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Pour une refondation de la sciences

Les trois erreurs de la science classique …

Les trois piliers de la cosmologie classique sont la foi en l'existence de briques élémentaires, de forces élémentaires et de lois élémentaires.

Ces trois croyances sont simplement fausses ou, plus exactement, ne sont que des approximations grossières, plus ou moins valides seulement dans des contextes de faible activité.

 

L'atomisme est le premier des piliers de cette science classique qui, aujourd'hui, part en quenouille.

Le Réel n'obéit pas à une logique d'assemblage de briques élémentaires.

Les théories quantiques et particulaires, prolongations de l'atomisme de Démocrite et d'Epicure, débouchent sur un continuum actif où n'existent aucunes briques élémentaires.

La Matière et ses "grains" sont des émergences ; ils sont seconds et non premiers.

 

Le causalisme est le deuxième pilier de la science classique ; il postule l'existence de forces élémentaires qui sont la cause de tous les phénomènes. Dans l'état actuel des choses, on en distingue quatre : gravifique, électromagnétique, leptonique (nucléaire faible) et baryonique (nucléaire forte). Les deux premières sont des forces "à distance", les deux autres sont des forces "de contact". Mais on découvre que, sur chaque échelon de l'échelle des complexités, de nouveaux modes d'interactions apparaissent qui ne sont pas réductibles à ces forces dites élémentaires.

Les "forces" de la physique sont des recettes comportementales et interactives au niveau le plus rudimentaire. Elles traduisent un fait plus profond : le moteur de toute évolution est une intention et non une chaîne causale. Ainsi, les "forces" sont encore des émergences particulières ; elles aussi sont secondes (apparentes, illusoires) et non premières.

 

Le mathématisme est le troisième pilier de la science classique qui affirme l'existence de lois élémentaires, universelles, immuables et mathématiques. Les théories relativistes en sont le parangon qui débouchent sur une totale géométrisation de la physique … et sur des contradictions internes qui ne peuvent être surmontées qu'au prix d'hypothèses "magiques" de plus en plus saugrenues, totalement contraires au principe du rasoir d'Occam. Le Réel n'est pas mathématique ou, plus exactement, il n'est approximativement mathématisable que là où règne suffisamment de stabilité. Philosophiquement, le mathématisme pose d'insurmontables apories :  pourquoi des lois strictement quantitatives alors que l'essentiel ne l'est pas ? pourquoi le choix de ces lois-là et pas d'autres ? pourquoi seraient-elles immuables alors que rien ne l'est dans le Réel ?

Les "lois" de la physique sont aussi des émergences ; elles aussi sont secondes et non premières.

 

En bref, dans le Réel, il n'y a ni briques élémentaires, ni forces élémentaires, ni lois élémentaires.

Il est temps de passer à autre chose. Quelle autre chose ?

 

Premier principe : le Réel est un continuum d'activité dont émerge parfois des configurations locales plus ou moins stables et plus ou moins sophistiquées. Emergentisme.

Deuxième principe : le Réel évolue vers son plein accomplissement c'est-à-dire vers la réalisation d'un maximum de ses potentiels actuels. Intentionnalisme.

Troisième principe : dans le Réel, tout processus est piloté par le principe de moindre tension c'est-à-dire par une économie de la dissipation la plus efficace des divergences soit par dilution entropique, soit par complexification néguentropique. Opportunisme.

 

Marc Halévy, le 15 janvier 2017