Tisserand de la compréhension du devenir
Conférencier, expert et auteur

Contre la théorie du genre

Dire d'un goy qu'il est un Juif comme les autres, est une absurdité et un mensonge.

Tout caractère humain a une composante innée et une composante acquise. Il en va ainsi aussi du caractère sexuel, féminin ou masculin. Nier la part innée comme le fait la théorie des genres à la suite de Simone de Beauvoir, ou nier la part acquise comme le font les traditionnalistes rétrogrades qui veulent cantonner la femme dans un rôle "inférieur et soumis" ou condamner toute forme d'homosexualité, sont aussi absurdes l'un que l'autre. On nait femme et, en plus, on le devient (ou pas). Et réciproquement. Le vrai problème n'est pas là.

Le vrai problème est celui de l'égalité - donc de la tentation égalitaire et nivelante. Non, le féminin et le masculin ne sont pas égaux, mais différents. Non, l'homosexuel et l'hétérosexuel ne sont pas égaux, mais différents. Il ne s'agit donc pas de partir sur ces faux chemins que sont la parité, l'égalité des droits parentaux, l'égalité des salaires ou des fonctions, l'égalité des droits au mariage ou à l'adoption : bref, toutes ces problématiques idéalisées à coups de grands mots creux et totalement surréalistes parce qu'elle nie l'individu qu'elles réduisent à une catégorie "sociale" ou juridique.

Il s'agit d'un fond de commerce pour les partisans de l'égalitarisme idéaliste et puéril, contre la réalité des différences (comme le sont devenus le racisme ou l'antisémitisme, d'ailleurs, qui ne sont plus que des officines socialistes niant la différence des races et la différence - et le droit à la différence - juive, dans le droit fil de la bonne tradition jacobine de l'Abbé Grégoire).

Le féminin comme le masculin ont chacun des talents et des capacités, des regards et des sensibilités propres. Les nier reviendrait à appauvrir l'humanité.

Et il est évident que si, comme chez les homosexuels, l'inné et l'acquis se contredisent, sans que cela fasse problème en rien pour l'immense majorité des autres qui s'en fichent comme d'une guigne, cela fait, semble-t-il, problème pour ceux d'entre eux qui n'assument pas toujours leur "différence" et, surtout, leur divergence intime et interne entre leur inné et leur acquis (d'où les travestis, les "folles" et les transsexuels chirurgicaux).

De façon bien plus générale que cet avatar des inégalités supposées, postulées ou revendiquées entre masculin et féminin, entre hétérosexuel et homosexuel, c'est le procès de l'égalitarisme qu'instruit notre époque qui constate enfin que justice et égalité sont deux concepts contradictoires, au plus profond.

La justice consiste à dire au fort qu'il est fort et au faible qu'il est faible afin de les renforcer tous deux, sans en affaiblir aucun.

Et si le faible persiste dans sa faiblesse, tant pis pour lui ; ce n'est pas au fort à s'affaiblir et à payer sa note au destin.

Contre l'égalité, il faut poser la lucidité.

 

Marc Halévy, le 12 octobre 2011.