Tisserand de la compréhension du devenir
Conférencier, expert et auteur

Globalisation et démondialisation

Nous sommes en chemin vers une continentalisation civilisationnelle.

Il ne faut plus confondre "globalisation" et "mondialisation".

La globalisation des problématiques est un fait et est irréversible en ce monde en proie à la chaotisation généralisée (dérèglement climatique, pénurisation des ressources, effondrement des biodiversités, pollutions planétaires, dérégulations océaniques, explosions pandémiques, flux migratoires, délires technologiques, idéologiques, géopolitiques, monétaires et commerciaux, etc …).

Mais la mondialisation des solutions, telle que les USA l'ont rêvée (à leur profit) depuis la fin de la seconde guerre mondiale, est un échec. La continentalisation des solutions à apporter aux problématiques globalisées, est aujourd'hui en marche rapide.

Mais il s'agit bien d'une continentalisation et non d'un retour à ces fumisteries nationalistes ou souverainistes espérées par tous ces populismes nauséabonds qui montrent, aujourd'hui, leur sale groin.

N'oublions jamais que les Etats-Nations sont des inventions récentes (traité de Westphalie en 1648) qui ont malheureusement dépecé une Europe qui, jusque là, avait été foncièrement globale (romaine, carolingienne, féodale, chrétienne).

Comme je le clame depuis quinze ans au moins : l'avenir de l'Europe est en Europe (totalement fédéralisée) et nulle part ailleurs.

Les solutions apportées aux problématiques globalisées seront continentales pour la simple et bonne raison que chacune de ces solutions doit être taillée sur mesure fidèlement aux traditions morales et comportementales de chaque vaste bassin culturel que l'histoire des humains a forgés.

Les grilles de lecture du monde qu'ont un européen, un américain, un chinois ou un africain n'ont pas grand' chose en commun. Elles sont si éloignées les unes des autres, qu'elles en deviennent parfois incompatibles (ce qui alimentent, chez les débiles, des tentations racistes inacceptables).

Soyons clairs : à quelques rares exceptions près, un européen est néanderthalien, monogame, hétérosexuel, de tradition helléno-judéo-chrétienne et de langue indo-européenne. C'est tout cela qui forge ses comportements naturels et sa grille de lecture du monde, c'est tout cela qui façonne son identité.

A tout cela, il faut ajouter que les coûts de transport vont augmenter exponentiellement sous peu et qu'une logique de proximité va s'instaurer naturellement partout, réduisant les grands flux mondiaux à leur plus simple et minimale expression.

Marc Halévy

Physicien, philosophe et prospectiviste

Le 12/04/2020