Tisserand de la compréhension du devenir
Conférencier, expert et auteur

L'écologie est affaire trop importante pour être confiée aux écologistes.

Il y a trois erreurs de fond dans les discours "écologistes" d'aujourd'hui, notamment en matière de climat, d'énergie et, plus généralement, de chaotisation du rapport entre l'humanité et son milieu terrestre (la Nature, donc).

 

  • Première erreur : la confusion entre libéralisme et financiarisme. Le libéralisme suit la loi des marchés qui est celle de l'offre et de la demande. S'il y a pénurie (ce qui est clairement le cas dans toutes les dimensions), il n'y a plus d'offre et la logique de surexploitation s'éteint ; alors il devient nécessaire de considérer la Nature comme une ressource rare et chère, de la valoriser au juste prix … et de valoriser d'autres ressources, immatérielles celles-là, qui ne sont pénuriques que par bêtise humaine. En revanche, le financiarisme, de mèche avec les étatismes, ponctionne l'épargne publique pour forcer, artificiellement, des prix bas pour des denrées qui doivent devenir chères donc inaccessibles au plus grand nombre. Financiarisme et étatisme convergent dans l'antilibéralisme afin de maintenir une surexploitation massive des ressources aux fins d'un démagogisme délétère. Cela fait plus de cinquante ans que les pays dits développés vivent largement au-dessus de leurs moyens réels, encouragés par un électoralisme et un clientélisme politiques et financiers court-termistes.
  • Deuxième erreur : la dérive socialo-populiste de l'écologisme. Le problème, ce n'est pas l'humain, mais la Vie et l'Esprit. 85% des humains sont des parasites de la Vie et de l'Esprit, sans aucune valeur ajoutée. Les humains sont 7,5 milliards aujourd'hui et la Terre ne peut en soutenir durablement et harmonieusement que 2 milliards. Ce n'est pas la quantité des humains qui compte, mais leur qualité. Et cette qualité, toujours pour les mêmes raisons démagogiques et égalitaristes (donc de nivellement par le bas), ne fait que s'effondrer de générations en générations. Il est temps de réaffirmer que la raison d'exister de l'humain n'est pas l'humanité, mais que l'humain ne prend sens et valeur qu'au service de ce qui le dépasse infiniment : la Vie et l'Esprit (et non "Dieu" comme on a tenté de le faire croire pendant deux millénaires).
  • Troisième erreur : la croyance erronée que le débat est technocratique et doit s'étayer sur des chiffres avérés. Tous les scientifiques professionnels savent que l'on faire dire aux chiffres à peu près ce que l'on veut : un chiffre est le résultat d'une mesure effectuée sur base d'une théorie préalable que la mesure est censée avérer. Cela s'appelle une tautologie. Le problème n'est pas de savoir quels chiffres sont vrais ou faux. Le problème est de revenir aux fondamentaux de la connaissance physique du monde. En matière d'économie humaine, le problème est de comprendre le second principe de la thermodynamique. Le problème est de comprendre que le rendement de n'importe quelle transformation de ressources ou d'énergies est toujours inférieur à l'unité et que, donc, pour produire quelque chose, il faut détruire plus que l'on ne produit. Le problème n'est pas de produire autrement ; le problème est de consommer moins. Mais ce message est tellement inaudible par les masses ignares qu'il n'a aucune chance de passer par les voies de la sagesse. Il passera donc par les voies de la souffrance.

Si vous avez lu ce texte jusqu'au bout, alors vous avez une chance de comprendre la réalité et les véritables enjeux du changement de paradigme que nous vivons. L'heure n'est plus à faire du "social". L'heure est à la lucidité sans pitié (au sens de Nietzsche).

Marc Halévy

Le 06/02/2020