qu'un alibi. C'est sans doute l'incroyable réussite d'Israël, à tous points de vue ou presque, qui nourrit leur rage. Longtemps menacé par ses voisins arabes, qui ont tenté de l'envahir sans succès trois fois de suite (1948, 1967, 1973), Israël semble désormais compter ses pires ennemis au sein des extrémistes de l'intérieur. « Une nation survivante » : c'est ainsi que The Economist appelait, il y a peu, ce pays de 10 millions d'habitants, moins grand que notre Bretagne, qui aligne une croissance très forte (6,5 % l'an dernier), plus de Prix Nobel scientifiques que la Chine (6 contre 3) et une armée de licornes, ces jeunes entreprises de la high-tech valorisées à plus de 1 milliard de dollars : 60 contre 29 chez nous en 2022. Ces dernières années, il est parvenu à dégeler ses relations avec plusieurs pays arabes. Le jour où il aura enfin réglé les questions de Gaza et de la Cisjordanie, il pourra commencer à respirer. Avec des « partenaires » comme le Hamas et l'Autorité palestinienne, ce n'est, hélas, pas pour demain."

 

Voilà qui est - enfin - bien dit !

L'antisémitisme populiste - aussi vieux que le monde chrétien, mais aujourd'hui rebaptisé "antisionisme" - est construit, comme toujours, sur des mensonges, des calomnies, des contre-vérités. FOG en rappelle quelques uns.

Mais oublie, malheureusement que le mouvement "palestinien", fondé par Yasser Arafat (une marionnette du KGB, choisi par- et formé à- Moscou, neveu du grand moufti Husseini de Jérusalem, un admirateur et protégé d'Adolf Hitler), a regroupé, surtout, des familles ouvrières arabo-musulmanes immigrées en Israël après 1948 pour y trouver du travail (les Arabo-musulmans, déjà présents en 1948, ont majoritairement acquis et gardé la nationalité israélienne et ne se reconnaissent nullement dans le mouvement "palestinien").

 

*

 

Le monde est un vaste chantier en construction où tous les humains sont censés œuvrer mais seuls les initiés en sont conscients : telle est le fondement de la Foi maçonnique au-delà de toutes les croyances religieuses et idéologiques.

 

*

 

L'initiation est l'enclenchement d'une reliance et d'une résonance avec la Vie et l'Esprit cosmiques, dans le cadre d'un pandynamisme d'Alliance.

 

*

 

De Nicolas Baverez :

 

"Un Français sur quatre est désormais atteint de maux psychiatriques. Les troubles anxieux et dépressifs sont en hausse de 30%, les addictions de 50% et les suicides de 10%. Les idées suicidaires et tentatives de suicide aboutissent à 9200 décès par an, soit l'un des taux les plus élevés d'Europe."

 

Plus il y a de misères et d'assistanats, plus il y a de détresse psychique. La France a choisi le génocide par assistanat …

 

*

 

De Laurent Wauquiez :

 

"Le premier levier que les politiques ont perdu, c'est l'administration. Un Etat-profond s'est constitué avec une administration qui s'est autonomisée du politique, voire politisée avec ses propres objectifs. (…) le danger est de ne plus avoir d'Etat en France, mais seulement des administrations."

 

Et cette auto-politisation, en application du processus d'auto-expansion parasitique de toutes les bureaucraties fonctionnaristes (cfr. "Le phénomène bureaucratique" de Michel Crozier), a conduit l'administration à opter massivement pour l'idéologie socialo-gauchiste qui, par essence, veut gonfler le public au détriment du privé.

C'est donc son propre intérêt, pour l'administration, d'être de étatiste (c'est-à-dire, aujourd'hui, populiste et illibérale) … et c'est bien ce qui se passe, dans tous ses pseudopodes jacobins et parisianistes.

 

Et il ajoute :

 

"Mais elle n'existe plus cette République une et indivisible (…)".

 

En fait, elle n'a jamais exister : le "peuple" français n'ont jamais existé ; la France est un artifice nationaliste inventé à la fin du 19ème siècle. Il n'y a que les Parisiens pour y croire. Ailleurs, je rencontre des Provençaux, des Bretons, des Occitans, des Catalans, des Alsaciens, des Savoyards, des Phocéens, des Vendéens, des Auvergnats, des Bourguignons, des Morvandiaux … mais point de "Français".

 

*

 

Quelle absurde manie ont "beaucoup d'intellectuels" à associer "décentralisation" et "clientélisme". Comme si le jacobinisme centralisateur n'avait pas ses propres clients, autrement plus gros et puissants que les entreprenants locaux.

De plus, le clientélisme, comme l'électoralisme ou le népotisme, est une maladie chronique et ancienne d'un système politique déliquescent, comme le sont ceux d'aujourd'hui, dans presque tous les pays.

 

*

 

La crise hydrique est un drame encore plus grave que la crise climatique (ces deux crises sont d'ailleurs partiellement corrélées).

L'eau, c'est la vie ! Pas de vie possible sans eau.

Concernant l'eau aussi, le temps de l'abondance est révolu : frugalité !

 

Et l'eau de mer, quoique abondante, parce qu'elle est salée, ne peut en rien être une solution (les processus de désalinisation de l'eau de mer sont des gouffres énergétiques).

 

De plus, l'eau ne se fabrique pas car l'oxygène est indispensable aussi à la vie, et l'hydrogène n'existe pas à l'état moléculaire natif sur Terre.

Pour produire de l'eau, chimiquement, il faut consommer de l'oxygène qui est vital, et, pour l'hydrogène, il faut soit casser des molécules de méthane (et donc libérer du carbone) … soit casser des molécules d'eau (pour fabriquer de l'eau !).

 

*

 

De Nathalie Heinich :

 

"D'importation récente en France, le « wokisme » ne cesse d'étendre son emprise, en particulier à l'Université et dans le monde culturel. Partant de louables intentions de lutte contre les discriminations, il engendre des pratiques parfois problématiques. Il flirte alors avec des tentations totalitaires qui rappellent un passé stalinien mal connu des nombreux jeunes tentés par cette mouvance perçue comme progressiste. Or ils en ignorent les risques pour les valeurs démocratiques fondamentales : l'universalisme, la rationalité scientifique, la liberté d'expression, la laïcité."

 

A lire absolument d'elle : "Le wokisme serait-il un totalitarisme" (Ed. Albin Michel).

Le mot-clé est "discrimination" : constater des différences et établir des hiérarchies. C'est cette hiérarchisation qui provoque des urticaires. Avec deux questions fondamentales : la principe même d'une hiérarchisation (qui s'oppose à tout égalitarisme) et le critère qui y est utilisé (supérieur ou inférieur selon quel paramètre ?).

La première question reçoit une réponse immédiate et évidente : rien, nulle part, n'est l'égal de quoique ce soit puisque tout ce qui existe est unique et différent.

La seconde question est beaucoup plus délicate.

 

*

 

La corrélation entre "wokisme" et "antisémitisme" est aussi réelle que bizarre …

Par exemple, selon une mouvance woke de l'université de Stanford, les Juifs seraient "de puissants et privilégiés agresseurs contribuant au racisme systémique" parce que "les juifs sont de riches propriétaires d'entreprises".

Comme si la réussite économique de certains Juifs devait occulter la persécution systématique d'une minorité depuis plus de deux mille ans.

Deux poids, deux mesures …

Le wokisme n'est plus à une contradiction près.

 

*

 

L'immigration est un vrai problème, complètement biaisé par le socialo-gauchisme qui, durant ces 50 dernières années au nom de ce qu'on a appelé "humanisme", "universalisme", "égalitarisme", etc ... , a ouvert les portes toutes grandes à un parasitisme économique africain (l'immigration asiate n'est pas un problème) pour des raisons purement électoralistes (le calcul était : un immigré vote à gauche pour garder son droit de parasiter l'Etat).

 

*

 

Notre culture européenne de nature judéo-helléno-chrétienne (qui ne doit surtout pas être confondue avec les croyances religieuses, surtout chrétiennes) est bien plus mise en danger par le socialo-gauchisme (aujourd'hui les populismes et le wokisme) que par la non-intégration des immigrés qui ne représentent qu'une part assez faible et très hétéroclite de la population.

 

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* *

 

Le 12/05/2023

 

L'homme (au sens "mâle") sera toujours un mystère pour la femme.

Et la femme sera toujours un (immense) mystère pour l'homme.

Et ce Mystère est la source et le cœur de toute vraie vie de couple.

Ce Mystère est bien sûr absent de toutes les homosexualités.

Les homosexuels cultivent le "même" (homo) c'est-à-dire l'identique, alors que les hétérosexuels cultivent le "différent" (hétéro) c'est-à-dire le complémentaire.

Il me semble, d'ailleurs, probable que la cause psychique de l'homosexualité est la peur panique (la phobie, même) de cette différence et de ce Mystère.

 

*

 

J'aime l'idée d'une Lumière "intelligente" qui s'adapte à son milieu en privilégiant une de ses natures intrinsèques (particulaire topologique, ondulatoire dynamique et architecturale eidétique) ; cette adaptation au milieu n'est-elle pas le propre de tout ce qui est vivant, c'est-à-dire de tout ce qui existe dans ce grand Corps cosmique qui est, en même temps, Matière, Vie et Esprit.

 

*

 

A propos de la Philosophia perennis

 

De Leibniz (l'inventeur de l'expression) :

 

"La vérité est plus répandue qu'on ne pense, mais elle est aussi enveloppée, et même affaiblie, mutilée, corrompue par des additions qui la gâtent ou la rendent moins utile. En faisant remarquer ces traces de la vérité dans les anciens (ou, pour parler plus généralement, dans les antérieurs), on tirerait l'or de la boue, le diamant de sa mine et la lumière des ténèbres ; et ce serait, en effet, perennis quaedam philosophia [une certaine philosophie éternelle]."

 

Et d'Aldous Huxley (qui a ressuscité l'idée) :

 

"Philosophie éternelle : l'expression a été trouvée par Leibniz. Mais la chose, cette métaphysique qui reconnaît qu'il y a une réalité qui est la substance même des choses matérielles, de la vie et de l'esprit ; cette psychologie qui voit dans l'âme quelque chose de semblable ou même d'identique à la réalité divine ; cette éthique qui place les buts de l'homme dans la connaissance d'un fondement transcendant et immanent à tous les êtres, cette chose est universelle et immémoriale. Les rudiments de la philosophie éternelle peuvent être trouvés dans les savoirs des peuples primitifs de toutes les régions du monde, et, sous sa forme la plus développée, elle a une place dans les plus grandes religions."

 

Et Wikipédia ajoute :

 

"Une école de pensée, axée sur l'ésotérisme, fondée par René Guénon vers 1910, se rattache à l'idée de Philosophia perennis. On l'appelle pérennialisme ou 'traditionnisme'. Les auteurs (René Guénon, Julius Evola, Ananda Coomaraswamy, Fritjof Schuon…) croient en une "Tradition perpétuelle et unanime révélée tant par les dogmes et les rites des religions orthodoxes que par la langue universelle des symboles initiatiques" : c'est la Tradition Primordiale."

 

Selon moi, cette philosophia perennis n'est rien d'autre que le panenthéisme, ce monisme spiritualiste qui affirme que le Réel est Un, tout en étant, à la fois et harmonieusement, Matière, Vie et Esprit. Elle indique que l'humain peut entrer en reliance et en résonance avec ce Réel-Un, afin de s'y intégrer totalement, de participer totalement à son accomplissement et d'atteindre l'intemporalité de ses principes essentiels, et ce, moyennant un parcours personnel et intérieur qui peut emprunter diverses voies spirituelles, mystiques, initiatiques, symbolistes ou illuministes.

 

*

 

Wikipédia, à propos du traditionnisme et du pérennialisme, à la sauce de René Guénon, donne ceci :

 

"Guénon a milité dans ses premiers ouvrages pour une restauration de la spiritualité traditionnelle en Occident sur la base (…) des sphères de la franc-maçonnerie restées fidèles à la Tradition. Selon Jean-Marc Vivenza, Guénon entend par "Maçonnerie traditionnelle [...], la Maçonnerie authentiquement initiatique et non la Maçonnerie moderne à visée purement sociale et aux préoccupations fort peu spirituelles. Le sens de ses critiques à l'égard de la dégénérescence visible de pans entiers de l'organisation maçonnique et, en particulier, d'une Maçonnerie moderne ayant évacué toute référence au Grand Architecte de l'Univers, ne laissent planer aucune doute sur la teneur de son opinion à ce sujet [...]". Le passage, au 18ème siècle, de la maçonnerie opérative - initiation liée à un métier en vue d'une réalisation spirituelle effective - à la maçonnerie spéculative a eu comme conséquence la substitution d'une initiation réelle par une initiation virtuelle, malgré le maintien, dans le meilleur des cas, du symbolisme d'origine."

 

Cette dernière phrase commet une grave erreur et un contresens historique : la Franc-maçonnerie régulière spéculative est en totale conformité initiatique avec la Franc-maçonnerie opérative (qu'elle a considérablement enrichi, sans rien renier) : cette Franc-maçonnerie régulière spéculative s'est établie progressivement depuis le 17ème siècle.

Sa "modernisation" hérétique fut d'abord londonienne, dans sa forme modérée, avec Desaguliers et Anderson, entre 1717 et 1813 (date de l'Act of Union signant la "victoire" des Ancients sur les Moderns), et fut ensuite française, dans sa forme radicale, avec les déviances du Grand Orient de France, dès l'époque napoléonienne et, surtout, avec la montée du positivisme, du rationalisme, de l'anticléricalisme, du socialisme et de l'athéisme dans le seconde moitié du 19ème siècle, donc de 1799 à nos jours.

 

*

 

De Céline Maisonneuve (Fondapol) :

 

"Révélée par la guerre en Ukraine, la crise énergétique européenne trouve son origine dans les choix des Européens depuis la libéralisation des marchés de l’énergie. Afin d’éviter une crise systémique, l’Europe de l’énergie doit reconstruire un ordre de sécurité de long terme. Cela implique de remettre la politique énergétique au fondement de la construction européenne, d’ouvrir les options technologiques et géographiques, d’intégrer la dimension géopolitique et de redéfinir les méthodes, outils et objectifs de la politique européenne de l’énergie afin de la centrer sur les enjeux du futur. L’Europe doit s’engager clairement dans la relance du nucléaire, donner la priorité à la sécurité énergétique des pays d’Europe centrale et orientale et mener la bataille du découplage vis-à-vis de la Chine dans la chaîne de valeur des technologies bas carbone."

 

L'Europe de l'énergie n'est pas encore faite, loin de là, tant les divergences sont profondes (notamment entre l'Allemagne et la France) en particulier sur le nucléaire (auquel l'Allemagne est stupidement allergique) et sur l'hydrogène (qui n'est pas techniquement mûr aujourd'hui).

 

*

 

De David Lisnard et Frédéric Masquelier (Fondapol) :

 

"Force est de constater que la bureaucratie s’est emparée de la cause

écologique. L’appareil d’État y trouve même un second souffle à l’heure

où son omniprésence est critiquée pour sa lourdeur, ses contraintes et

son coût. Pour ceux qui se sont donné pour mission de sauver la planète,

l’écologie est devenue une nouvelle idéologie dans laquelle se retrouvent

un certain nombre d’opposants traditionnels à la liberté, largement issus

de l’extrême gauche, pour combattre leurs ennemis habituels, à savoir

les entreprises, les propriétaires, ceux qu’ils estiment être des privilégiés

ainsi que les représentants démocratiquement élus. Ces représentants de

l’écologie ont infiltré l’administration et veillent à ce que leurs directives

soient bien appliquées selon leurs objectifs propres, sans nuance ni remise

en question. Personne ne semble se demander ce qui est aujourd’hui

supportable en termes d’effort pour un pays vieillissant, lourdement

endetté, dont la dépense publique et les prélèvements obligatoires sont les

plus élevés au monde, et la croissance économique en moyenne inférieure à

1,5 % depuis plus de dix ans. Or, la solution passe par des investissements

puissants et multiples, une décentralisation plus forte, la mise en œuvre

du principe de subsidiarité, une réelle déconcentration et l’implication

permanente des citoyens dans les décisions qui les concernent. La capacité

à faire confiance à l’échelon local sera la clef de la réussite ou de l’échec de

la grande transformation écologique de notre société."

 

Cette lucide vision de l'écologie européenne (et française) montre que l'écologie et l'écologisme ont peu à voir l'une avec l'autre.

Sous prétexte d'écologie, souvent simpliste et ignorante, l'écologisme idéologique (surtout à gauche, mais touchant, à présent, la droite populiste) tente, comme toujours, de prendre le pouvoir (surtout sur les administrations naturellement gauchisantes) pour imposer ses normes, procédures, interdits, règlements et contraintes, tous aussi contreproductifs que débiles ; bref, l'écologisme est devenu un instrument d'illibéralisme … et passe donc à côté de la vraie crise écologique que nous traversons et qui exige d'autres modes de vie où l'idéologie n'a aucun rôle à jouer.

 

*

 

Sans étatisme et sans centralisme, forcément illibéraux, on signe l'arrêt de mort des fonctionarismes et des bureaucratismes.

Il ne faut donc pas s'étonner de constater le gauchisme rampant des administrations étatiques et leur résistance, plus ou moins visible, à tout libéralisme, à tout subsidiarisme et à tout décentralisme.

Un fonctionnaire, par essence et instinct de survie, est fondamentalement illibéral. Beaucoup de politiciens carriéristes, pour les mêmes raisons, le sont aussi (sans Etat central fort, quel intérêt pour un politicien professionnel de tuer père et mère pour accéder au pouvoir ?).

 

*

 

De Louis Lavelle :

 

"Il y a une expérience initiale qui est impliquée dans toutes les autres et qui donne à chacune d'elles sa gravité et sa profondeur : c'est l'expérience de la présence de l'être. Reconnaître cette présence, c'est reconnaître du même coup la participation du moi à l'être."

 

Il suffit de remplacer le mot "être" par "Réel", et je souscris totalement !

 

*

 

Tout ce qui existe n'est qu'une vague à la surface de l'océan du Réel (de l'Un).

Cette pensée est si profonde qu'elle est inaccessible à beaucoup et effraie plus d'un parmi ceux qui l'aborde.

En effet : cette pensée efface la notion d'individu (un être en soi et par soi, possédant identité et liberté) et la remplace par celle de personne (un théâtral masque singulier et partiellement autonome quant à son rôle, au travers duquel se manifeste et s'accomplit le même Réel).

 

Cette notion d'une partielle autonomie personnelle quant au rôle à jouer dans le Réel, est cruciale. Cette autonomie (qui n'est pas de la liberté capricieuse et infantile) exprime que plus le rôle choisi et assumé (la physionomie, particulière de chaque masque) est bénéfique à l'accomplissement du Réel (le Tout-Un), plus les marges de manœuvre s'élargissent.

 

*

 

La vie de l'esprit est une communion (le fait de "construire ensemble") avec le Réel

 

*

 

L'amour n'est qu'une des manifestations de l'intuitivité personnelle (comme l'illumination mystique ou la compréhension cosmologique) : le sentiment profond d'une communion avec l'Autre, quel qu'il soit, de plus semblable au plus global.

 

*

 

La Fraternité authentique (donc ni l'amitié, ni la camaraderie, ni le copinage) ne peut pas exister sans une communion profondes des Frères au sein et au service du même Réel qui est le chantier de la Vie et de l'Esprit.

 

*

 

L'initiation spirituelle n'est de plus (mais rien de moins) que la transmission sacrée des clés d'accès à la communion avec et dans le chantier du Réel.

Soulignons … "avec" signifie au sein et au service de ce chantier ; "dans" signifie la Fraternité avec les autres œuvriers sur le chantier.

 

*

 

Le Réel est le concept ultime qui ne peut être "déduit" d'aucun autre.

Il est l'évidence absolue de et pour tout ce qui existe.

 

*

 

Selon Louis Lavelle, Henri Bergson a opéré "la substitution, au temps qui nous dissipe, d'une durée qui conserve tout notre passé et crée sans cesse un avenir imprévisible (…)".

Voilà qui enracine ma grande idée du temps qui s'accumule, dans la tradition philosophique juive et européenne.

 

*

 

La pensée humaine est un produit du Réel, et non l'inverse ; ce qui annihile toute idée de subjectivisme absolu (pour lequel le sujet créerait l'objet en le pensant). Le Réel est réel et la pensée tente de l'exprimer au mieux sous ses différents aspects (ce qui n'empêche nullement un certain relativisme de cette pensée et une certaine subjectivité de l'humain).

L'humain n'est pas "face" au Réel qui lui serait extérieur et étranger, mais il participe pleinement au et du Réel, et sa pensée en procède totalement.

 

*

 

Le Réel existe en et par lui-même.

Le Réel se manifeste à chacun d'entre nous.

Chacun d'entre nous n'existe que dans et par le Réel.

 

Toute initiation comporte ces trois degrés …

 

*

 

En proclamant son "Je pense, donc je suis", Descartes tente, en vain, de fonder le "Je" qui pense, donc qui existe. Mais ce "Je" est purement illusoire et transitoire. Il n'existe pas. Le Réel, pris dans sa réalité globale, est le seul existant à exister en lui-même, par lui-même et pour lui-même ; il est l'océan qui se manifeste et s'accomplit au moyen des vagues éphémères et changeantes qu'il fait émerger et qui n'ont aucune identité propre, mais dont la forme et le mouvement, tous deux évolutifs, sont différents de ceux de toutes les autres.

 

Le Réel seul existe et, en existant, il engendre de la Substance, de la Vitalité et de la Pensée. Il s'incorpore, se vit et se pense à travers tout ce qu'il fait émerger pour s'accomplir, humains compris.

 

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La personne (humaine ou pas) n'est que l'interface entre le Réel qui s'exprime au-dedans d'elle et le Réel qui se manifeste au-dehors d'elle (un masque derrière lequel joue l'acteur et devant lequel se réjouit son public … sachant que cet acteur et ce public ont, en fait, une seule et même existence).

Entre ce "dedans" et ce "dehors" se noue un dialogue unique et inédit qui "fait" la personne et l'amène à s'accomplir, c'est-à-dire à réaliser toutes les potentialités que ce masque permet chaque fois qu'il évolue et se transforme.

 

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Le 13/05/2023

 

Dans les trois dimensions minérale (substantialité topologique), vitale (constructivité dynamique) et mentale (logicité eidétique), l'analycisme reconnaît des éléments basals : l'objet, le geste et le concept.

Un vision plus holistique y verrait plutôt : un univers, une évolution et une architecture, tous trois pris comme un tout indissociable, eux-mêmes formant le Réel-Un comme intention primordiale.

Mais ces deux regards, l'un analytique et l'autre holistique, ne doivent pas être vus comme antagoniques, mais bien comme complémentaires.

Le regard aussi est bipolaire …

 

L'espace des états comprend trois domaines d'état (topologique, eidétique et dynamique) et est sujet à des propensions toutes bipolaires,

Ces bipolarités sont :

 

  • la bipolarité de la propension globale accomplissante c'est-à-dire intentionnelle (dK/K), vient du fait que cette propension peut être :
    • minimale : tendance au perfectionnisme sécuritaire,
    • maximale : tendance à l'expérimentation créative.

 

En développant cette propension globale selon les trois domaines de l'espace des états (V, E et D), on trouve les bipolarités suivantes :

 

  • la bipolarité de la propension topologique c'est-à-dire volumique et substantielle (dV/V), vient du fait que cette propension peut être :
    • minimale : tendance à la concentration locale (cohésivité unitive : attractions notamment gravitationnelles, individuations, fermetures et encapsulations, unions et fusions, …),
    • maximale : tendance à l'expansion globale (générativité volumique : répulsions, intégrations, ouvertures et échanges, dispersions et fragmentations, duplications, disséminations, conquêtes, …) ;
  • la bipolarité de la propension eidétique c'est-à-dire architecturale ou logicielle (dE/E), vient du fait que cette propension peut être :
    • minimale : tendance à l'uniformisation entropique (rationalité duplicable : uniformités, "vides", régularités, répétitions, homogénéités, …),
    • maximale : tendance à la complexification néguentropique (optimalité organique : organisations, règles strictes et lois physiques, normativités, rigorismes, procéduralités, … ) ;
  • la bipolarité de la propension dynamique c'est-à-dire évolutive ou constructive (dD/D), vient du fait que cette propension peut être :
    • minimale : tendance à la stabilité apaisante (processualité conservative : conservativités, inerties, statu-quo, pacifications, …),
    • maximale : tendance à la vitalité exubérante (vitalité constructive : émergences, foisonnements, innovations, effervescences, chaotisations, …).

 

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La philosophie possède trois branches principales : la métaphysique, l'éthique et l'épistémologie.

La métaphysique stimule l'esprit cosmique.

L'éthique stimule l'esprit anthropique.

L'épistémologie stimule l'esprit critique.

 

 

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Un Réel.

Trois domaines.

Six pôles.

Voilà donc la base de toute connaissance.

 

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De Louis Lavelle dans sa réflexion sur la spiritualité de Bergson :

 

"Pénétrer en elle [la réalité], c'est y participer, c'est la vivre."

 

Le Réel doit se vivre du dedans sinon on reste un zombie désespéré et paniqué qui se vit en dehors de tout.

 

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La causalité (je me méfie du mot, trop proche du concept de "causalisme") ne fait que traduire la cohérence montante du Réel où tout se tient avec toujours plus de Force, Beauté et Sagesse au fur et à mesure que l'on monte en complexité ... et que le libre-arbitre - que je préfère nommé "autonomie relative" - libère les capacités d'inventivité de ce qui existe et qui possède la complexité suffisante pour cela (ce qui est déjà pour une minorité d'humains ...).

 

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Noumène et phénomène, réalité et apparence, réel et perception, substruction et construction ne sont pas ces pôles contradictoires ou antagoniques que beaucoup de philosophes aiment à présenter.

Les seconds ne sont que les "vêtements" des premiers ; leur interaction avec les facultés humaines qui, rappelons-le, participent avec eux, de et à la même réalité du Réel.

Le pont qui relie les seconds aux premiers, est "l'interprétation" qui est un art difficile et parfois hasardeux, basé sur l'intuition, et qui, s'il est maîtrisé, progresse vers toujours plus de convergence ; convergence qui, finalement, sape le subjectivisme anthropocentrique au profit d'une claire et juste vision du Réel tel qu'il est, même s'il y manque des détails.

Encore une fois, le secret tient en deux mots : reliance et résonance

 

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Un point important concernant le principe d'émergence est celui qui lie cet émergentisme avec le causalisme et le déterminisme classiques.

Constatons d'abord que là où un monde établi vacille et doit engendrer un monde plus complexe, le chaos s'installe et la causalité disparaît : un règne des "essais et erreurs" s'y met en place pour combattre la voie entropique de l'effondrement et de la disparition.

Lorsqu'on grimpe l'échelle des complexités, les échelons successifs sont le siège de "stabilités" de natures très différentes, c'est-à-dire régies par des règles organisationnelles générales, de plus en plus sophistiquées (les règles du comportements physiques des atomes ne sont pas les règles du comportement zoologique des animaux) ; il faut se garder de croire que ces échelons "stables", séparés par des zones chaotiques, sont des mondes déterministes ou causalistes.

 

Comme on le comprendra mieux plus loin, mais la protomatière (qu'étudie sans trop le savoir le modèle quantique des soi-disant particules élémentaires) fonde un monde chaotique entre la prématière ("énergie noire") et la matière (au sens classique de celle qui règne à l'échelon humain) ; cette prématière et cette matière sont régies par des règles générales qui sont plus primitives pour la prématière et plus sophistiquées (les lois classiques de la physique) pour la matière.

 

Plus on monte dans ladite échelle des complexités, plus l'ordre devient complexe et organique, donc plus subtil et plus sévère, mais aussi empreint de plus d'autonomie relative ; il ne s'agit donc pas d'une montée vers un causalisme ou un déterminisme plus forts et plus stricts, mais bien plutôt de la montée de nouvelles formes d'optimalité de plus en plus intelligentes et délicates.

 

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Les trois composantes de tout vivant sont un "corps" (une substantialité vivante), un "esprit" (une logicité vivante) et un "reliance" (une constructivité vivante).

Ces trois composantes sont irréductibles l'une à l'autre (l'esprit n'est pas réductible au seul organe du cerveau, comme le croient stupidement le "neuroscientisme"), mais forment un tout indissociable dont chacune n'est qu'une modalité particulière.

 

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A propos de l'expression "un Dieu personnel" …

Généralement, on entends par là un Dieu qui est une "personne" (même trine), créatrice du monde et extérieure à lui.

Mais on peut aussi l'entendre d'une tout autre manière : celle d'un Dieu qui soit ma vision personnelle du Divin impersonnel, un Dieu qui ne serait que ma perception à moi, indicible, incommunicable et impartageable. Mais ce n'est évidemment pas de cette manière que les théismes entendent la chose …

 

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Le 14/05/2023

 

Selon moi, la raison d'exister de la Franc-maçonnerie n'est pas d'améliorer la société profane, mais de construire une reliance forte et spirituelle entre ses initiés et le Réel-Un-Divin. Cette reliance sacrée, entre autres, débouche sur leur capacité à mieux accomplir le Divin en eux-mêmes, d'abord, mais aussi à travers la société humaine et ses relations avec le reste du monde naturel.

 

Laissons les institutions profanes débattre sur les questions profanes et cantonnons le chantier maçonnique au seul domaine spirituel du Sacré.

 

De plus les éventuels engagements sociaux et politiques des Francs-maçons doivent être et rester purement personnels ; la Franc-maçonnerie n'est pas un instrument de pouvoir ou d'influence sociopolitique ; elle récuse toute forme d'idéologie.

 

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Un initié, par essence, se tourne vers le Sacré et se détourne du profane ; or, toute quête de pouvoir ou d'influence ne peut qu'être profane, donc profanatrice.

 

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En réponse à un article débile de Patrick Besson ("Le Point") sur la prétendue misogynie crasse du récit de la Genèse, j'ai fait publier ceci :

 

Lorsque l'on ose écrire ce genre de choses à propos de la Bible hébraïque (qu'il ne faut plus jamais appelé "Ancien Testament" ; c'est insultant), il faudrait d'abord l'avoir lue dans sa langue originelle, l'hébreu, et ne pas se contenter de lire des traductions chrétiennes forcément misogyne dans la pure tradition paulinienne (il suffit de lire les "épitres" de Paul (le vrai fondateur du Christianisme), écrites en grec, pour le comprendre). En hébreu, "ha-'Adam" signifie "l'humain" (homme et femme confondus), et "'Hawah" (Eve) signifie "la Vivante" et symbolise la pensée humaine, l'esprit humain, la conscience humaine qui reçoit l'initiation du "Na'hash" (le Serpent, le Devin) afin de se libérer de l'animalité (symbolisée par le jardin d'Eden) pour assumer une existence dans la réalité du Réel (la mort, la souffrance, la nudité/fragilité/intelligence - "nu" et "intelligent" sont le même mot en hébreu -, le travail, etc. ). Par parenthèse, Eve (l'esprit humain) mangea du fruit de l'arbre du milieu du jardin qui n'est pas l'Arbre de la Connaissance (ce qu'elle croyait), mais bien l'Arbre de Vie (ce qu'elle ignorait) - Dieu en rit encore !

 

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En philosophie et, plus généralement, en matière intellectuelle et culturelle, il faut marteler avec force l'opposition radicale entre "déconstruction" et "reconstruction".

Le "déconstructionnisme" de Derrida et consorts n'est rien d'autre qu'un artificiel travail de sape contre la culture judéo-helléno-chrétienne en vue d'y substituer un autre subjectivisme, stérile celui-là : celui d'un gauchisme nauséabond aujourd'hui incarné par le wokisme.

 

Le "reconstructionnisme" est une démarche inverse à ce "déconstructionnisme" qui voudrait prouver que la culture, en général, et la science, en particulier, serait inféodées à l'idéologie "dominante" afin d'y assujettir la masse des esprits.

 

Le "reconstructionnisme" place la quête de la véridicité intellectuelle au-delà de toutes les idéologies.

Un exemple : les historiens tentent, dans leur travail fastidieux et difficile, de reconstruire la réalité historique à partir des matériaux vrais conservés de l'époque étudiée et recueillis par eux.

Un autre exemple : le cosmologiste fait la même chose lorsqu'il reconstruit, en permanence, un modèle de l'univers qui structure en intégralité et en cohérence, tous les matériaux expérimentaux accumulés par les physiciens.

 

Le "déconstructionnisme" est un procès idéologique.

Le "reconstructionnisme" est une progression, une montée progressive sur l'échelle de la compréhension complexe de la réalité : chaque "reconstruction est une montée vers un échelon supérieur de compréhension et de connaissance. Alors que toute déconstruction est démolition de toute échelle qui laisse l'esprit végéter au ras des pâquerettes, au niveau des ânes (humains ou non).

 

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La droite hait les Juifs parce qu'ils sont censés être promoteurs du communisme (Marx, Zinoviev, Trotski, …).

La gauche hait les Juifs parce qu'ils sont censés être promoteurs du capitalisme (Fugger, Rothschild, Bloch-Dassault, Worms, Dreyfus, …).

 

Dans la réalité, des Juifs (et non "les" Juifs) ont été proches des mouvements socialistes du simple fait que la tradition juive est communautaire et que l'entraide, la solidarité et la bienfaisance y ont droit de cité.

Dans la réalité, toujours, des Juifs (et non "les" Juifs) ont connu des succès dans les métiers d'argent du simple fait qu'au contraire du christianisme, le judaïsme ne promeut aucun tabou particulier contre l'argent (ni l'économie en général) qui n'est qu'un moyen, parmi d'autres, pour le mieux-vivre.

 

Mais quand on veut battre un chien, on l'accuse d'avoir la rage, non ?

Et c'est bien de cela qu'il s'agit : abattre les Juifs (pas seulement physiquement comme durant la Shoah, mais aussi intellectuellement, socialement, idéologiquement, culturellement, religieusement, etc …). Pourquoi ?

D'où vient cette haine judéophobe ?

Du christianisme et de son antijudaïsme viscéral (lié au refus juif de reconnaître la messianité et le message de Jésus, sans parler de l'accusation de "déicide"). Cet antijudaïsme religieux est devenu antisémitisme lorsque la religion a commencé de faiblir (au 19ème siècle), mais que son message, tant de fois répété depuis deux mille ans, a perduré. Et cet antisémitisme, inaudible après la Shoah, est devenu, de nos jours (surtout à gauche et chez les islamistes), un antisionisme qui mange exactement aux mêmes râteliers que ses devanciers.

 

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L'urgence, à notre époque, est de construire des réseaux de communautés agissantes dans le but, d'un côté, de stimuler la continentalisation au-delà des institutions étatiques obsolètes et, de l'autre, de promouvoir un solide développement culturel (intellectuel, cognitif et spirituel) vers le haut, pour ceux qui en sont capables.

Comment constituer et pérenniser ce genre de communautés ? Je crains qu'il n'y ait pas de recette universelle et que chacun qui a pris conscience de ces urgences, soit condamné à s'inventer son propre chemin.

 

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Toute problématique possède deux dimensions.

Une dimension verticale (élitaire et qualitative) : la solution la plus riche au-delà de l'humain.

Et une dimension horizontale (populaire et quantitative) : la solution la plus facile pour la masse des humains.

 

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D'après Wikipédia :

 

"Mario Bunge (1919-2020), dans son dictionnaire philosophique précise qu'il y a au XXIe siècle une douzaine de visions du monde qui comprennent des faussetés et quelques vérités.

 

L'holisme (le monde comme animal), l'hiérarchisme (échelle), l'atomisme (nuage), le processualisme (rivière sans berge), le mécanisme (horloge), le matérialisme (objet matériel), tychisme ou probabilisme (casino), l'agonisme (bataille), l'idéalisme (seules les idées gouvernent le monde), le sacralisme (temple), le textualisme (Livre) et le systémisme (le système de tous les systèmes). Deux sont, de son point de vue, totalement fausses et donc inutiles : le sacralisme, le textualisme.

 

Le systémisme, auquel il se déclare appartenir, est un genre de synthèse d'une partie des composantes des huit premières visions du monde. Le systémisme conçoit le monde comme le supra système de tous les systèmes et la connaissance (la gnoséologie) comme un supra système composé de données, d'hypothèses, de théories et de méthodes. Le systémisme s'appuie sur les avancées de la science, la reliance de l'interdisciplinarité. La nature systémique du monde et de la connaissance par emboitements successifs conduit à l'approche systémique (CSEM : Composition, Structure, Environnement, Mécanisme). "

 

D'abord, le holisme n'a rien à voir avec l'animalité, mais tout à voir avec la totalité (le Réel est un Tout-Un indissociable). Holisme, processualisme et systémisme sont quasiment des synonymes dérivés d'une vision organiciste du Réel.

A l'opposé, hiérarchisme, atomisme, mécanicisme (et non mécanisme) et matérialisme se fondent avec les notions de réductionnisme et d'analycisme pour faire le portrait de la physique classique, positiviste et scientiste de la fin du 19ème siècle.

Le probabilisme n'est pas une "vision du monde" mais un aveu d'incompréhension de la complexité naturelle et intrinsèque du monde.

Enfin, le sacralisme (quel Temple ?) et le textualisme (quel Livre ?) visent sans doute une approche spiritualiste du Réel considéré comme un Mystère qui appelle une reliance et une résonance de la part de celui qui veut s'en approcher.

Ce spiritualisme (qui met en avant l'intuition et débouche sur un panenthéisme) n'est en rien contradictoire, tout au contraire, avec l'organicisme (qui met en avant l'intelligence rationnelle et débouche sur un cosmologisme, voire une cosmosophie).

 

 

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De Karl Popper :

 

"Il convient, selon moi, de renoncer à cette idée des sources dernières de la connaissance et de reconnaître que celle-ci est de part en part humaine, que se mêlent à elle nos erreurs, nos préjugés, nos rêves et nos espérances, et que tout ce que nous puissions faire est d'essayer d'atteindre la vérité quand bien même celle-ci serait hors de notre portée."

 

En science, comme dans le Réel, il faut pratiquer assidument le constructivisme et le reconstructionnisme, et compter autant sur la sensibilité et l'intuitivité que sur la rationalité et la créativité.

 

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D'Etienne Klein :

 

"Par habitude, par nécessité ou en raison de la faiblesse de notre intelligence dépassée par le tsunami des savoirs et des informations, nos façons ordinaires de nourrir la vie des idées consistent à la découper en secteurs, à la compartimenter en disciplines, à l’atomiser en petites spécialités étiquetées bien comme il faut.

Il s’agira ici de suivre le chemin inverse, de briser les enclos, s’encanailler, provoquer des courts-circuits au petit bonheur la chance et, si possible, des étincelles. D’associer des éléments trop souvent séparés dans les analyses : physique et philosophie, pensée et action, réalité et imagination, hasard et destin, infini mathématique et engagement existentiel, intelligence analytique et courage physique, Einstein et Rolling Stones, image et mirage, langage et impesanteur, raison et déraison… Mettons le nez dehors, inventons une chimie nouvelle, bâtissons des molécules littéraires à partir d’atomes disciplinaires !"

 

Il est évident qu'il faut décloisonner le domaine de la connaissance et considérer qu'en science (mais pour le physicaliste que je suis, tout ce qui est intellectuel et sérieux doit être de la science dure, sous peine de n'être qu'idéologie, conjecture, opinion et/ou charlatanisme), il y a des spécialistes qui sont les as d'un micro-domaine et les "cosmosophistes" (les "intégrateurs" de toutes les connaissance véridique dans un méta-modèle global) qui construisent une représentation holistique du cosmos que tous les spécialistes appliqueront, sous peine de ne plus faire de science.

 

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Nous vivons une bien piètre et pitoyable révolution des mœurs où triomphent l'individualisme, l'exhibitionnisme, l'hédonisme et l'égotisme.

Pour le coup, pour une fois dans l'histoire, il s'agit d'une vraie "révolution populaire", voire populacière, où les jeunes générations (parce qu'elle sont mal éduquées et mal formées) jouent un rôle moteur.

 

Ainsi s'établit, sournoisement, le règne de la médiocrité, de la vulgarité et de la fausseté au travers des tatouages, des perçages, des accoutrements, des coiffures (plus ou moins rasées et/ou colorées), des langages (affreux mélanges de verlan et d'anglicismes approximatifs, sans compter les fautes de grammaire, de conjugaison, de prononciation et de clarté), des gestes (souvent grossiers), des horribles modes urbaines (tags, raps, …), etc …

 

L'idée centrale est : "je me fais plaisir au mépris de tout le reste". Cela s'appelle d'abord du barbarisme avant de devenir de la barbarie tout court, avec la montée des violences, saccages, pillages, castagnes, harcèlements, viols, brutalités, insultes, censures (wokistes), etc …

 

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Le temps, comme l'espace, est un faux problème : le Réel s'engendre du temps et de l'espace pour s'y accomplir. Le temps et l'espace sont seconds et secondaires, purs produits du processualisme cosmique. De plus, comme l'espace qui s'expand, le temps s'accumule : le processus cosmique est accumulatif.

Rien ne se perd puisque rien ne passe lorsque tout se passe.

La mort n'est donc pas un problème non plus puisque tout ce qui existe est vague ou vaguelette à la surface du Réel, n'ayant aucun être-en-soi, mais étant pure manifestation locale et éphémère de l'Un qui s'y manifeste.

De plus, comme l'existence de chacun ne "passe" pas, mais s'accumule et demeure à jamais dans la mémoire cosmique (comme les avatars de l'arbre dans les cernes de son bois), mourir n'est pas disparaître, mais passer à un autre mode d'existence, dans la tranquillité de dessous l'effervescence du présent.

 

Il faut donc cesser de s'angoisser à propos du temps qui passe et de la mort qui s'approche ; il faut au contraire s'interroger sur l'accomplissement le meilleur de notre existence que nous revivrons éternellement (chacun construit son propre paradis ou son propre enfer à chaque instant). Il faut pour cela s'atteler à l'accomplissement de soi et de l'autour de soi, au service de l'accomplissement du Réel. Le chemin de cet accomplissement est difficile à percevoir et à concevoir (c'est d'ailleurs tout l'objet de la spiritualité authentique), mais un signe ne trompe jamais quant à savoir si l'on marche dans la bonne voie : la Joie que ce cheminement procure.

 

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Le théisme est la croyance en un Dieu sacré hors du Réel.

Le déisme est la foi en la divinité et la sacralité du Réel lui-même.

 

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Le monisme comme le dualisme sont des conceptions ontologiques : le Réel est-il une Unité absolue ou est-il divisé en deux mondes radicalement distincts dont l'un, le nôtre, serait bancal, voire mauvais, et dont l'autre serait parfait.

Il est évident que tous les dualismes ontiques sont des âneries : pourquoi faire compliqué et indémontrable, quand on peut faire simple et perceptible ?

Mais il faut pour cela admettre qu'au sein de l'Un absolu, requis par le monisme, il existe des bipolarités modales qui soient source de toute évolution, de toute progression.

Ainsi, l'humain est-il une partie intégrante du Réel-Un, mais il révèle une bipolarité existentielle féconde entre la réalité moniste du Tout et sa propre infirmité cognitive et sapientiale.

Cette bipolarité entre le global et le local rend possible toute ascèse spirituelle de reliance et de résonance en vue d'une réelle communion avec le Réel divin.

Unité ne signifie nullement égalité ou uniformité au sein de l'Unité essentielle, il existe de colossales différences existentielles qui sont autant de défis, non de nivellement, mais de dépassement.

 

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Le monisme fonde toutes les spiritualités.

Le dualisme fonde toutes les religions.

Ainsi, religion et spiritualité se révèlent antagoniques, comme le montre l'histoire humaine où, toutes les religions ont toujours été méfiantes, voire persécutrices, envers ses propres mystiques … et où toutes les spiritualités se sont toujours cachées, voire protégées, vis-à-vis des religions.

 

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Le 15/05/2023

 

La FM européenne continentale est orientée vers la "spiritualité", voire vers une certaine "mystique" (au sens noble du terme et non au sens de "mysticisme"), alors que la FM anglo-saxonne est orientée vers une "éthique" (vers la "perfection morale") enrobée de "philanthropie" (je me suis cassé les dents à tenter d'expliquer à des FFF.: américains la différence essentielle entre "spiritualité" et "religion" ; peine perdue). Cette divergence est cruciale mais, en aucun cas, rédhibitoire : l'éthique et la mystique sont complémentaires.

En revanche, cette spiritualité maçonnique et cette éthique maçonnique sont totalement incompatibles avec l'idéologie profane et profanatrice des pseudo-obédiences irrégulières (humanisme, laïcisme, socialisme, athéisme, anticléricalisme, républicanisme, etc ...).

 

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La religion est extérieure, la spiritualité est intérieure.

La religion est une croyance commune, la spiritualité est une foi personnelle.

La religion est communautaire, la spiritualité est individuelle.

La religion est horizontale, la spiritualité est verticale.

Le religion est intermédiatisée, la spiritualité est immédiate.

 

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Je ne suis ni écolo, ni écologiste, mais plutôt écologue.

L'écologie n'est pas une idéologie, mais une science : celle des relations entre une espèce vivante et son habitat (Oïkos, en grec).

Quant à l'écologisme, c'est une idéologie qui masque un gauchisme simpliste : si la planète est dégradée, c'est la faute à l'industrialisme, donc au capitalisme (en oubliant de dire que le consumérisme outrancier qui alimente l'industrialisme, est surtout le fait des classes populaires stupides qui ne vivent que pour s'empiffrer de tout ce qu'on lui propose).

 

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De Benjamin Franklin :

 

"La paresse chemine si lentement que la pauvreté la rattrape."

 

C'est bien ce qui se passe en France !

 

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De Pascal Bruckner :

 

"La rente et le revenu universel de la naissance à la mort. L'espoir d'une petite vie calfeutrée entre bouillotte et bouilloire, écrans et jeux vidéo, sofa et potager, à l'abri des tempêtes. Mais avec le droit de se plaindre et de fustiger le « système ». La passivité des uns appelle la radicalité des autres. Notre pays de Cocagne peuplé de 67 millions de déprimés rappelle le vers de Rimbaud : « Je me crois en enfer, donc j'y suis. » La jeunesse ukrainienne se bat et meurt les armes à la main pour conquérir sa liberté. La jeunesse française défile dans les rues pour abaisser l'âge de la retraite. Mais elle chante « L'Internationale » et lève le poing. "

 

Portrait bien acide et bien vrai.

 

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De Jacques Attali dans l'article "Kabbale" de son "Dictionnaire amoureux du Judaïsme" :

 

"Pour que l'Univers soit parfait, pour que l'homme soit accompli, il doit se comporter comme un arbre, en particulier rechercher ses racines et s'élever vers le ciel."

 

Toute Vie est un arbre ; elle s'enracine dans la Matière qui le nourrit de Minéral, et s'élève vers l'Esprit qui le nourrit de Lumière.

C'est bien cela "l'Arbre de Vie" qui fut planté au milieu du jardin d'Eden et qui devint, aussi, l'Arbre séphirotique.

 

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Une bonne fois pour toute : la Palestine, ça n'existe pas (ce nom, il y a trois mille ans, fut celui donné au royaume des Philistins qui a totalement disparu dès l'Antiquité).

Cette région du monde s'appelle la Judée !

Et elle était, historiquement, bien plus grande que l'est, aujourd'hui, l'Etat d'Israël …

Ce sont les Romains, puis les Anglais qui, pour humilier les Juifs qui s'opposaient à leur domination, ont repris ce vieux vocable disparu pour dénommer la Judée.

La Judée est la pays des descendants de Yéhoudah, fils de Jacob surnommé Israël, dont le prénom désigne tous les Juifs (Yéhoudim).

 

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La Kabbale est foncièrement sépharade, refondée en Provence et en Espagne aux 12ème et 13ème siècles et couronnée par la "séphèr ha-Zohar" lui-même construit à partir du "séphèr Yètzirah".

Mais elle a été dévoyée par Isaac Louria, né d'un père ashkénaze polonais, qui y a introduit un dualisme et un messianisme qui lui sont étrangers.

La Kabbale est une cosmologie moniste et évolutionniste, immanentiste et intentionnaliste.

 

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La tradition religieuse talmudique est profane et éthique, théiste et dualiste.

La tradition spirituelle kabbalistique est sacrée et mystique, panenthéiste et moniste.

 

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Dieu - c'est-à-dire le Réel-Tout-Un dont il engendre, à la fois, la Matière, la Vie et l'Esprit - n'est pas omnipotent ou omniscient, parce qu'il n'est pas parfait : il est seulement en quête de la perfection, un cours de perfectionnement.

Dieu (le Divin immanent) est sur le chemin de son propre accomplissement, au moyen de tout ce qui émane et émerge de lui, en lui, par lui et pour lui.

 

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Il est important de bien savoir et de bien comprendre que les notions de "messianisme" et de "messie eschatologique" sont totalement étrangères à la Torah (le Pentateuque qui est le socle unique et profond du Judaïsme) et aux grands Prophètes juifs.

 

La notion de messianité y est connue seulement comme rite d'onction intronisant, dans leur mission profane, les grands personnages de la vie judéenne (les rois, les grands prêtres, certains prophètes de cour).

 

Le messianisme eschatologique a été importé (d'où ?) dans le judaïsme par le pharisaïsme et n'a été triomphant que dans le rabbinisme post-lévitique, après la destruction du Temple de Jérusalem en 70.

Avant cela, durant l'occupation romaine de la Judée et parallèlement aux écrits apocalyptiques des deux derniers siècles avant l'ère vulgaire, l'idée de "messie" avait germé, mais uniquement au sens politique : l'émergence d'un chef royal et militaire qui chasserait les envahisseurs de Judée.

 

Il faut être clair et net : le lévitisme ne (re)connaît aucune "vie d'après" ni après la mort, ni après la fin de ce monde. Les sotériologies individuelles (l'idée d'une vie après la mort pour les "méritants", héritée de la religion égyptienne) ou les eschatologies collectives (la perfection du monde à la fin des temps grâce à l'intervention messianique) sont fondamentalement hétérogènes, voire hérétiques, aux yeux du Judaïsme originel.

Elles le sont tout autant à mes yeux !

 

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Le 16/05/2023

 

Comme il ne faut pas confondre la religion (collective) et la spiritualité (personnelle), il est courant de confondre la morale (collective) et l'éthique (personnelle).

 

La Franc-maçonnerie régulière anglaise (et américaine) et la Franc-maçonnerie irrégulière continentale (type GO) rejettent toutes deux, hors du champ maçonnique, la religion (mais pour des raisons radicalement opposées), alors que toutes deux mettent la "morale" au centre, la première au travers de la religion, la seconde au travers d'une idéologie.

 

Quant à la Franc-maçonnerie régulière continentale, elle met la spiritualité (l'Initiation, le Sacré, le Divin, etc ...) au centre du travail maçonnique et en appelle à la déduction d'une éthique.

 

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D'Amnesty International :

 

"Le nombre d'exécutions enregistrées en 2022 a atteint son plus haut niveau depuis cinq ans, les principaux pays à l'origine de ce record, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, s'étant livrés à une frénésie meurtrière. (…) Cette montée en flèche des exécutions, qui ne prend pas en compte les milliers d'autres qui ont probablement encore eu lieu en Chine l'an dernier, est due surtout à des pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, où les chiffres enregistrés sont passés de 520 en 2021 à 825 en 2022. (…) L'Arabie saoudite est allée jusqu'à exécuter 81 prisonniers en une seule journée. (…) En Iran, dans une tentative désespérée de mettre fin au soulèvement populaire, les autorités ont ôté la vie à des personnes qui n'avaient fait qu'exercer leur droit de manifester. (…) Le nombre total d'exécutions dans le monde en 2022 était en réalité nettement plus élevé, car le secret entourant le recours à la peine de mort empêchait toujours de l'évaluer précisément dans plusieurs pays, tels que la Chine, la Corée du Nord et le Vietnam. (…) Bien qu'on ignore le nombre précis de personnes exécutées en Chine, ce pays est clairement resté en tête des pays qui exécutaient le plus."

 

Et, très bizarrement, on ne parle ni de la Russie, ni de la Turquie, là-dedans, pourtant championnes des exécutions sommaires d'opposants à la dictature poutinienne ou erdoganienne.

Bref …

 

La conclusion est assez simple : "exécution capitale" rime avec "totalitarisme populiste" qu'il soit (ex)communiste (Chine, Corée, Vietnam, Russie, etc …) ou islamiste (Maghreb, Iran, Arabie saoudite, Qatar, Turquie, …). Et on ne parle pas des dictatures populistes ou mafieuses d'Afrique noire ou d'Amérique du sud qui cultivent un opacité remarquable.

 

Et tous ces pays de merde de conchier l'occidentalisme au nom de ces "crimes contre l'humanité" que furent la colonisation, la christianisation, la technologisation, l'instruction, la médicalisation, … Bref : la civilisation !

Mais il est vrai que la meilleure façon de combattre la civilisation a toujours été la barbarie (cultivée par les pays pourris ayant émergé du communisme, de l'islamisme et du mafiosisme).

 

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Tout humain est totalement responsable de ses actes.

Quels qu'en soient les causes ou ferments, tant intérieurs qu'extérieurs, tout action en une décision consciente d'un passage à l'acte sur base de ces pressions auxquelles il est toujours possible de résister et qu'il est toujours loisible de refuser.

Il faut donc cesser de plaider quelque "irresponsabilité" que ce soit.

On peut comprendre un acte avec l'intelligence ; on peut le louer avec l'âme ; mais il ne faut jamais ni l'ignorer, ni l'excuser, ni le pardonner avec le cœur.

 

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Chacun n'est que ce qu'il fait.

L'œuvrier n'existe que par son œuvre, c'est-à-dire par sa contribution à l'accomplissement du monde (en lui et autour de lui).

Et plus cette œuvre prend de valeur par sa difficulté, son harmonie, son adéquation et son utilité, plus l'œuvrier que la fait vit pleinement la Vie qui vit par lui.

 

Personne ne vaut quoique ce soit par lui-même, en lui-même. Les fantasmagories kantiennes de la "dignité inaliénable" que chaque humain aurait par naissance, sont des fadaises qui, malheureusement, alimentent cet égalitarisme "humaniste", anti-élitaire et contre-méritocratique et qui font le socle des funestes idéologies gauchistes et populistes.

Non, les humains ne sont pas égaux, parce que leurs œuvres ne sont pas d'égale valeur.

 

Einstein ou Bach ou Debussy ou Montaigne ou Spinoza valent infiniment plus que tout fainéant parasitique qui vit d'allocations sans rien faire qui, lui-même, vaut infiniment plus qu'un Hitler, un Erdogan, un Poutine, un Xi-Jinping ou un Kim Jong-Un, qui valent chacun un peu plus qu'un taliban, un mollah ou un narco-trafiquant.

 

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Les dualités séparent des opposés.

Les bipolarités conjuguent des complémentaires.

 

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V.I.T.R.I.O.L. …

Visitando Interioram Terrae Rectificandoque, Invenies Occultum Lapidem …

"En visitant l'intérieur de la Terre et en rectifiant, tu trouveras un pierre cachée".

Aller à la rencontre du Mystère du Réel

 

Visiter … parcourir.

Intérieur de la Terre … réalité du Réel.

Rectifier … rendre droit, correct, cohérent.

Trouver … découvrir, ôter ce qui couvre.

Pierre … vérité solide et ferme.

Cachée … mystérique.

 

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Les quatre visages de l'Amour grec : Eros, Storguê, Philia et Agapê

Amour d'un Corps qui vit, d'un Cœur qui vibre, d'un Esprit qui résonne et d'une Âme qui construit.

 

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Aimer, c'est devenir, ensemble.

Aimer c'est se construire, ensemble, c'est construire un monde et le monde, ensemble.

 

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Le 17/05/2023

 

De FOG :

 

"Les services publics et l’autorité se délitent alors que le fascisme d’extrême gauche prolifère, faisant même la loi à la Sorbonne. L'excès de graisse abdominale multiplie par deux les risques de mort subite. Il en va de même pour nos sociétés. À la fin des années 1980, le communisme soviétique, autocratie en nette surcharge pondérale, s'est ainsi effondré de lui-même, sans qu'une intervention extérieure ait été nécessaire, comme si la mort l'avait travaillé de l'intérieur… Aussi obèse qu'incontinent, « le communisme mou à la française » (56 % de dépenses publiques par rapport à la richesse nationale, un record !) est lui aussi menacé d'extinction. Comme l'a observé le maire (divers droite) de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique),  Yannick Morez, après avoir démissionné : « On a l'impression que, dans notre pays, tout s'effrite, au niveau des services publics. »"

 

L'expression est juste pour qualifier le système français : "communisme mou".

"Communisme" car plus rien n'est privé et tout est (en) commun, le parasitisme social est aussi élevé que l'endettement financier (ce sont deux variables corrélées).

Plus que jamais, la répartition de la population est vérifiée : 15% de constructeurs d'avenir, 60% de parasites sociaux et 25% de toxiques (les militants LFI et RN).

Le problèmes français est que le pouvoir institutionnel étatique est subjugué aux parasites et aux toxiques ; et que les 15% de constructeurs, sur lesquels tout l'avenir repose, n'ont strictement pas voix au chapitre et doivent construire sous le harcèlement des apparatchiks.

 

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Et du même Yannick Morez (maire démissionnaire harcelé par des groupuscules qui ont incendié sa maison pour des motifs politiques) :

 

"Dans le monde d'aujourd'hui, tout ce qui peut incarner une forme d'autorité, fût-elle morale, est systématiquement battu en brèche."

 

Cette allergie à l'autorité (de ceux qui "font autorité" du fait de leurs compétences, de leurs talents, de leur expérience, de leur intelligence, de leur intuition, etc …) est le symptôme le plus flagrant du pouvoir de la médiocrité sur à peu près tout.

Médiocratocratie ou médiocratie (comme on voudra) triomphantes …

Le pouvoir se prend à la majorité, mais s'assume seul.

L'autorité se construit et doit être reconnue, pour être efficace.

 

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D'Alice Coffin, lesbienne écolo :

 

"Je ne lis plus les livres des hommes, je ne regarde plus leurs films, je n'écoute plus leurs musiques. Les œuvres des hommes sont le prolongement du système. Il ne suffit pas de nous entraider, il faut les éliminer."

 

Voilà les ravages d'un déconstructionnisme complètement imbécile …

Affirmation de la différence, mais non reconnaissance des complémentarités … Et cela conduit au totalitarisme, au dogmatisme, au génocide.

 

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De Geoffroy de Lagasnerie ("philosophe" wokiste) :

 

"Il faut reproduire un certain nombre de censures dans l'espace public pour rétablir un espace où les opinions justes prennent le pouvoir sur les opinions injustes."

 

La "censure" (venue de la cancel culture des campus américains), c'est la peur panique d'être contredit et d'avoir tort.

Retour écrasant du dogmatisme totalitaire : il y a les "opinions justes" et puis les autres qu'il faut interdire !

Et, bien évidemment, il ne s'agit certainement pas de définir les critères du "juste", de la justesse ou de la justice d'une opinion.

 

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La notion de "transformer" (par exemple le GPT qui est le Generative Pre-trained Transformer de OpenAI) est centrale en IA (Intelligence humaine Amplifiée) ; elle s'appuie sur les statistiques de corrélation entre des noèmes (fréquence de leurs utilisations simultanées).

Plus cette corrélation est forte, plus on est proche d'une "vérité" probable ; plus elle est faible, plus on a une chance de pouvoir faire du créatif.

 

De Guillaume Grallet et Julien Peyron : "Le transformer, technologie qui apprend les corrélations de mots les plus fréquentes dans un ensemble de textes, joue donc un rôle crucial".

D'après Laurence Devillers : "La parole des machines est purement calculatoire parce qu'elles n'ont aucune prise avec le réel. Les séquences de mots prédits sont le résultat de statistiques sémantiques. Ces systèmes sont également capables d'hallucinations, c'est-à-dire d'inventions de textes tout autant que de plagiats".

Et d'après Jean-Gabriel Ganascia : "Les "hallucinations" des chatbots correspondent à l'imagination, plus précisément à une recombinaison d'éléments de mémoire qui, tout en étant totalement inventée, n'en demeure pas moins vraisemblable. Cela renvoie à des facultés créatives ; c'est ce qui nous apparaît si stupéfiant".

Et d'après Eric Chardin : "C'est un ouragan culturel et civilisationnel dont nous n'avons pas encore mesuré la portée. En banalisant le fait de nous déposséder de nos facultés les plus fondamentales, nous vivons un moment hautement psychiatrique de l'histoire des technologies numériques".

 

Mais les dangers sont immense …

De Patty Maes (MIT) : "Le problème des fake news s'aggravera, l'érosion de la vérité se poursuivra et la polarisation politique s'accentuera. Je pense que nous devons prendre le temps de réfléchir aux implications sociétales de ce que nous sommes en train de créer, plutôt que de créer des systèmes d'IA juste "parce que nous le pouvons", sans réfléchir aux conséquences".

 

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Technologie et emploi …

L'émergence des technologies numériques, robotiques et algorithmiques est en train de révolutionner les domaines de l'activité humaine et de déplacer son centre de gravité.

 

Ce que les TRANs (Technologies Robotiques, Algorithmiques et Numériques) sauront faire mieux et/ou plus vite que les humains sera leur part, incontournablement et irréversiblement ; cela laissera aux humains toutes les tâches et métiers où ces technologies sont impuissantes (et il y en a beaucoup dans les domaines non analytiques, non séquentiels, non déterministes, non numérisables ou mesurables, sans probabilités ni statistiques, où l'intuition, l'analogie, le qualitatif, la sensibilité, la vision, le ressenti, le regard holistique, etc … sont prédominants).

 

Comme toujours, lors d'un saut technologique, les contemporains hurlent à la disparition d'emplois, alors que l'histoire montre qu'au contraire, les nouvelles technologies engendrent de nouveaux métiers jusque là impossible.

 

Le problème lié à l'émergence technologique est bien moins celui des emplois, que celui de l'éthique. Toute nouvelle technologie, en changeant les règles du jeu humain, se placent face à un vide éthique et juridique qui laisse la porte ouverte à tous les profiteurs peu  scrupuleux (hacking, cyber-attaque, cyber-espionnage, etc …).

Que l'on se rappelle, au début du 19ème siècle, l'émergence du machinisme et de l'industrialisme qui s'en est suivi ; ils ont engendré des cohortes d'exploiteurs patentés (une minorité, certes, mais bien néfastes) qui ont alimenté, très malheureusement, tous les délires socialo-gauchistes et toutes leurs surprotections économiquement abêtissantes, aliénantes, sclérosantes et bloquantes.

 

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Un journaliste qui ose parler de "l'attractivité sociale" du système français, n'a évidemment jamais géré une entreprise en France, ni fait face aux ubuesques législations qui font que le salarié français est improductif, désengagé, fainéant, tire-au-flanc, absent (les certificats de complaisance sont la norme) et radicalement allergique à toute forme d'autorité (toute critique du travail est prise comme une injuste et agressive attaque personnelle - voire un harcèlement).

Quant au licenciement, il est impossible ou, à tout le moins, extrêmement cher pour l'entreprise, traînée devant les "prudhommes" socialo-gauchistes et syndicalo-patronophobe qui la condamneront à des dédommagements sans même vouloir écouter quoique ce soit sur l'impéritie de l'intéressé (et je ne parle même pas des laxismes, ni de la complaisance gauchisante de la médecine du travail).

Bref … Vous avez bien dit "attractivité sociale" ?

 

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Les populismes, de droite comme de gauche, sont les porteurs d'idéologies "antisystème" qui débouchent sur l'anéantissement de la bonne santé économique et financière des pays où ils sévissent.

C'est évidemment le cas dans les dictatures post-communistes et islamistes.

Mais c'est aussi le cas du fait, bien français, du "communisme mou" qui y règne.

 

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Tout ce qui sort de chacun vers le monde extérieur, doit être véridique, utile et adéquat.

Véridicité (au plus près de la réalité du Réel), utilité (au service de l'intention du Réel) et adéquation (en harmonie avec la situation du Réel) !

 

Toute œuvre humaine doit être véridique, utile et adéquate, en même temps.

Qu'un de ces trois piliers vienne à manquer et tout est bancal.

Toute œuvre humaine, de la plus intime à la plus large, de la plus anodine à la plus grandiose, doit être, à la fois, véridique, utile et adéquate ; si elle ne satisfait qu'un seul ou que deux de ces trois critères, elle est inopportune.

 

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La dualité, parce qu'elle est opposition, est exclusive : OU.

La bipolarité, parce qu'elle est complémentarité, est inclusive : ET.

 

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De mon amie Marie-Eve Corre :

 

"Savoir discerner ce qui compte de ce qui se compte.

Quand le matériel s'arrête, c'est l'immatériel qui reprend vie.

Et, lorsqu'on partage un bien immatériel, on ne le divise pas, on le multiplie."

 

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La véridicité ("dire le vrai, vraiment") est la forme la plus haute de la sincérité : dire et faire ce que l'on croit profondément être la vraie vérité.

 

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L'émergence, le saut de complexité, c'est le processus que l'on vit au passage d'une écluse vers l'amont : un solide arrimage, des turbulences, de la patience … et l'impression de ne plus avancer … et celle d'être impuissant …

 

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La Foi doit être libérée de toutes les croyances.

 

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Le 18/05/2023

 

La Franc-maçonnerie est une émergence, au travers de la confrérie des bâtisseurs d'édifices religieux, qui germa au sein des tensions chrétiennes, imperceptiblement dès l'âge roman (les monastères), mais surtout à l'âge gothique (les cathédrales).

Le problème n'y était pas le Salut de l'Âme personnelle, mais l'Alliance avec la Vie et l'Esprit cosmiques pour construire de l'intemporel pérenne, toujours plus haut, toujours plus illuminant, pour construire une voie toujours plus vraie, toujours plus utile, toujours plus adéquate.

 

Le Prêtre parle de Dieu avec des Mots que porte la Voix.

Le Maître-maçon montre le Divin avec des Formes que révèle la Lumière.

Des bipolarités fondamentales se révèlent dans ces deux assertions : la Voix (qui vient de l'intérieur) et la Lumière (qui vient de l'extérieur), les Mots (la Théologie) et les Formes (la Géométrie), le Dieu (personnel et surnaturel du dualisme théiste) et le Divin (impersonnel et cosmique du monisme panenthéiste).

 

Historiquement, ce Divin était exprimé au travers des figures et images bibliques (Bible hébraïque et Témoignage christique), au sein d'une sensibilité et d'une spiritualité chrétiennes qui se plaçaient au-delà des religions catholique ou orthodoxe, puis protestante.

Puis, progressivement à partir du 17ème siècle, avec le développement de la Franc-maçonnerie spéculative et l'entrée de porteurs de spiritualités marginales (rosicrucienne, templière, kabbalistique, alchimique, hermétique, néoplatonicienne, …), la Franc-maçonnerie s'est affirmée comme une spiritualité judéo-helléno-chrétienne dont la quête de sacralité s'envolait bien au-dessus des profanités dogmatiques et des croyances populaires.

 

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Véridicité. Utilité. Adéquation.

Ma nouvelle devise …

Véridicité : rejeter les tromperies, les duperies, les duplicités et les manipulations, et ne cultiver que la sincérité, la vérité et la transparence.

Utilité : rejeter toutes les inutilités, tous les superflus, toutes les frivolités et futilités, et ne cultiver que ce qui accomplit réellement, dans le Réel.

Adéquation : rejeter l'inopportun, le nombrilisme, l'apparence, les séductions, et ne cultiver que l'efficient, le regard critique, l'assomption des situations.

 

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Dimanche : Soleil et Seigneur …

Lundi : Lune …

Mardi : Mars …

Mercredi : Mercure …

Jeudi : Zeus-Jupiter …

Vendredi : Vénus …

Samedi : Saturne et Shabbat …

 

Sept jours de la Genèse …

Sept notes de la gamme …

Sept jours de la semaine …

 

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Les humains ne sont égaux en rien entre eux.

Et, plus nettement encore, tous les humains, loin s'en faut, ne sont pas égaux en esprit.

Pour beaucoup, la connaissance, qu'elle soit scientifique ou initiatique, est hors de portée ; ceux-là ont besoin de croire en une religion ou en une idéologie puisqu'ils sont incapables de reliance et de résonance profondes avec le Réel.

Elitarisme ? Oui !

Mais cette minorité dont l'esprit à accès à l'Esprit, doit posséder, naturellement, une éthique qui enjoint de mettre cette connaissance qu'ils ont, au service de l'accomplissement du Réel à travers l'accomplissement d'eux-mêmes (vers plus de connaissance) et de l'autour d'eux (donc, aussi, des autres humains avec lesquels ils sont en connexion).

 

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La seule vraie question est celle de Leibniz : "Pour-quoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?".

Dès que réponse y est donnée, tout le reste (sacralité, spiritualité, métaphysique, cosmosophie, cosmologie, éthique, …) en découle.

 

Pour-quoi l'intemporalité n'est-elle pas vide ?

Pour-quoi l'évolution (donc le temps, l'espace et les autres dimensions du Réel) a-t-elle émerger de cette intemporalité féconde ?

Quel nom donner à cette intemporalité fondatrice de tout ce qui émane d'elle, de tout ce qui l'exprime, la manifeste et l'accomplit ?

Eyn-Sof ? Dieu ? Brahman ? Tao ? …

Moi, je l'appelle "Intentionnalité", justement parce qu'elle entend s'accomplir … sans du tout savoir, prévoir, prédire où va mener cet accomplissement. Intentionnalité sans finalité, donc.

Cette Intentionnalité est un Désir, mais pas le désir vulgaire de quelque chose, seulement le Désir d'aller au bout de soi (pour autant que ce "bout", cet achèvement, cette finition de soi puisse exister : chaque nouveau pas en avant révèle de nouvelles potentialités inattendues).

 

Et pour pouvoir s'accomplir, cette Intentionnalité a besoin de se doter d'une Substantialité (du matériau, de la Matière), d'une Logicité (des règles de cohérence, de l'Esprit) et d'une Constructivité (d'un chantier, de la Vie).

Et voilà que surgissent les quatre principes ou moteurs (mots erronément traduits par "causes") d'Aristote :

 

  • la cause finale (le besoin) : l'Intentionnalité
  • la cause formelle (le plan) : la Logicité.
  • la cause motrice (le chantier) : la Constructivité,
  • la cause matérielle (les matériaux) : la Substantialité

 

Et l'on comprend vite que cette idée d'Intention et d'accomplissement de cette Intention, fonde le tout de ce qui existe car tout ce qui existe, n'existe que pour cet accomplissement (ce qui engendre la Joie), qu'à son service (ce qui induit des résultats collatéraux, locaux, qui peuvent être positifs ou négatifs, selon la qualité de ce service).

Ainsi, toute démarche vers la connaissance, tant scientifique qu'initiatique, doit tendre à comprendre le sens (dans toutes les significations de ce mot) de cette Intentionnalité, et doit construire, ensuite, le modèle véridique, utile et adéquat pour mettre en œuvre cette Substantialité (la Science), cette Logicité (la Métaphysique) et cette Constructivité (l'Ethique).

 

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La civilisation du Salut (les Messianismes religieux et/ou idéologiques) et le paradigme de la Modernité (le Salut par le Progrès technique, social et politique) se meurt depuis un siècle en s'enlisant dans le nihilisme c'est-à-dire dans l'hédonisme (culte des plaisirs vulgaires et de la servitude qu'ils induisent), dans l'individualisme (culte du nombrilisme, de l'exhibitionnisme, de l'égotisme), dans le matérialisme (culte de l'argent, de la consommation et de la possession) et dans l'agnosticisme (culte de l'ignorance, de l'inculture, de l'indifférence, de la non-pensée et du crétinisme).

 

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Les religions sont multiples ; la spiritualité est unique.

 

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Les religions mettent l'humain face au Divin dans une position dualiste.

La spiritualité place le Divin dans l'humain, et l'humain dans le Divin, unitivement.

 

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La spiritualité fonde toutes les religions.

Les religions finissent par renier toute spiritualité.

 

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Les humains ont soif du Divin, souvent inconsciemment, non par élan mystique, mais simplement par besoin de donner des réponses "magiques" leurs peurs humaines de la mort, de la souffrance, de l'échec, du manque, etc …

Pour que cette soif devienne spiritualité, il faut l'extraire de "l'humain, trop humain" ; elle doit être construite non contre les peurs, mais au-delà de toute peur, enfin débarrassée de toute forme d'égotisme.

 

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L'âme a des questions.

Les religions sont des réponses.

La spiritualité est une méthode.

 

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D'Annie Besant, en parlant de Dieu :

 

"(…) trouvez-Le d'abord en vous-même et vous le verrez ensuite partout."

 

Il y a la voie intérieure de la méditation.

Il y a la voie extérieure de la contemplation.

Ces deux voies convergent vers le même Un divin.

 

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La cause de l'héliotropisme de beaucoup de plantes n'est pas à chercher du côté de la lumière : les photons percutent les feuilles et sont réfléchis ou absorbés par elles. La lumière alimente l'héliotropisme, mais ne le cause pas. La cause en est donc dans la plante elle-même : cause intérieure et non extérieure.

Pourquoi les plantes se tournent-elles vers la lumière ? Qu'est-ce qui les y pousse ? D'où leur vient cette appétence insatiable de lumière ?

La seule réponse qui puisse être donnée est, tout simplement : cette appétence est le résultat d'un désir intérieur et intrinsèque de la plante (on parle d'instinct de survie, ce qui qualifie bien, mais n'explique rien), un désir immanent de s'accomplir au mieux, d'aller cueillir les aliments ou l'énergie nécessaires pour grandir mieux, pour fleurir mieux, pour fructifier mieux, pour reproduire et transmettre mieux la Vie au travers de sa propre vie.

Nous voilà en pleine Intentionnalité !

Et l'on comprend combien cet intentionnalisme dépasse, et de loin, les anciens causalismes ou déterminismes.

 

Aucune évolution n'est causée par une force extérieure, mais bien par un désir intérieur et intrinsèque que le monde extérieur se contente d'alimenter en ressources au gré des situations.

L'eau coule vers le bas non pas parce que la gravitation l'exige, mais parce que l'énergie potentielle gravifique nourrit l'accomplissement de l'eau qui se manifeste par le repos inertiel offert par un aval enfin atteint (ce que le taoïsme appelle "l'esprit de la vallée" qui est synonyme d'accomplissement de soi).

 

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Les humains ne sont pas égaux entre eux puisqu'ils sont tous différents et uniques. Et ce sont précisément ces différences qui font la richesse des rencontres, grâce à la notion de complémentarité.

 

Dès lors que chacun peut apporter à l'autre ce qui lui manque, alors la communion entre eux de vient possible et l'inégalité des personnes n'a plus la moindre importance.

En revanche, si l'un apporte tout et que l'autre n'est capable de rien offrir, la relation est déséquilibrée, et l'échange et la communion deviennent impossibles (il ne resterait que la charité si cette "vertu" n'était pas délétère, nourrissant tous les parasitismes).

 

C'est dans cette incapacité d'échange et de communion que s'enracinent les notions de supériorité (de celui qui a quelque chose à offrir) et d'infériorité (de celui qui est intrinsèquement pauvre en tout et n'a rien à offrir).

 

L'infériorité est la conséquence de la pauvreté, de la misère ; non pas celle mesurée en argent, mais celle mesurée à l'aune des facultés du corps et de l'esprit.

Le problème, alors, est de stimuler les inférieurs à sortir - au moins un peu - de leur pauvreté intime, et à réfréner les supérieurs dans leur éventuelle propension à abuser de leur richesse.

Mais il ne s'agit jamais d'égaliser quoique ce soit au nom d'un moule artificiel et ridicule baptisé "égalitarisme".

 

La relation entre riche et pauvre (au sens large entendu ci-dessus) n'a rien à voir, sauf chez les pervers, avec une relation de dominant à dominé.

 

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C'est à chacun de combattre sa propre misère intérieure.

Chacun est seul responsable de sa propre pauvreté de vie.

La pauvreté est toujours conséquence de la paresse.

 

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La Matière (Substantialité), la Vie (Constructivité) et l'Esprit (Logicité) sont trois modalités intemporelles, complémentaires et consubstantielles d'une même et unique réalité : celle du Réel et de son Intentionnalité.

Toute tentative de réduire l'un quelconque de ces trois pôles aux deux autres ou à un seul, est totalement oiseuse (comme le serait toute tentative de réduction d'un autre ternaire : le coq, la poule et l'œuf).

 

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La propension humaine à "s'élever" dans l'échelle de la connaissance, de la conscience, de l'accomplissement, est en totale et irréductible contradiction avec ce principe d'égalité que de vaines et stériles idéologies morales voudraient imposer à la gent humaine.

 

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L'égalitarisme est une idéologie de la paresse : ne faire aucun effort, mais mériter autant.

 

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La connaissance ne s'acquiert jamais dans la passivité de la seule écoute ou de la seule lecture. Cette passivité apporte peut-être un certain savoir, une certaine érudition, mais jamais la connaissance.

Celle-ci requiert le travail, l'étude, la réflexion, la reliance, la résonance, bref : l'activité vive et opiniâtre de toutes les facultés mentales.

 

Le savoir se prend.

La connaissance se mérite.

 

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La Géométrie sacrée est la science de la Forme, de toutes les formes. Et pour qu'une forme puisse émerger, il lui faut trois moteurs : un espace géométrique, une logique géométrique et une construction géométrique.

 

Il ne peut y avoir de construction sans un espace pour l'accueillir et une logique pour la guider.

Il ne peut y avoir de logique sans un espace pour l'exprimer et des constructions pour la mettre en œuvre.

Il ne peut y avoir d'espace sans une logique pour le définir et des constructions pour le manifester.

 

La Géométrie sacrée requiert donc, impérativement et conjointement, une Substantialité topologique, une Constructivité dynamique et une Logicité eidétique.

 

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Le fond du Réel est intemporel.

Ce fond possède une Intentionnalité qui est, elle, éternelle, donc immortelle.

 

Cette Intentionnalité engendre l'Evolution qui se mesure avec du temps qui ne passe pas, mais qui s'accumule. Le Réel s'accumule à lui-même, comme le bois d'un arbre, au cours de son évolution.

Cette Evolution engendre, à son service, tout ce qui existe.

 

Aucune des entités constituant ce qui existe à la surface du Réel, n'est immortelle car chacune n'est qu'une vague à la surface de l'océan : chacune émerge (naissance), croît, culmine, décline et s'effondre (mort) à son heure, En s'effondrant, ce qu'elle a construit, se fond peu à peu dans la mémoire accumulée du Réel.

 

La chaîne des conséquences des œuvres que chaque entité a construit durant son existence, est d'autant plus longue que cette œuvre est plus vraie, plus utile et plus adéquate.

 

Plus ce qu'a accompli une entité durant son existence est véridique, utile et adéquat, au service de l'accomplissement du Réel, plus son empreinte dans le passé de la mémoire et dans le futur des chaînes de ses conséquences à venir, est profonde.

 

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Il faut craindre sa propre mort seulement si, durant son existence, on n'accomplit rien ou pas grand-chose de toutes les œuvres qui étaient possibles.

 

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Force. Sagesse. beauté.

Par Force, il faut entendre la capacité à se dépasser soi-même (utilité).

Par Sagesse, il faut entendre la connaissance réelle du Réel (véridicité).

Par Beauté, il faut entendre l'harmonie entre intériorité et extériorité (adéquation).

 

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Parce que chacun est une partie intégrante du Réel, chacun vit, en même temps, s'il en est capable, dans les trois domaines du Réel : le domaine topologique qui est le monde matériel (la Matière cosmique), le domaine eidétique qui est le monde logiciel (l'Esprit cosmique) et le domaine dynamique qui est le monde processuel (la Vie cosmique).

Concrètement, cela signifie que celui qui est en reliance et en résonance avec le Réel, "ressent" (sent en retour) et comprend (prend avec lui), à chaque instant, en lui et autour de lui, le "quoi", le "pour-quoi" et le "comment" de ce qu'il vit.

L'existence prend alors de la consistance, du sens et du mouvement au travers d'une corporalité sensuelle (la Force est une puissance performative véridique), d'une structuralité architecturale (la Beauté est une puissance intégrative utile) et d'une constructivité existentielle (la Sagesse est une puissance prédictive adéquate), le tout porté par une intentionnalité essentielle (le Sacré est une puissance générative, universelle et unitive).

 

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Pour sculpter la pierre, il faut d'abord le désir, la volonté, l'élan (l'Intentionnalité) et il faut ensuite les trois colonnes de l'ouvrage : il faut la pierre (la Substantialité), il faut l'acte (la Constructivité qui requiert des outils, des savoir-faire et du courage) et il faut le modèle extérieur ou intérieur (la Logicité).

 

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Le 19/05/2023

 

La différence entre "intemporel", éternel" et "immortel" est importante.

Est "intemporel" ce qui n'évolue pas, ce qui hors de toute évolution.

Est "éternel" ce qui évolue, mais indéfiniment.

Est "immortel" ce qui est né, mais ne mourra jamais.

 

Dans le Réel, rien n'est immortel (tout ce qui émerge, finit par s'effondrer) ; seul le principe d'Intentionnalité est intemporel ; et tout le reste qui existe vraiment, est éternel (ainsi, le "je" qui est une illusion commode et n'existe pas vraiment, n'est pas éternel).

 

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Il faut impérativement rompre avec Newton (et avec la cosmologie mécaniciste d'après la Renaissance) sur plusieurs points, notamment sur celui-ci : le Réel engendre de l'expansion que mesure l'espace, et de l'évolution que mesure le temps ; ensemble, espace et temps mesurent le domaine topologique où le Réel se développe, s'épanouit et s'accomplit.

Autrement dit, l'espace et le temps sont relatifs puisqu'ils sont des inventions humaines dévolues à la mesure de l'expansion et de l'évolution du Réel.

 

Et derrière cette notion de "mesure", il y a cet axiome implicite, mais improbable, qu'il existe un système d'unités de mesure qui soit commun et invariant (ou covariant) pour tout ce qui existe.

 

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Henri Lavelle écrit si justement : "La conscience est un dialogue avec l'Être" qu'il vaudrait mieux retranscrire sous la forme : la consciences est un dialogue avec le Réel (tant intérieur qu'extérieur).

La conscience n'est pas un lieu psychique ; elle est un processus d'interaction : celui de l'expression de tensions entre les différents pôles existentiels (entre le monde et moi, entre ma volonté et ma capacité, entre mon intuition et mon modèle, entre mon émotionnalité et ma rationalité, etc …).

 

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Le Réel rassemble la réalité de tout ce qui existe réellement, dans le passé construit et passif, et dans le présent constructeur et actif.

Le futur, lui, n'existe pas ; il est une projection imaginaire ou onirique qui exploite ces processus de répétition, de reproduction, de détermination, de duplication, d'implication ou de continuité dont on peut trouver trace dans la mémoire, mais qui ne sont jamais la règle absolue.

Le futur est une "extrapolation abusive" (pour reprendre ce mot que j'adore d'Etienne Klein lorsqu'il parle du big-bang). Même s'il n'est ni totalement indéterminé, ni totalement probabiliste, le futur est toujours largement incertain.

 

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Que signifie "exister" ? Appartenir au Réel qui, par définition, englobe tout ce qui existe, c'est-à-dire tout ce qui évolue en s'accumulant, et tout ce qui interagit en s'accomplissant.

Tout ce qui ni n'évoluerait, ni n'interagirait, n'existerait tout simplement pas et ne serait donc pas réel.

Donc, dans le Réel, rien n'est parfait (sinon il n'y aurait plus d'évolution) et rien n'est dissocié (sinon il n'y aurait plus d'interaction).

Ainsi, le Dieu personnel des théismes ne peut pas exister puisqu'on dit de lui qu'il est parfait et dissocié.

Il faut encore le souligner : l'existence se définit par la conjonction d'une évolutivité et d'une interactionnalité, donc par une processualité .

 

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Contre Descartes et son : "Je pense donc je suis" : il y a pensée (qui est un processus évolutif et interactif), donc il y a existence.

Ou, mieux encore : il y a Esprit (et Vie, et Matière) donc il y a Réel.

 

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La vie de chacun repose sur trois pôles :

 

  • le Corps (une Substantialité biologique),
  • l'Esprit (une Logicité noologique),
  • l'Activité (une Constructivité dialogique).

 

Chacun de ces trois pôles doit être maintenu dans la meilleure santé possible : soigner son Corps, soigner son Esprit et soigner son Activité (où "soigner" signifie : "apporter le meilleur soin à" qui est le contraire de "négliger").

 

Nous vivons une époque de non-soin, donc de mauvaise santé. Beaucoup négligent leur Corps (malbouffe, drogue, obésité, violence, …), leur Esprit (anxiété, inculture, agressivité, mal-être, colère, intransigeance, …) et leur Activité (paresse, parasitisme, nonchalance, divertissements, jeux, exhibition, …).

 

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La notion du "présent" ou de la "présence" est difficile.

 

L'étymologie de "présent", d'abord (TLF) : "Emprunté au lat. praesens, -entis (participe présent de praeesse «être en avant, être à la tête, commander, diriger», dérivé de esse «être», avec le préfixe prae- «devant, en avant»)."

 

Les définitions de "présent", ensuite (TLF toujours) :

 

  • "Qui se trouve dans le lieu ou à proximité de la (des) personne(s) dont on parle ; qui assiste à l'événement dont il est question.
  • Qui participe activement à quelque chose, qui y joue un rôle.
  • Qui existe, que l'on trouve dans un lieu, dans un milieu, dans une substance, chez un individu.
  • Qui est tout entier à ce qu'il fait ou à ce qui se passe ; qui est particulièrement attentif aux personnes et aux choses.
  • Dont la personnalité se manifeste ou s'impose ; que l'on perçoit à travers ses actes, ses attitudes, ses œuvres.
  • Auquel on pense, dont on se souvient, que l'on ressent comme vivant, comme actuel.
  • Où se trouve le locuteur au moment où il est en train de parler.
  • Qui existe, qui se situe dans le temps présent."

 

Et celles de "présence" :

 

  • "Fait d'être présent.
  • Fait de se trouver dans le lieu ou le milieu dont on parle; fait d'assister à l'événement dont il est question.
  • Fait de participer à quelque chose, de jouer un rôle quelque part.
  • Fait d'exister, de se trouver dans un lieu, dans un milieu, dans une substance, chez un individu.
  • Fait d'éprouver sa propre existence (d'apr. Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception, 1945).

 

Ma définition du fait d'être présent serait plutôt : "Interagir avec le Réel, ici et maintenant" donc aussi : "Être impliqué dans mon Réel vécu, ici et maintenant".

Quelqu'un ou quelque chose est présent pour moi, s'il y a interaction entre lui et moi, ici et maintenant.

Je suis présent, ici et maintenant, si j'interagis activement et actuellement avec le Réel, en moi ou autour de moi.

En ce sens, le Réel et son Intentionnalité (donc sa Substantialité, sa Logicité et sa Constructivité) sont présents partout et toujours.

"Être présent" ou une "présence" indiquent une capacité d'interagir, ici et maintenant.

 

Quand Louis Lavelle parle de "présence totale", cela signifie : atteindre une capacité totale et maximale d'interaction, ici et maintenant, avec le Réel qui est tant en soi qu'autour de soi. C'est être activement conscient de tout et du Tout et d'interagir et d'évoluer en harmonie avec "cela".

 

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L'expression "être totalement présent à soi" signifie "être totalement conscient" des évolutions et des interactions de son Corps, de son Esprit et de son Activité", ici et maintenant, en eux-mêmes, entre eux et dans le monde alentour.

 

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C'est une grave erreur (comme le font, aujourd'hui, le déconstructionnisme et son dérivé bâtard et dégénéré : le wokisme) de confondre la différence entre supérieur et l'inférieur, avec la relation d'un dominant avec un dominé.

Il faut au contraire la voir comme une relation d'autorité et non pas de pouvoir, une relation de maître à élève.

Le maître fait autorité et se pose en supérieur dès lors qu'il a quelque chose à apprendre à l'élève.

 

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Les humains ne sont égaux ni par leur Corps, ni par leur Esprit, ni par leur Activité.

 

La supériorité d'un Corps sur un autre, vient de sa meilleure santé et de sa meilleure puissance.

La supériorité d'un Esprit sur un autre, vient de sa meilleure habileté en termes de volonté, de mémoire, de sensitivité , d'intuitivité, de rationalité et de créativité.

La supériorité d'une Activité sur une autre, vient de sa plus grande véridicité (authenticité), de sa meilleure utilité (contribution à l'accomplissement) et de sa meilleure adéquation (efficacité).

 

Ces concepts permettent d'évaluer sereinement la supériorité d'une personne sur une autre, mais aussi celle d'une civilisation sur une autre.

En effet, une civilisation aussi repose sur un Corps social (plus ou moins sain et puissant), sur un Esprit culturel (plus ou moins habile à dissiper les tensions) et sur une Activité socioéconomique (plus ou moins authentique, utile et adéquate).

 

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Le summum de la présence, c'est la communion : la conviction profonde d'être uni sur un même et unique chantier, celui de l'accomplissement du Réel par l'accomplissement de soi et de l'autour de soi.

 

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L

 

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Du rapport de la pensée humaine et du Réel …

Dès lors que l'on sait que notre esprit n'est qu'une manifestation de l'Esprit et que, donc, notre pensée n'est qu'un reflet (réduit et déformé) de la Logicité cosmique, on sort définitivement des absurdes dichotomies artificielles entre sujet (pensant) et objet (pensé), donc entre subjectivisme et objectivisme, entre phénomène et noumène, etc …

Est-ce à dire que chaque humain pense juste ? Certainement pas puisque toute partie d'un Tout est forcément partielle et partiale.

La pensée humaine n'est qu'un reflet, entraperçu à travers une fenêtre étroite ; elle est ainsi sujette aux mêmes altérations, déformations, aveuglements, occultations que lesdits reflets venus d'une lumière bien plus globale et bien plus riche, dont elle participe.

 

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La réalité du Réel, d'une part, et sa perception (sensitive et intuitive) et sa modélisation (intellective et créative) par l'humain, d'autre part, forment un ternaire essentiel dont la convergence, seule, est indice de fiabilité, donc de véridicité.

Toute la scientificité de la connaissance repose sur cette convergence trilogique.

Ce ternaire est tout le champ de la pensée de l'esprit humain (l'intelligence) en reliance et résonance avec l'Esprit cosmique (la Logicité divine).

 

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Il n'y a pas de concept plus absurde que celui de "néant" puisque le néant est précisément ce qui n'existe pas et que le Réel est l'existence même, qu'il est profondément et intrinsèquement et intégralement toute l'existence et tous les existants … et qu'il n'existe rien hors de lui, même ce soi-disant "néant" qui est un non-concept inepte.

 

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L'évolution de toute connaissance fiable et crédible passe par une continuelle dialectique entre l'intuitivité et la sensitivité.

L'intuition (l'esquisse globale, à très gros traits, du tableau à peindre) seule conduit à des délires par manque total de connexion aux faits tangibles.

L'expérimentation seule conduit à une impasse par accumulation de faits sans raccords entre eux (l'ensemble des petites touches atomisées de couleurs).

De leur dialectique, en revanche, naîtra une représentation donnée du monde réel (le paysage présenté par le tableau).

Une fois réalisée, cette représentation du monde (le tableau achevé) doit être confrontée à la collection des autres représentations déjà proposées (la galerie de l'exposition) pour apprécier leur cohérence et leur harmonie d'ensemble.

 

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Le livre de la Genèse est une série de ruptures, une succession d'effondrements et d'émergences.

 

Première rupture : Adam (l'humain) dont la conscience (Eve) a été éveillée par le Serpent (le mystagogue) sort de l'animalité inconsciente et du jardin d'Eden pour entrer dans la conscience du Réel, mais sans pacte d'Alliance avec le Divin.

La réalité du Réel …

 

Deuxième rupture : la première humanité adamique a dégénéré ; le Déluge l'éradiquera et amènera Noé et ses fils à fonder une nouvelle humanité dotée d'un premier pacte d'Alliance (scellé par l'Arc-en-Ciel) basé sur la sacralité du sang (tant animal qu'humain) (Gen.:1;7).

La valeur de la Vie …

 

Troisième rupture : la tour de Babel démontre la déviance de la deuxième humanité noachide dont l'éradication n'est plus possible ; Abram fut donc choisi (élu) pour faire émerger une troisième humanité dotée d'une seconde Alliance, celle scellée par la circoncision : l'Alliance spirituelle faite de dévotion (Abraham) de mystique (Isaac) et de religion (Jacob).

La prééminence du Divin …

 

Quatrième rupture : la troisième humanité se retrouve en esclavage dans le pays des Bornés ; Moïse est chargé de l'en libérer et un troisième pacte d'Alliance sera scellé sur le mont Sinaï par la révélation de la Loi hébraïque et de ses mitzwot.

La nécessité de l'Ordre.

 

Quatre ruptures et trois Alliances …

Et à chaque fois, la même injonction : "Sors ! Pars" (Tsé, en hébreu) et "Vas !" (Lèkh en hébreu).

A Adam : "Sors du jardin d'Eden".

A Noé : "Sors de l'Arche".

A Abraham : "Sors de la maison de ton père".

Et à Moïse : "Sors de l'esclavage et de l'idolâtrie".

 

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Reprenons les quatre révélations successives :

 

  1. La réalité du Réel … (sortie de la profanité)
  2. La valeur de la Vie … (apprentissage)
  3. La prééminence du Divin … (compagnonnage)
  4. La nécessité de l'Ordre … (maîtrise)

 

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La pensée humaine doit être véridique, utile et adéquate.

Elle doit être véridique c'est-à-dire au plus près de la réalité du Réel.

Elle doit être utile c'est-à-dire  au service de l'accomplissement du Réel.

Elle doit être adéquate c'est-à-dire un processus constructif historiciste.

 

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Le 20/05/2023

 

L'historicisme est une doctrine générale qui ne dit rien d'autre, ni rien de plus que ceci : l'humanité est un processus constructif, accumulatif et cyclique ayant, comme tout processus, une logicité propre (liée aux caractéristiques et facultés particulières de son esprit), mais ne pouvant s'accomplir qu'en harmonie avec l'Intentionnalité et la Logicité cosmiques.

 

L'humanité évolue et s'accomplit par essais et erreurs, au sein d'un milieu où elle puise toutes ses ressources vitales, milieu qui, lui aussi, est un processus naturel ayant sa logicité particulière qu'elle doit respecter pour survivre (c'est cela l'écologie).

 

Il est patent que la doctrine historiciste exaspère tous les idéologues quel que soit leur bord, du fait du principe même de constructivité expérientielle.

Celle-ci heurte de plein fouet la doctrine idéologiste croyant pouvoir déterminer, une fois pour toute, ce que devra être l'humanité accomplie et idéale.

 

Le problème de fond est que l'historicisme s'oppose à toute forme d'anthropocentrisme et ravale l'humanité à n'être qu'un processus complexe comme tous les autres. Elle est en concurrence ou en connivence avec d'autres processus naturels qui valent autant qu'elle, et dont certains lui sont indispensables (alors qu'elle n'est indispensable à rien). Elle est de plus englobée dans des processus plus vaste qui y induisent des champs de force incontournables.

 

Au fond, le débat est celui-ci : sont-ce les humains qui font l'histoire de l'humanité ou est-ce l'histoire de l'humanité qui forge les humains ?

L'historicisme affirme le prééminence de l'histoire sur les individus alors que l'idéologisme prétend le contraire.

Mais prééminence n'est pas dominance absolue.

Il existe, à la marge, entre chaque époque et ses génies, une dialectique qui, parfois, injecte, dans le processus humain global, des germes nouveaux qui peuvent, par "effet papillon", induire des bifurcations parfois importantes. Mais ne nous leurrons pas, cependant : les masses humaines suivent l'histoire et ne la façonnent en rien.

 

Au contraire du marxisme qui n'est qu'idéologie primaire, l'hégélianisme est un historicisme contre lequel bien des penseurs du 20ème siècle (le grand siècle de l'idéologisme et de la négation nihiliste de l'histoire) s'insurgeront.

A contre-courant, Raymond Aron, dans son "Introduction à la philosophie de l'histoire" participera de cette veine historiciste.

 

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Depuis ma prime adolescence, je nourris une défiance totale à l'égard des religions instituées (dogmatisme, cléricalisme, totalitarisme, littéralisme, intégrisme, inquisitorialisme, etc …), quelles qu'elles soient.

Pendant quelques années, j'ai pris, à tort, cette irreligion pour de l'athéisme, jusqu'à ce que je découvre la spiritualité (et la religiosité qui n'est pas "religion" et qui l'accompagne), d'abord dans le dionysisme et le  taoïsme, puis dans le maçonnisme, puis dans le kabbalisme.

Aujourd'hui, je professe un panenthéisme moniste radical (héraclitéen, aristotélicien, stoïcien, plotinien, eckartien, pascalien, spinoziste, leibnizien, einsteinien, … sans oublier Alfred North Whitehead, ni le taoïsme ou le vedanta advaïta …).

 

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Wikipédia donne ce bon aperçu de ce qu'est le panenthéisme :

 

"Dans le panenthéisme, l'univers et le divin ne sont pas ontologiquement équivalents. Dieu n'est pas considéré comme le créateur ou le démiurge, mais plutôt comme la force éternelle qui anime l'univers, celui-ci n'étant rien d'autre que la partie manifeste de Dieu. L'univers existe à l'intérieur même de Dieu qui, à son tour, est diffusé en chaque partie du cosmos ou se trouve en lui."

 

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Il faut prôner une décroissance natale et consommatoire (donc économique), largement compensée par une croissance spirituelle, éthique, frugale et joviale.

 

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Du jeune Hegel, à son complice Hölderlin :

 

"Je m'abandonne à l'incommensurable,

je suis en lui, je suis tout,

je ne suis que cela …"

 

Panenthéisme …

 

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En nos temps de crises écologiques (réelles et graves) et d'idéologies écologiques (artificielles et délirantes), il est grand temps de s'interroger sérieusement sur la dialectique entre l'humanité et la Nature.

Les humains ont vitalement besoin des ressources naturelles … et la Nature n'a nul besoin de l'humanité.

Quelle serait donc la justification de la survie des humains au détriment de la Nature ? La Pensée !

C'est-à-dire l'émergence de l'Esprit (la Culture) du sein de la Vie (la Nature), dans le cadre de la montée générale dans l'échelle des complexités.

 

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De Claire Pagès :

 

"Ceux qui ont construit des systèmes, en dépit de la diversité de leurs idées, ont pensé que la philosophie devait être systématique pour être vraie. Pour Hegel, comme pour Kant (…), Fichte ou Schelling, la philosophie doit s'élever à la scientificité pour prendre le chemin de la science. Or, on ne peut l'y conduire qu'en la systématisant."

 

Et de définir assez parfaitement ce qu'est un "système" :

 

"Un système est d'abord un ensemble organisé dont les parties ou éléments sont interdépendants ou obéissent à une loi unique."

 

Dans le même sens, de Hegel,  :

 

"Le figure vraie dans laquelle existe la vérité ne peut être que le système scientifique de celle-ci.

 

Une démarche philosophique sans système ne peut rien être de scientifique."

 

Oui, la philosophie, pour être sérieuse, et quoiqu'en disent Kierkegaard et consorts, doit se scientificiser et s'éloigner des bavardages littéraires ou psycho-émotionnels. La philosophie n'a que faire des états d'âme. Elle n'existe qu'en tant que révélateur de la réalité du Réel et qu'ordonnateur de sa représentation au travers d'un "système" c'est-à-dire d'une unité, d'une cohérence et d'une logicité solides et fermes.

 

Mais il faut prendre garde à bien comprendre que la structure d'un système n'est pas nécessairement pyramidale, et que, plus le sujet est complexe, plus le système de sa représentation se réticulera.

 

La définition que donne Claire Pagès du système, se termine par : "(…) qui obéissent à une même loi". C'est cette logicité intrinsèque qui identifie le système concerné. C'est elle qu'il convient de spécifier en amont de tous ses développements et de toutes ses applications.

C'est cette logicité principielle que l'on peut éventuellement critiquer, transformer ou contredire, mais non les déductions et développements qui en découlent.

Systémicité et logicité sont quasi synonymes !

Et pour être véridique, la logicité d'un système philosophique doit épouser, au plus près, la Logicité intrinsèque du Réel.

 

Une philosophie qui n'aurait pas cette systémicité et cette logicité intrinsèques serait, comme celle de Platon ou d'Epicure, par exemple, nulle et non avenue.

Les dialogues de Platon dissertent - parfois avec virtuosité - sur des sujets divers, mais rien ou pas grand-chose ne les tient ensemble, de façon cohérente. On y disserte, mais on n'y construit rien : un joli "camping" disséminé, mais pas un "temple" unique, univoque, unitaire et unitif.

 

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Il faut, sur tous les fronts, combattre l'atomisme et l'assemblisme.

 

Dans la réalité du Réel, rien n'est "atome" et rien n'est "assemblage".

Il n'existe ni "briques" élémentaires, ni "forces" élémentaires, ni "lois" élémentaires ; ce qui n'empêche nullement d'observer des comportements semblables puisque poursuivant la même "logique".

 

Non, le noyau atomique n'est pas un assemblage de nucléons (eux-mêmes assemblage de quarks) et d'électrons.

Non, la matière chimique n'est pas un assemblage d'atomes.

Non, le corps vivant n'est pas un assemblage de cellules.

Non, la société n'est pas un assemblage d'individus.

Non, l'histoire n'est pas un assemblage de faits.

Non, le cosmos n'est pas un assemblage de galaxies, elles-mêmes assemblages d'étoiles.

 

Il faut répudier instamment et urgemment toutes les formes d'analycisme, de mécanicisme et de réductionnisme, donc toutes les formes de cartésianisme (qu'il ne faut plus considérer, au contraire, comme la seule méthodologie admissible).

 

Le Réel est une unité globale et évolutive, portée par une intentionnalité, où interagissent des myriades de processus interdépendants et intriqués, dont aucun ne possède d'identité propre et séparée.

 

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La vocation de la science (donc de la seule connaissance à la fois utile et adéquate) est de représenter, véridiquement, la Logicité du Réel.

Tout le reste est ou bien conséquence, ou bien bavardage stérile.

 

C'est le rôle de la cosmosophie d'exprimer rigoureusement les principes de cette Logicité (c'est ce que j'ai tenté dans ma "Cosmologie nouvelle").

 

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Ces derniers jours, tous les projecteurs de "l'actualité" sont braqués sur Cannes et son festival du cinéma : apologie de la futilité et du nombrilisme, de l'exhibition et de l'orgueil.

 

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Une pénible "chanteuse", vaguement et éphémèrement à la mode, se présente comme "musicienne".

Ma pauvre fille ! La musique ou la poésie n'ont rien à voir avec tes rengaines rapeuses (sans accent circonflexe) pour adolescents en pleine délectation morose …

 

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Plus je vieillis et plus je suis conscient que rien de ce qui relève de l'audiovisuel, n'est véridique, utile ou adéquat.

La lecture et l'écriture : Oui !

L'échange : parfois !

Le reste (dont tout l'audiovisuel) : à bannir et à laisser aux médiocres et aux masses (panem et circenses).

 

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Le problème n'est pas tant de juger si telle doctrine est vraie ou fausse, ou plus vraie et plus fausse que telle autre ; le problème est de jauger si elle se place sur un étage supérieur en termes de véridicité, d'utilité et d'adéquation.

La connaissance se construit comme un Temple, par accumulation et affinement des savoir-faire, plus on monte, plus on dépasse ce qui a précédé, avec reconnaissance et sans mépris.

 

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La connaissance doit être universelle, naturelle et cosmique ; sinon elle n'est que savoirs anecdotiques.

 

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Le Réel est absolu, de même qui son Intentionnalité ; et, pour faire un pas de plus, le Réel et son Intentionnalité sont un seul et même absolu : le Réel est sa propre Intentionnalité et l'Intentionnalité est son propre Réel.

Tout le reste est relatif au Réel-Intentionnalité.

L'absolu, c'est ce qui n'est pas relatif, donc ce qui ne dépend de rien d'autre que de lui-même (Spinoza l'appelait la "Substance" alors que la Substantialité - la Matière - est un des trois attributs du Réel-Intentionnalité, avec la Logicité - l'Esprit -  et la Constructivité - la Vie).

 

La Vérité, c'est la connaissance parfaite du Réel ; elle est la Connaissance absolue. Elle est accessible - mais inatteignable - par les humains qui, eux, existent et vivent dans la totale relativité, inhérente et intrinsèque à l'absolu : ils ne sont pas isolés et exclus de l'absolu, mais en sont des parties intégrantes donc des manifestations partielles et partiales.

Tout ce que l'humain connaît, dépend d'autre chose que de cette connaissance même, puisque dépendant de la qualité de l'expérience vécue et de l'efficience de l'intelligence pensante.

L'univers-réel se reflète dans l'univers-image (perçu) et l'univers-modèle (conçu) pensés par l'humain, mais ne s'identifie parfaitement (absolument) jamais à eux.

 

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Tout est processus. Tout est construction. Tout est Devenir. Tout est en marche.

 

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Le 21/05/2023

 

A quoi reconnait-on un pauvre, aujourd'hui ? A son obésité !

 

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Le 22/05/2023

 

Via mon amie Néa :

 

"L'évolution de l'homme est devenue essentiellement culturelle, et plus de 80 pays rejettent la décadence Woke, la cancel culture, les délires LGBTistes avec la Théorie du Genre, et la domination de l'Ancien Ordre Mondial qui ne fonctionne plus dans son ensemble et appauvrit le monde, excepté 0,…% et des poussières de la population qui s’enrichit sur la misère de l’humanité. La culture étant le facteur dominant de l'évolution, on ne peut que constater que l'on file du mauvais coton (…)."

 

La logicité du paradigme noétique (la prééminence générale des patrimoines et productions immatérielles) change tout … sauf une chose : l'humanité sera toujours composée de 15% de "constructeurs", de 60% de "parasites" (vivants sur les patrimoines et productions de 15% de constructeurs) et de 25% de toxiques (qui vont détourner les systèmes noétiques à des fins destructives).

 

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Le 23/05/2023

 

En vieillissant, l'amour, dans un couple, s'enrichit sans cesse d'une amitié profonde et d'une tendresse connivente.

 

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Qu'est-ce que cet Occident aujourd'hui si violemment conspué par les dictateurs ou apprentis-dictateurs ou aspirants-dictateurs du monde entier ? Qu'y a-t-il donc aux fondements de cette culture judéo-helléno-chrétienne qui s'est transmutée en occidentalisme au fil des siècles ?

Le libéralisme !

 

Le libéralisme, c'est-à-dire le droit et le devoir de chacun d'assurer et d'assurer sa totale autonomie d'action, de parole et de pensée, dans le respect strict et réciproque de l'autonomie de l'autre.

A l'opposé du libéralisme, se pose le vaste spectre de l'autoritarisme allant du totalitarisme le plus dur et le plus violent, à l'étatisme paternaliste et nourricier, porté par sa bureaucratie étouffante.

 

L'anti-occidentalisme n'est rien d'autre que l'illibéralisme sous ses diverses formes, plus ou moins agressive, plus ou moins insidieuse.

Le libéralisme (qu'il faut jamais confondre avec ses dérives que sont le financiarisme - le culte hasardiste de l'argent par l'argent -  ou le capitalisme - le culte spéculatif de l'argent pour l'argent - l'argent n'étant qu'un des très multiples moyens au service de l'autonomie), c'est le culte de l'autonomie, tant personnelle que collective, c'est-à-dire le fait, pour chacun (comme personne ou comme communauté), d'assumer la responsabilité de ce qu'il est et de ce qu'il fait (sachant que chacun devient ce qu'il fait).

 

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Le pourcentage d'humains vivant dans des (grandes) villes, n'a cessé de croître exponentiellement depuis 1950 partout dans le monde. Il est probable que ce taux d'urbanisation atteindra les 65 à 80% de la population mondiale en 2025.

Mais ce phénomène a déjà de moins en moins de raisons d'être puisque la révolution télé-numérique apporte le travail, l'information et la connexion à quiconque où qu'il soit : que vous soyez en plein centre-ville ou sur une île perdue, cela ne change aujourd'hui plus rien. Dès lors, chacun peut aller vivre où et comme bon lui semble, pourvu qu'il soit bien connecté : il n'y a donc plus aucune bonne raison pour aller s'encaquer et s'abrutir et se psychotiser dans les grandes villes qui, d'ailleurs, voient, aujourd'hui, leur population décroître (malgré l'attirance qu'en ont les immigrants et trafiquants de toutes catégories - ou peut-être en partie à cause de cela).

L'humain noétique ne vivra plus dans les grandes villes qui deviendront, de plus en plus, des cloaques gangrenés de délinquances et de violences.

 

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Les algorithmes sont souvent excellents (meilleurs que les humains) face à des problèmes compliqués (analytiques, mécaniques, rationnels, …) nécessitant une grosse puissance de calcul, mais ils restent presque toujours démunis (ou, à tout le moins,  médiocres) face à des problèmes complexes (holistiques, organiques, intuitionnels, …).

Le centre de compétence des humains évoluera donc du compliqué vers le complexe (notamment, quand c'est possible, cette part de traduction approximative de certains problèmes semi-complexes en algorithmes compliqués).

 

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Il ne faut jamais oublier que le premier vrai crash boursier, celui du vendredi noir de 1929, responsable de la montée des illibéralismes fasciste, communiste et nazi, et de la seconde guerre mondiale, a été provoqué par la vente d'actions à crédit aux masses désargentées qui espéraient ainsi gagner beaucoup d'argent facile (alors que la Bourse était censée permettre le financement professionnel et sérieux de projets entrepreneuriaux d'une certaine envergure).

C'est, encore une fois, la "démocratisation" des processus qui a provoqué des cataclysmes.

L'inintelligence des masses sabordent les secteurs de l'intelligence.

 

Il s'est passé la même chose avec les sports d'hiver (devenus la piste d'extravagances et de stupidités de pitres aussi exhibitionnistes qu'incompétents).

Et de même avec la déprofessionnalisation de l'information par les "réseaux sociaux".

 

Tout ce qui se "démocratise", s'effondre.

Tout ce qui était noble, s'y avilit.

La médiocrité et la bêtise tuent !

 

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Il faut encore le répéter : le problème n'est pas la démocratie, au contraire.

Le problème est le suffrage universel.

Une démocratie solide et éthique implique une démocratie sélective : ne devraient pouvoir obtenir le droit de vote que ceux qui le méritent par leur contribution claire et reconnue à l'accomplissement culturel, intellectuel et économique de la communauté.

Le suffrage universel, lui, ne peut déboucher que sur la démagogie et sa caricature la plus grotesque et dangereuse : le populisme.

La démocratie sélective doit apprendre à survivre entre deux monstres agressifs et hideux : l'illibéralisme, d'une part, et le populisme, d'autre part. Deux monstres qui, de plus en plus, n'en font plus qu'un tant la distinction entre "gauche" et "droite" est devenue surannée.

 

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Le 24/05/2023

 

Selon les philosophes grecs, l'Amour possède quatre dimensions ; trois s'épanouissent sur Terre : la charnalité (Eros), la tendresse (Storguê) et l'amitié intellectuelle (Philia) ; de plus, pour les réunir tous dans la verticalité vers le Ciel, pour les harmonier et les nourrir, pour leur donner sens et valeur : la communion de vie (Agapê), la construction d'un projet commun (familial, professionnel, patrimonial, culturel, intellectuel, sociétal, …).

 

Les récentes études et enquêtes concernant "le couples chez les jeunes" tend à monter un rejet de la sexualité (mort d'Eros) et des projets et engagements à moyens et longs terme, même ceux de simple cohabitation (mort d'Agapê). Quant à la tendresse, si elle existe encore, elle est bien cachée (mort ou marginalisation de la storguê, sauf par bouffées éphémères, sans doute).

Il ne reste plus que la Philia : l'amitié, sexuée, sans progéniture, sans projet professionnel durable, sans projet patrimonial : une amitié que suit le fin de l'eau, qui va à vau-l'eau, qui coule, le temps que ça dure, vers là où la pente la pousse …

 

En gros, cela signifie la mort du couple et la victoire des assassins de la différenciation sexuelle et sexuée.

 

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Le 25/05/2023

 

Ma conviction est qu'il est important de (re)souligner que la F.:M.: n'est pas qu'une adhésion, mais qu'elle est un engagement au quotidien ; et qu'il ne peut y avoir un tel engagement sans une Foi réelle au-delà de toutes les croyances.

On ne s'engage absolument qu'en confiance absolue.

 

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De Jean Peyrelevade ;

 

"En mars 1983, Mitterrand dit ceci à Mauroy : « Je vous garde comme Premier ministre, mais on sort du Serpent monétaire européen (SME). » Ce à quoi Mauroy lui répond cette phrase formidable pour un non-économiste : « Je ne sais pas conduire sur verglas. » Si Mauroy avait obtempéré à cette demande du président, la France aurait eu une monnaie flottante, et probablement un destin semblable à celui du Venezuela ou de l'Argentine. C'est-à-dire un défaut monétaire, suivi d'un déclassement économique et d'une marginalisation sur la scène internationale."

 

Deux conclusions :

 

  1. les Français, même au plus haut niveau politique (et surtout là), ne connaissent ni ne comprennent rien à l'économie, et continuent de croire que l'économie suit la politique, alors que la réalité, depuis toujours, sait le contraire : c'est au politique "d'habiller" l'économique et d'en atténuer certaines conséquences négatives tout en en amplifiant certaines conséquences positives (encore faut-il définir ce qui est "positif" et de ce qui est "négatif") ;
  2. le roitelet prétentiard et ignare que fut l'infâme François Mitterrand, a été le plus exécrable de tous les présidents de la république française ; il a enclencher la "grande dégringolade", le "grande décadence" qui fait de la France un pays minable à la traîne des autres pays occidentaux.

 

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D'après "Ce que les gestes et les mots disent des autres (et surtout des cons) d'Élodie Mielczarek, sémiologue (Ed Courrier du Livre) à propos de la typologie des cons :

 

  1. Le con agressif : qui vous menace physiquement, et que vous pourriez croiser en sortant de chez vous.
  2. Le con instable : avec lequel on ne sait jamais sur quel pied danser.
  3. Le con bossy : qui se croit tout permis parce que c’est le boss.
  4. Le con jamais content : qui plombe vos envies et projets, et vos réunions de travail.
  5. Le con psycho : que je vous souhaite de ne jamais croiser.
  6. Le con narcisse : qui se croit le centre du monde.
  7. Le con bullshiter : qui sait vous vendre du rêve.
  8. Le con mytho : qui vous prend pour un jambon.
  9. Le con frenchy : garant de certaines spécificités culturelles...

 

Imaginez le temps et l'énergie que vous allez économiser en repérant les cons de loin...

La performance (bonne ou mauvaise) est contagieuse, comme la connerie (toujours mauvaise !). C'est un phénomène anthropologique et psychologique bien connu..."

 

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A propos de l'entreprise chinoise SHEIN …

 

"Shein... non sens environnemental...

Shein c'est un groupe Chinois ; il n'a pas dix ans, réalise 30 milliards de chiffre d'affaires en 2022, propose 8 000 nouvelles références par jour !

C'est aussi la 1ère appli téléchargée aux US devant Amazon.

Cette société produit des vêtements qui ne peuvent faire plus de 4/5 utilisations. Elle expertise les Ouïgours en Chine pour la production est responsable de 22 % des émissions de CO2 des adolescents françaises et pollue massivement les cours d'eau en Chine. C'est sur tout les plans un non sens complet environnemental économique, social et le tout a très grande échelle.

Qu'est-ce qui peut justifier qu'on laisse évoluer cette entreprise en Europe !

Comment interdire ces pratiques : il est temps de poser des limites ! Nos frontières sont grandes ouvertes à tous les compétences qui n'ont pas les mêmes règles ni les mêmes coûts entraînant une distinction de pans entiers de nos industries. Réindustrialiser c'est arrêter le suicide industriel."

 

Il est peut-être plus que temps de boycotter et d'interdire absolument, au moins en Europe, tout ce qui vient, directement et indirectement, de Chine, de Corée du Nord, de Russie, d'Iran, d'Afghanistan, de Tunisie, du Vénézuela, de Colombie, et de tous ces "pays de merde", chantres de l'illibéralisme et de l'anti-occidentalisme, qui se sont faits les champions de l'autoritarisme, du totalitarisme, de l'anti-écologie, etc …

Il faut les tuer économiquement au plus vite !

De plus, dans la plupart de ces pays, le taux de 1.3 enfants par femme (le taux moyen mondial pour redescendre sous la barre fatidique des 2 milliards d'humains sur Terre avant 2200) est largement dépassé ce qui signifie qu'ils entretiennent (sciemment ?) une surnatalité suicidaire !

 

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Le 26/05/2023

 

Coignard – Macron et la « décivilisation », ou comment choquer le vigilant …

 

Tout a commencé par cette petite phrase, prononcée mercredi en conseil des ministres par Emmanuel Macron : « Il faut être intraitable sur le fond. Aucune violence n'est légitime, qu'elle soit verbale ou contre les personnes. Il faut travailler en profondeur pour contrer ce processus de décivilisation. » Le président faisait référence à la glaçante accumulation de faits divers survenus ces derniers jours : une infirmière poignardée à l'hôpital de Reims, une fillette percutée par une voiture à Trappes, des fusillades meurtrières à Marseille, trois policiers tués par un chauffard qui conduisait à contresens sous l'emprise de stupéfiants. Des policiers auxquels le chef de l'État est allé rendre hommage, ce jeudi à Roubaix, fustigeant les « comportements irresponsables qui tuent ».

« Décivilisation » ? Le terme n'a pas été choisi innocemment par Emmanuel Macron.

(…) le concept a été forgé par le grand sociologue allemand Norbert Elias, peu suspect de sympathies extrême-droitières et auteur de Processus de civilisation, écrit au début de son exil en Angleterre, et publié en 1939 en deux parties : La Civilisation des mœurs, La Dynamique de l'Occident. Et d'en citer quelques extraits : « La civilisation n'est pas un acquis définitif, c'est une conquête fragile et provisoire, sédiments par des siècles de contraintes, mais qui peut être déconstruite en un jour. »

 

Le terme "décivilisation" n'est pas bien loin de l'idée d'une montée de la barbarie qui, effectivement, est le contraire de la civilisation. "Barbarisation" pourrait être un terme équivalent.

 

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Rien n'est prédictible, mais beaucoup est prévisible …

 

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Le 27/05/2023

 

Attribué à Winston Churchill :

 

"Un fanatique est quelqu'un qui ne peut pas changer d'avis

et ne veut pas changer de sujet."

 

Le fanatisme est toujours un signe de barbarisation.

 

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C'est une erreur dramatique que de confondre libéralisme et américanisme. Les Etats-Unis sont la patrie et le champion du financiarisme et du protectionnisme, mais ils ne sont guère libéraux au sens de l'autonomisation des personnes et des collectivités notamment en ce qui concerne l'addiction à l'argent, à la force et à la violence.

L'Américain moyen, plus encore que son homologue européen, est un ignare inculte, parfaitement programmé pour le rester et conditionné par des codes sociaux issus d'un protestantisme primaire et désuet.

 

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La plupart des économistes et de ceux présentés comme tels, continuent de s'échiner sur des indicateurs fallacieux ou, à tout le moins, inadéquats face à la "grande crise" actuelle. Ils continuent de parler de pouvoir d'achat, de PIB, de productivité, de taux de chômage, de revenus, de balance des paiements, etc … typiques d'une vision économique basée sur la croissance et la richesse matérielle.

 

Mais le problème n'est plus du tout là. Aujourd'hui, les problèmes majeurs sont la pénurisation de toutes les ressources (y compris climatique car le "climat" est une ressource économique) et, par suite, la baisse de toutes les consommations et la baisse de la natalité (il faut redescendre de toute urgence à une population humaine mondiale sous la barre des 2 milliards qui fut dépassée en 1925 environ), ainsi que la croissance indispensable des richesses immatérielles (mentales et culturelles).

 

En somme, il faut acter la marginalité des économies marchandes matérielles et la centralité des économies spiritualisantes immatérielles.

Le problème crucial n'est plus d'être riche, mais bien d'être heureux !

 

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Le "peuple" veut le beurre et l'argent du beurre.

Il veut l'opulence, l'abondance, la consommation, les loisirs, les jeux, les vacances et les voyages "comme avant", mais il vaut aussi la santé, la pureté, la Nature, le climat, le bien-être, le plaisir, les loisirs, le farniente, le repos, la paix, la concorde et la joie "comme après".

Il veut donc tout et son contraire. Il veut tout gagner et ne rien perdre.

Cela s'appelle du caprice infantile.

 

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Nous sommes entrés pour longtemps dans une ère de stagflation, c'est-à-dire une économie sans croissance (voire de décroissance), mais avec baisse des pouvoirs d'achat et hausse des prix et du chômage.

Les causes ? La pénurisation de toutes les ressources et une population humaine mondiale pléthorique.

Trop de convives et trop d'appétits pour un gâteau réel qui rétrécit.

Trop de consommateurs et, donc, trop de consommations, mais plus assez de ressources.

 

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La continentalisation effective de l'Union Européenne et son autonomie radicale sont l'urgence absolue, dans toutes les dimensions : monétaires, économiques, sociales, éthiques, énergétiques, minières, politiques, financières, fiscales, bancaires, militaires, diplomatiques, médicales, technologiques, migratoires, scientifiques, universitaires, scolaires, agricoles, écologiques, etc …

les Etats-Nations doivent disparaitre au plus vite !

 

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L'effondrement des services publics est une réalité que l'on s'obstine à ne pas vouloir regarder en face : éducation, santé, transports, police, justice … tout part à vau-l'eau du fait de leur cannibalisation idéologique par une gauche irresponsable (pléonasme) qui a toujours promis, un "plus d'Etat" à des fonctionnaires surprotégés et inefficaces.

 

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Les idéologies de "l'égalité hommes-femmes", du "féminisme" ou de "l'antiféminisme" sont pour le moins fallacieuses, sinon complètement dénaturées, voire ridicules.

De quoi s'agit-il, en fait ? Du droit imprescriptible et inaliénable de toute personne, indépendamment de son sexe (le genre, ça n'existe pas !), à l'autonomie dans sa propre vie à la condition expresse du respect réciproque du même droit pour les autres.

Est-ce à dire que la féminité et la masculinité n'existent pas ? Est-ce à dire que la Nature, en différenciant les sexes, n'a pas veillé à doter chacun d'eux de talents, de facultés, de dispositions, de caractères et caractéristiques différents afin de rendre la complémentarité des sexes plus efficiente en vue de la propagation et de la transmission de la Vie ? La réponse est évidemment affirmative. Le masculin et le féminin ne sont pas du tout identiques (donc pas "égaux" au sens arithmétique) … et heureusement pour la Vie.

L'autonomie de vie ? Evidemment, mais dans la complémentarité des différences essentielles.

 

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De Jacques Attali, en présentation de son ouvrage : "Le monde, mode d'emploi" :

 

"J'ai rassemblé ici, aussi clairement que possible, sans langue de bois et sans rien cacher des enjeux, tout ce que chacun devrait savoir sur la marche du monde et son avenir. Tout. Des mécanismes du pouvoir aux enjeux de la science. De l'histoire à la technologie. De la finance à la politique. De la géopolitique à l'écologie. De la culture à l'éthique. Des luttes sociales aux combats des femmes et des minorités. Pour répondre aux questions que chacun se pose : suis-je rivé à mon sort ? Qui gouverne vraiment le monde ? L'humanité est-elle condamnée ? La démocratie est-elle moribonde ? L'argent est-il définitivement le maître du monde ? La Terre deviendra-t-elle irrespirable ? Que devrai-je apprendre pour mieux vivre et quels combats devrai-je mener ? Mes enfants ont-ils une chance de vivre mieux que moi ?L'humanité a traversé mille crises. Elle a souffert mille tragédies. Elle les a traversées. Celles qui s'annoncent sont bien plus terribles que toutes celles du passé. Il existe pourtant encore un étroit chemin vers un avenir harmonieux pour tous et durable pour la planète. Un chemin très étroit. À emprunter au plus vite, si on veut avoir une chance d'éviter le pire. Et de réussir le meilleur."

 

Quel serait donc ce "chemin très étroit" ? Je n'en vois qu'un : celui de la spiritualisation et de la sacralisation de la Vie et de l'Esprit.

Celui de l'ascèse joyeuse généralisée.

Celui de la joie ascétique partagée.

 

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Le 28/05/2023

 

L'enseignement des voies de la spiritualité, de la spiritualisation, du sacré et de la sacralisation sera de plus en plus fondamental dans un monde devenant de plus en plus complexe et dématérialisé.

Il ne s'agit nullement d'enseigner une "religion" quelle qu'elle soit. Aucune n'est apte à affronter la civilisation du pandynamisme de l'Alliance qui se met en place (ce qui ne signifie nullement que l'étude de l'histoire et des principes des religions du passé soit vaine et stérile).

 

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On se souviendra peut-être de ceci : ce n'est pas moi qui vit, c'est la Vie qui se vit à travers moi (et à travers toute l'humanité).

Symétriquement et complémentairement : ce n'est pas moi qui pense, c'est l'Esprit qui se pense à travers moi (et à travers toute l'humanité).

Et cet Esprit qui se pense, n'a rien du saint Esprit divin des religions révélées, mais a tout à voir avec la source de l'Ordre cosmique qui organise l'évolution des mondes, qui nourrit la Vie et qui façonne la Matière.

 

Or, l'Esprit, au sein de l'humanité actuelle, est en perdition. On ne pense plus : on se gave d'informations sensationnalistes et de fadaises idéologiques glanées sur les Plateformes Anarchiques Sociopathologiques (les PAS que l'on nommait "réseaux sociaux").

On confond formation et manipulation.

On confond véridicité et bienpensance.

 

L'enseignement de demain devra revivifier, de fond en comble, le bon usage de l'Esprit au travers des esprits humains (du moins, ceux qui en sont et seront capables, ce qui n'est pas tout le monde, loin s'en faut).

Penser juste est un art difficile. La connaissance est bien plus que la somme des savoirs. L'intelligence est bien plus que l'habileté logicielle. La créativité est bien plus que de l'originalité spectaculaire et creuse.

Apprendre à penser juste, c'est bien plus que contraindre ou convaincre de penser bien.

 

 

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L'Esprit n'est pas une "chose", mais une activité. L'Esprit est un processus constructif, un processus complexe qui relie et organise, selon des règles d'Ordre qui lui sont propres, l'ensemble des idées (du grec eidos : "forme, figure, configuration, etc …") qui traduisent, immatériellement, les faits du Réel.

 

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De Gérard Araud à propos du centenaire de Henry Kissinger :

 

"Indifférent aux pieuses naïvetés dont l'homme ne peut se passer et aux objurgations et aux imprécations qui résument souvent les débats aujourd'hui, Henry Kissinger, qui a perdu treize parents proches durant la Shoah, ne nourrit aucune illusion sur la nature humaine. Il juge que le monde est une jungle où il ne s'agit pas d'atteindre le Bien, mais d'éviter le pire. Le choix qui nous est offert est toujours entre deux mauvaises solutions. Le diplomate a la tâche peu enviable non seulement de parvenir à la moins mauvaise des deux mais d'obtenir que ses semblables s'y résignent. Avec une telle mission, on n'est pas aisément populaire … Ni Kissinger ni les diplomates ne le sont."

 

Le pessimisme est effectivement le meilleur chemin pour ne jamais être blessé par les mauvaises nouvelles …

 

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Le 29/05/2023

 

De Sébastien Schneegans :

 

"La fête de Lutte ouvrière est un monde à part. Un monde parfaitement binaire, où s'opposent exploitants et exploités, bourgeois et prolétaires, oppresseurs et opprimés. Il faut un peu de bonne volonté - et de patience –, pour abandonner, l'espace d'une journée, la nuance et l'esprit de mesure, mais on s'habitue assez rapidement à ce schéma d'une simplicité enfantine."

 

Tout ce qui est dualiste est faux !

Partout, il faut remplacer la dualité antagonique par la bipolarité dialectique.

 

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Le 30/05/2023

 

De Jean-Pierre Dupuy :

 

"La critique des grandes institutions de la société industrielle passe nécessairement par la reconnaissance de leurs effets non-voulus, non-intentionnels, "contre-intuitifs", qui surprennent jusqu'à ceux qui s'en prétendent les maîtres. Passés certains seuils critiques de développement, elles produisent le contraire de ce que tous attendent d'elles : la médecine rend malade, l'école abêtit, le transport immobilise et les communications rendent sourd et muet... Il n'y a de production efficace... que reposant sur l'autonomie des individus et des petits groupes."

 

Ecrit en 1982, cet avis n'a rien perdu de sa véracité. Que du contraire !

Apologie de l'autonomie ! Libéralisme, donc, contre toutes les institutions bureaucratiques et étatiques.

 

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La Foi n'est pas une croyance (credere).

La Foi est une confiance (fidere).

 

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Le personnage Jésus des Evangiles n'est pas du tout le fondateur du christianisme.

Le christianisme se fonda sur trois pôles : le pôle romain avec Paul, le pôle gnostique alexandrin et le pôle hiérosolymite avec Jacques, frère de Jésus.

De ces trois pôles très distincts, c'est celui de Paul, le patricien romain, qui triompha.

 

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Le 31/05/2023

 

Il est vital que tous les humains apprennent, au plus vite, à vivre heureux dans la frugalité. Bien sûr : "moins mais mieux" ; mais "moins" ne signifie nullement ni privation, ni souffrance : juste ce qu'il faut pour s'accomplir, juste l'indispensable, juste le nécessaire pour l'accomplissement de soi et de l'autour de soi, pour vivre pleinement et intensément cette Joie de l'accomplissement.

 

Consommer est sans doute source de plaisir, mais tous les plaisirs conduisent à l'esclavage, à l'addiction, au "toujours plus".

La joie de vivre est tout ailleurs et c'est elle qu'il faut enseigner. Une joie stoïcienne et spinoziste. Une joie de la justesse bien au-dessus de la justice.

Je qui est juste (justesse) est toujours juste (justice), mais ce qui est juste (justice) peut n'être pas juste (frugalité et justesse).

 

La joie authentique n'est ni dans la consommation, ni dans la possession ; elle est dans l'accomplissement harmonieux et sage de soi et de l'autour de soi, ce qui est plus une question de courage et de volonté, que de moyens matériels.

C'est cela qu'il nous faut apprendre.

 

 

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Les temps de l'abondance sont finis. Ils n'ont d'ailleurs pas été très longs : un gros siècle, pour tout dire. Un siècle de guerres militaires, parfois mondiales, et de guerres économiques et financières quasi permanentes.

Cette abondance est révolue : le gâteau des ressources se rétrécit et la horde des convives affamés continue de s'enfler.

La frugalité s'impose !

 

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Apprendre à devenir autonome (sans caprices).

Apprendre à devenir interdépendant (sans dépendance).

Apprendre à devenir fort (sans violence)

 

Mais aussi - et peut-être surtout puisque ces trois apprentissages sous-entendent ce quatrième - : apprendre à devenir responsable de soi, apprendre à s'assumer pleinement, à assumer totalement ce que l'on est, ce que l'on devient, ce que l'on dit et ce que l'on fait.

 

Cela revient donc à tuer l'esprit d'assistanat et, par voie de conséquence, l'esprit de parasitisme … car soyons clairs : un assisté devient presque toujours et assez vite un parasite du système qui l'assiste.

A ce propos, on se rappellera sans doute ce vieil aphorisme chinois :

 

"Si tu donnes un poisson à un homme,

il se nourrit une fois.

Si tu lui apprends à pêcher,

il se nourrira toute sa vie.."

 

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Tout processus complexe est tenaillé entre un pôle entropique (la propension à l'uniformisation, à l'homogénéisation et à) et un pôle néguentropique (la propension à la complexification, aux émergences et aux différenciations)

Le monde humain n'échappe pas à cette règle.

L'égalitarisme exprime la propension entropique et le différencialisme, la propension néguentropique. 

 

 

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L'humain est ainsi fait que, face au constat de l'existence de différences - parfois colossales - entre les individus, trois attitudes ont été exploitées : la hiérarchisation, la négation et la complémentarité.

 

La hiérarchisation se construit sur l'idée que la différence appellerait d'office les notions de supériorité et d'infériorité. Le problème soulevé alors, est celui du critère et de l'échelle de mesure et de comparaison. L'exemple des tests de QI est symptomatique : le fait que les humains soient largement inégaux dans leur habileté logico-rationnelle, ne fait que signifier une inégalité relative, liée au contenu même de ces tests, et non une inégalité absolue : un QI de 100 peut être bien meilleur au basket-ball qu'un QI de 145.

 

Contre cette propension à la hiérarchisation et contre la tentation - humaine, trop humaine - de permettre aux "supérieurs" (selon lequel des centaines de critères utilisables ?) d'imposer leur loi aux "inférieurs",  la deuxième attitude est celle de la négation des différences. C'est l'entropisme égalitaire, le nivellement par le bas : un égalitarisme qui, par pure logique, conduit à la médiocrisation généralisée. L'inférieur devient la norme avec, par conséquent, la négation de toute forme de génie et la haine de toute forme d'élitisme (c'est le populisme).

 

La troisième attitude est la seule qui puisse avoir un avenir (pourvu que l'on éduque les humains dans son sein) : la complémentarité. Les différences sont des richesses inépuisables à la condition qu'elles n'aboutissent jamais au rejet de l'autre, mais, tout au contraire, au respect de ses différences et à la recherche volontaire des complémentarités que ces différences permettent et qui induisent des richesses insoupçonnées mais très concrètes.

 

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Une terrible confusion s'est installée entre "noologie" (l'étude de la connaissance et de ses voies) et le psychologisme (le charlatanisme des apprentis-sorciers "psy" ou des neuroscientistes réductionnistes).

Quoi qu'en disent les modes de notre époque, l'étude et l'apprentissage (les vrais, ceux qui visent la compétence et la connaissance) ne sont jamais un jeu amusant, même vidéo. Apprendre est un effort qui appelle courage et persévérance. Rien n'est gratuit … et sûrement ni la compétence, ni la connaissance.

Le ludisme ambiant a contaminé, intoxiqué et fragilisé l'Ecole et l'Université. Il est temps d'éradiquer cette maladie qui est en train de devenir mortelle tant l'inculture, l'ignorance, l'incompétence, la crédulité, les superstitions primaires, les manipulations massives et les mensonges éhontés gagnent du terrain.

 

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Il est essentiel que tous les systèmes d'enseignement se libèrent totalement de toute forme d'idéologie. Il n'existe aucun modèle valable et fiable pour l'humain idéal, l'humanité idéale, la société idéale, l'économie idéale, etc …

Il faut libérer l'enseignement de toutes les utopies qui, comme l'indique l'étymologie, n'ont "pas lieu".

Le rôle de tous les enseignement est de libérer les esprits, non de les enfermés dans des modèles forcément étroits, narcissiques et militants.

La seule réalité est le Réel et il est vital d'apprendre à chacun d'assumer cette réalité du Réel et non de s'enfermer (de s'enfumer) dans des mythes qui, tôt ou tard, déboucheront sur de la violence, des barbaries et des camps de concentration !

 

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La continentalisation du monde humain est une réalité incontournable et irréversible. L'UE est indispensable face aux empires populistes et illibéralistes, face aux califats islamistes, face au financiarisme américain. L'obstacle, ce sont ces anachroniques Etats-Nations qui, par orgueil ou bêtise, se croient encore des "grandes puissances". Risible !

 

Commentaire publié dans "Le Point" ce jour.

 

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Le livre du Qohélèt ("Ecclésiaste") nous dit ceci :

 

"3.1     Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux:

3.2     un temps pour naître, et un temps pour mourir; un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté;

3.3     un temps pour tuer, et un temps pour guérir; un temps pour abattre, et un temps pour bâtir;

3.4     un temps pour pleurer, et un temps pour rire; un temps pour se lamenter, et un temps pour danser;

3.5     un temps pour lancer des pierres, et un temps pour ramasser des pierres; un temps pour embrasser, et un temps pour s'éloigner des embrassements;

3.6     un temps pour chercher, et un temps pour perdre; un temps pour garder, et un temps pour jeter;

3.7     un temps pour déchirer, et un temps pour coudre; un temps pour se taire, et un temps pour parler;

3.8     un temps pour aimer, et un temps pour haïr; un temps pour la guerre, et un temps pour la paix."

 

On pourrait avoir envie d'ajouter, dans le cadre de ce travail :

 

"Un temps pour apprendre, et un temps pour enseigner."

 

Mais en est-on si sûr ?

Depuis si longtemps, l'apprentissage de tout a été défini comme une période de vie ; en gros de 6 ans à 25 ans … Mais est-ce si vrai que cela ?

 

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Y a-t-il réellement un âge particulier et limité pour apprendre ? La réponse est évidemment négative. On doit apprendre tous les jours, jusqu'à la veille de sa mort.

Et plus le monde humain se complexifie, plus les relations de chacun avec lui-même, les autres et le monde s'enrichissent et se diversifient, plus ces relations s'enrichissent de nouveautés chaque jour, plus il est essentiel de bien comprendre que l'on a à apprendre chaque jour qui passe.

Il y a de plus en plus de connaissances et de compétences accessibles qui sont de plus en plus essentielles et éphémères à la fois.

 

L'humain est un animal qui doit apprendre chaque jour !

L'humain est un animal éternellement apprenti. Par ce qu'il découvre. Par ce qu'il invente. Il n'y a que les crétins abrutis pour prétendre qu'ils ont tout appris, qu'ils maîtrisent tout ce qui leur est utile ou nécessaire.

 

J'aime assez l'idée qui dit qu'une existence humaine est un processus complexe qui se construit chaque jour un peu plus et que cette construction - comme tout chantier réel - est accumulative, marquée par des étapes successives liées au problématiques déterminantes de chaque âge.

En gros, on peut proposer qu'une existence humaine est la succession de quatre âges (de l'ordre de 25 ans chacun) dont chacun possède sa propre préoccupation dominante.

 

Ces quatre âges, que nous examinerons dans les paragraphes qui suivent, peuvent être libellés et caractérisés comme suit :

 

  1. L'âge de la construction de soi (0 à 25 ans)
  2. L'âge de la construction d'une famille (25 à 50 ans)
  3. L'âge de la construction d'une maturité (50 à 75 ans)
  4. L'âge de la construction d'une sérénité (après 75 ans)

 

Bien sûr, un tel schéma est un peu caricatural et simpliste, mais il correspond, peu ou prou, aux réalités vécues par la plupart des humains : grandir, construire, assurer et transmettre.

Et à chaque âge, il y a à apprendre et il y a à enseigner. Mais avec des dosages différents : plus à apprendre dans la jeunesse, plus à enseigner dans la vieillesse.

 

Je me souviens, avec tendresse et reconnaissance de mes "instits" : Madame Maes, Monsieur Beli, Monsieur Laurent, Monsieur Vrithoff, Monsieur Dumortier, Monsieur Carpentier. Les cinq messieurs avaient tous plus que 50 ans lorsque j'ai eu la chance de les avoir (Madame Maes était, elle, toute jeune et fraîche … et adorable, épouse du boucher de notre village) ; je revois mes cinq gaillards, dans leur grand casse-poussières gris, avec leur visage mi sévère et exigent, mi complice et bienveillant.

Ils nous rendaient curieux et questionneurs avec des "expériences" fabriquées de bric et de broc, avec trois bouts de ficelle, deux trombones, un verre d'eau ou une grenouille … "Pourquoi le ciel est bleu et pas orange ?" : voilà la question saugrenue qui a décidé de ma vocation de scientifique, de polytechnicien, de physicien, de cosmologiste …

 

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[1] Si l'on compte 16 heures par jour disponibles dont 7 captées par le travail salarié 231 jours par an, cela fait un total de 4.223 heures par an de "loisir" sur 5840 heures par an de veille, soit 72% du temps annuel de veille.

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DISPONIBLE EN LIGNE : TOME 31 DU JOURNAL PHILOSOPHIQUE DE MARC HALEVY (septembre-novembre 2022).  Et tous les tomes précédent !